Huit ans après avoir été officiellement créée et avoir élu son premier président, la Ligue de Picardie de football va devenir propriétaire de l’immeuble qu’elle occupe depuis peu de temps.
A sa naissance, en mai 1967, la Ligue de Picardie avait trouvé refuge dans un bâtiment rue Gaudissart dans le quartier Saint Leu à Amiens. Un immeuble prêté par la mairie d’Amiens et il faut se souvenir qu’à l’époque, Yves Mercher était à la fois un membre important de la Ligue de Picardie mais aussi adjoint au maire d’Amiens qui était alors Maurice Vast. Le Docteur Mark O’Bin et son équipe souhaitaient néanmoins que la Ligue deviennent propriétaire et le 15 septembre 1975, elle entrait officiellement dans ses meubles.
En l’occurrence, il s’agissait d’une superbe bâtisse, située rue Jules Lardière à Amiens, à deux pas de la Préfecture. Mais peu à peu devait se poser un gros problème: celui du stationnement qui devenait de plus en plus ingérable. Néanmoins, la Ligue possède toujours ce bâtiment cherchant à le vendre car on le sait, la Picardie a été rattachée et elle est devenue Ligue des Hauts de France. Elle s’est installée au stade Guegan à deux pas de la Licorne.
Le jour de l’inauguration de la Ligue de Picardie
Mais revenons à ce Samedi 13 septembre 1975. L’histoire a retenu qu’il pleuvait mais qu’une belle ambiance régnait pour cette inauguration qui avait réuni de nombreuses personnalités. Il faut se rappeler qu’à cette époque le football français végétait au plan national et surtout international. Saint Etienne n’était pas encore allé en finale de la Coupe d’Europe et l’équipe de France entraînée par le Roumain Stefan Kovacs était en reconstruction. Le jour de l’inauguration de la Ligue de Picardie, le président de la Fédération française Fernand Sastre était de la partie. Amiens, il connaissait bien puisque l’année précédente, il était venu dans le cadre du 50e anniversaire du … District de la Somme. Pour mémoire, le repas officiel avait eu lieu chez … Valeo à la zone industrielle. Epoque dorée pour les entreprises de la zone industrielle d’Amiens mais aussi le football corporatif qui comptait une cinquantaine d’équipes dans la Somme.
Lors des discours, on devait retenir celui du Dr O’Bin: « Nous avons beaucoup de clubs ruraux. Nous voudrions faire davantage mais nous manquons de terrains.« . Dans sa réponse, Fernand Sastre regretta que le football ne reçoive pas suffisamment l’aide des Pouvoirs Publics qui « n’accordent pas la considération voulue à ces efforts« . Ce samedi 13 septembre 1975, le président Sastre ne voulut pas dévoiler le nom du successeur de Kovacs qui avait terminé sa mission auprès de l’équipe de France. Il voulait d’abord que ce sujet soit débattu en réunion du conseil fédéral, ce qui était logique. Quelques semaines plus tard, on apprenait que Michel Hidalgo était cet homme. Le football français allait reprendre des couleurs.
Lionel Herbet
Crédit Photo : DR