Il fut une époque où le cyclisme à Amiens était très actif et même brillant.
Avant la guerre, pendant une quinzaine d’années, entre sensiblement 1920 et 1938, un vélodrome permettait aux dirigeants de l’époque d’organiser des épreuves qui attiraient un nombreux public. Ce vélodrome était situé dans le quartier Est de la ville et aujourd’hui, ont pris place des habitations. Il portait le nom d’André Hotte qui avait été un dirigeant du club. Ce vélodrome devait être détruit durant la guerre. Nous l’avons souligné, les plus grands champions devaient s’y produire comme par exemple, en 1932 lorsque le Tour de France faisait étape à Amiens. C’était même l’avant dernière étape puisque le lendemain les coureurs ralliaient Paris. Le futur vainqueur de ce Tour fut le populaire André Leducq.
Au plan amiénois, ce vélodrome a permis à l’amiénois Meurger de s’illustrer particulièrement. Dans sa carrière, il a remporté 500 victoires. Par la suite, après la guerre, l’idée de construire un vélodrome trotta dans la tête de deux élus de la région. En premier lieu, Jean Letellier alors maire de Salouël. Il était extrêmement ambitieux, un peu trop même. Jean Letellier voulait simplement que ce vélodrome puisse être le théâtre de Six Jours. Avec le recul, il semble que le maire de Salouël ait vu trop grand car il voulait tout simplement damer le pion au voisin d’Amiens. Ce projet n’a jamais vu le jour tout comme celui de Michel Devaux, alors adjoint aux sports d’Amiens. Cet élu au grand cœur avait été un bon coureur amateur et il souhaitait que le vélodrome soit installé au stade Moulonguet avec une piste qui entourerait le terrain de football. Là aussi ce projet qui paraissait sérieux a capoté. Aujourd’hui, Amiens n’a pas de vélodrome, n’a plus de clubs digne de ce nom même si l’AC Amiénois tente de se faire son chemin. Il est certain qu’Amiens manque d’un vélodrome, véritable outil de travail pour les coureurs surtout les jeunes qui débutent dans ce sport. Aujourd’hui, certains parents hésitent à voir leurs rejetons pratiquer le cyclisme qui est un sport dangereux surtout à l’entrainement. Nous revient en mémoire cette remarque que nous avait faite un jour Richard Virenque au Vélodrome d’Hyères où se déroulaient les championnats de France sur piste. Richard Virenque avait débuté le vélo sur le la piste du vélodrome d’Hyères et il avait acquis une qualité : celle de bien se tenir sur un vélo, d’anticiper et de fait, il est rarement tombé dans sa carrière. Mais ne rêvons pas : ce n’est pas hélas demain qu’Amiens aura son Vélodrome.
Lionel Herbet
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