De retour après un prêt à Chambly, Jayson Papeau s’affirme comme l’un des éléments en forme de cette avant-saison amiénoise. Le milieu offensif nous a accordé un entretien où il évoque ses ambitions, pose son regard sur la préparation et nous parle de ses attentes pour la saison à venir.
Après ton prêt à Chambly dans quel état d’esprit es-tu revenu à Amiens ?
Comme lorsque j’étais en prêt ou avant, c’est dans l’optique de jouer le plus de matchs possible. Là je suis revenu avec l’envie d’avoir le plus de temps de jeu.
Pour l’instant les choses se passent plutôt bien pour toi, comment tu le vis ?
Pour les deux premiers matchs quasiment tout le monde avait 45 minutes de jeu. Lors des deux derniers j’ai eu 70 minutes dans les jambes, donc honnêtement ça fait du bien et ça montre que le staff croit en moi. Donc moi ça me met d’autant plus en confiance et ça me rend performant.
Lors des deux derniers j’ai eu 70 minutes dans les jambes, donc honnêtement ça fait du bien et ça montre que le staff croit en moi.
Tu es l’un des éléments offensif les plus en vue de cette préparation, quel regard as-tu sur tes performances ?
Je pense vraiment que ce sont les fruits de la prépa’ qui commencent à être visibles. Après, c’est vrai qu’en commençant les matchs, en étant titulaire, on n’est pas dans la même optique et on se sent vraiment en confiance. Personnellement c’est ça qui me libère sur le terrain.
Comment vivez-vous le fait que beaucoup de joueurs, en réserve ou en prêt la saison dernière, aient autant de temps de jeu lors de ces matchs amicaux ?
C’est bien pour nous. Parce que, quand on n’a pas d’expérience – et je m’inclus dedans – ou quand on n’a pas fait de match en pro ou que l’on ne s’entraîne pas avec eux, on a tous envie de ça. Cette saison, avec la descente en Ligue 2 on a tous une carte à jouer, que l’on soit jeune ou moins jeune, les cartes sont entre nos mains. C’est à nous, qui manquons d’expérience, de montrer que l’on peut jouer à ce niveau-là. Il faut tirer notre épingle du jeu et c’est celui qui montrera le plus qui aura la chances de jouer.
La préparation te donne de l’ambition pour la saison ?
Oui, mais malgré le fait que j’ai fait deux fois 70 minutes ce n’est pas un élément qui va me permettre de dire que je vais être titulaire le 22 et encore moins pour le reste de la saison. Oui c’est de bon augure parce que j’ai 70 minutes que d’autres n’ont pas. Mais la tendance peut s’inverser très vite si je me repose sur mes lauriers ou que je suis moins décisif ou moins en jambes. L’objectif reste de jouer tous les matchs, mais je suis très loin d’avoir prouvé que je peux le faire !
L’objectif reste de jouer tous les matchs, mais je suis très loin d’avoir prouvé que je peux le faire !
Comment juges-tu votre avant-saison, avec un effectif en construction ?
Compliquée, surtout pour les matchs. Offensivement et au milieu chacun est à son poste et on a du monde, mais en défense il y en a plusieurs qui ont fait 90 minutes donc ça montre que l’on n’a pas l’effectif pour tourner à ces postes. Ce qui est difficile, c’est qu’il y a très peu de joueurs de l’équipe qui ont de l’expérience, donc on n’a pas de leaders en soi, et on fait beaucoup d’erreurs. Je trouve que c’est ça qui est difficile, c’est le fait d’accepter de jouer sans expérience.
C’est quelque chose que tu ressens ce « manque de leaders » ?
Sur les impacts ou les duels, on va dire la prestance, l’an dernier il y avait des gars comme Prince (Gouano), Bakaye (Dibassy) ou Aurélien (Chedjou). Ce sont des leaders par la parole, mais sur le terrain ça suivait, donc c’était rassurant. Je ne dis pas que les joueurs de notre équipe ne sont pas rassurants, je dis juste que l’on n’a pas d’expérience et pas de leader sur le secteur défensif. Heureusement qu’au milieu de terrain on a Alexis (Blin), ça fait vraiment du bien.
Pour autant, hormis Boulogne sur Mer, vos performances dans le jeu ne sont pas mauvaises…
Non on ne passe pas à côté de nos matchs mais on fait des erreurs et on le paye cash. Et nous, on n’arrive pas à profiter des erreurs des adversaires. Sur les trois derniers matchs on a à chaque fois la meilleure occasion d’ouvrir le score et on ne le fait pas, à part face à Valenciennes, mais c’était aussi après plusieurs occasions franches. Malgré que les matchs soient « aboutis », s’il n’y a pas la victoire derrière, ce n’est pas que ça sert à rien, mais c’est dommage. Ce sont des matchs de préparation mais ça nous conditionne pour la suite, donc ce serait bien de renouer avec la victoire.
Ce sera justement l’un des objectifs face à Troyes : gagner en confiance ?
Bien sûr, parce que la confiance se gagne par la victoire. On sent que l’on commence à avoir un peu plus de liens sur et en dehors du terrain donc c’est bien. Mais c’est vraiment la victoire qui va souder le groupe et qui va vraiment faire émerger le groupe. Donc ce sera l’objectif face à Troyes mais vraiment plus à la maison contre Nancy le 22 !
À quoi t’attends-tu pour cette saison en Ligue 2 en tant qu’élément offensif ?
Défensivement je trouve que c’est plus rugueux, mais un peu plus maladroit aussi, donc il faut faire attention. Globalement, défensivement, il y a beaucoup d’erreurs techniques ou tactiques, donc il y a pas mal d’occasions de faire mal. Il faut être capable de vite exploiter les erreurs adverses.
Il n’y a rien de facile en Ligue 2, je pense qu’un joueur de Ligue 1 ne peut pas jouer forcément en Ligue 2, mais un bon joueur de Ligue 2 peut jouer en Ligue 1.
Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
Le championnat me paraît plus dur dans les duels, les fautes. En ligue 1 il y a plus de temps de préparation, et certains joueurs très à l’aise techniquement ne pourraient pas faire ce qu’ils font en Ligue 1 en Ligue 2.
En s’entraînant avec des joueurs qui ont fait la Ligue des Champions, la CAN ou la Coupe du Monde, on ne peut qu’apprendre, surtout en venant du monde amateur
Tu as signé ton premier contrat pro il y a un an, as-tu senti une grande progression durant cette première année professionnelle ?
Oui bien sûr. Déjà avec le grand nombre de séances que l’on a, le travail vidéo, les entretiens individuels avec le staff, tout ça fait grandir. En s’entraînant avec des joueurs qui ont fait la Ligue des Champions, la CAN ou la Coupe du Monde, on ne peut qu’apprendre, surtout en venant du monde amateur. Donc je pense que j’ai bien progressé, l’année dernière on a beaucoup travaillé tactiquement et je pense que j’ai beaucoup progressé là-dessus. Physiquement et techniquement je pense aussi, je fais des efforts que je ne faisais pas il y a deux ans. J’espère que ça va se ressentir sur l’année à venir.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo Leandre Leber Gazettesports.fr