LES GOTHIQUES – Elie Marcos : « C’est mon club, c’est ma vie, c’est ce que j’aime faire »

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Devenu officiellement manager général des Gothiques, Elie Marcos sera aussi le directeur du centre de formation et l’assistant d’Anthony Mortas. Un beau défi dont il nous parle, tout en évoquant le projet du club et les ambitions.

Tu es officiellement devenu manager général au mois de mai, qu’est-ce que cela change pour toi ?

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Ce sont les mêmes fonctions mais de manière beaucoup plus officielle. Sur le côté hiérarchique j’ai beaucoup plus de poids.

En parallèle, tu es directeur du centre de formation, en quoi cela consiste ?

En gros, c’est de veiller à ce que la formation des jeunes soit performante. Le club d’Amiens s’est toujours appuyé sur la formation, on est un club qui a toujours sorti des jeunes. Aujourd’hui c’était intéressant de reprendre la partie U20 (ndlr : sous l’égide de l’AHE), parce que ce sont les futurs joueurs pro. On va avoir un suivi plus direct sur les joueurs. Et en même temps on veille à ce qu’ils soient performants scolairement. Il y aura Miroslav Kecka, l’entraîneur U20, qui sera appuyé par Anthony Mortas et moi-même sur le sportif, mais aussi deux personnes sur le suivi scolaire.

On sait que si on sort quatre jeunes chaque année en équipe première, c’est que l’on aura très bien bossé.

Avez-vous un objectif chiffré, du nombre de joueurs que vous voulez sortir chaque année ?

Aujourd’hui c’est difficile de chiffrer. Après, l’objectif est d’en sortir un maximum. On sait que si on sort quatre jeunes chaque année en équipe première, c’est que l’on aura très bien bossé. Tous les joueurs ne pourront pas jouer chez nous, mais si ça doit alimenter par la suite d’autres clubs, on sera quand même le club formateur. Bien évidemment l’objectif est de conserver les meilleurs chez nous.

Qu’en-est-il de l’équipe de Division 3 qui devait voir le jour lors de la future saison ?

Vu la crise sanitaire et les problématiques que ça implique, ce ne sera pas pour l’année prochaine. Mais ce n’est pas un projet que l’on met de côté, on le repousse. Là on va continuer de fonctionner en licence bleue avec les clubs de Wasquehal pour la D2 et Neuilly pour la D1, donc les U20 pourront renforcer ces équipes là et surtout se perfectionner.

Venons-en maintenant à ton nouveau poste d’assistant, aux côtés d’Anthony Mortas. C’était quelque chose que tu avais dans la tête ?

Non ce n’était pas du tout quelque chose qui me trottait dans la tête. C’est quelque chose qui s’est proposé car le club a fait le choix de maintenir une masse salariale joueurs qui soit la même que les années précédentes, pour garder une équipe compétitive. Si on voulait réduire les dépenses ce n’était pas sur ce poste là qu’on voulait le faire. Du coup on a préféré réduire sur un poste d’assistant.
Mais pour qu’Anthony puisse travailler dans les meilleures conditions, il a quand même besoin de quelqu’un avec lui ; pour l’aider sur tout ce qui est vidéo, sur les entraînements et même pendant les matchs. Étant donné que je connais un peu le hockey, que j’ai joué 17 ans, que j’ai été capitaine, on est partis sur cette solution là. Ce n’était pas une demande de ma part, mais c’est quelque chose qui s’est fait naturellement.

Le club a fait le choix de maintenir une masse salariale joueurs qui soit la même que les années précédentes

Tu auras donc une « triple casquette », c’est un gros défi…

C’est un très gros défi. Mais en même temps, j’ai quand même passé une grande partie de ma vie à devoir relever des défis sportifs. Chaque année c’était un nouveau défi pour faire partie à nouveau d’une équipe l’année d’après, donc c’est quelque chose que j’ai en moi. C’est sûr que ça va être beaucoup de travail et beaucoup de sacrifices, surtout en termes de vie familiale. Mais c’est mon club, c’est ma vie, c’est ce que j’aime faire, j’ai la chance d’avoir une femme et des enfants qui acceptent ça et je ferai tout pour que le club fonctionne.

Malgré la crise et quelques gros départs, vous avez réalisé un recrutement qui semble ambitieux sur le papier…

On l’a fait avec Anthony, on a beaucoup réfléchi, on a étudié beaucoup de choses. Techniquement parlant par rapport aux joueurs et aux aptitudes, mais aussi du côté du vestiaire, sur la vie de groupe. On veut avoir un état d’esprit qui est le même que ces trois dernières années. On s’appuie également sur des cadres qui sont là depuis 3 ans et qui eux vont imprimer l’état d’esprit du groupe et du vestiaire. Il reste la vérité de la glace, mais selon moi on ne sera pas moins bons !

On voit que plusieurs joueurs arrivent et parlent de remporter des titres tandis que les dirigeants se montrent plus prudents. Comment l’expliques-tu ?

C’est une mentalité de sportif. Quand tu signes dans une équipe tu ne viens pas pour faire un match et te dire c’est bon j’ai joué mon match et je rentre chez moi. Quand tu es sportif de haut niveau, que tu es un compétiteur, tu viens pour gagner. C’est important d’avoir des joueurs qui viennent et qui disent qu’ils veulent gagner, c’est ce que l’on veut. Des joueurs qui veulent mouiller le maillot pour le club et gagner des titres.
Mais évidemment que l’on n’affiche pas clairement l’ambition d’être champion de France l’année prochaine. On sait que l’on a en face de nous des clubs qui ont des budgets plus conséquents, qui ont plus de possibilités en terme d’effectif et qui arrivent toujours à remanier leur effectif en cours de saison. Nous, on est quand même plus limités à ce niveau-là.

L’autre grosse inquiétude que l’on a, c’est la capacité d’accueil des partenaires et du public.

D’une manière générale, es-tu plus serein pour l’avenir qu’il y a quelques semaines ?

Serein je ne sais pas, on ne va pas parler de sérénité. Comme tout le monde, on suit l’évolution de la crise, on voit que ça va dans le bon sens et que les interventions gouvernementales sont de plus en plus positives. Donc on est confiants à ce niveau-là. L’autre grosse inquiétude que l’on a, c’est la capacité d’accueil des partenaires et du public. C’est ça notre grosse crainte aujourd’hui. Actuellement la grande probabilité serait une reprise de la Ligue Magnus fin septembre, on verra d’ici là !



Quentin Ducrocq

Crédit photo Gazette Sports