OMNISPORT : Ils ont pris de la bouteille [15]

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Marie Collonvillé, une détente phénoménale.

Après Chantal Langlacé dont nous avons évoqué récemment la personnalité et les exploits réalisés dans les courses de grand fond (elle fut une pionnière), nous évoquons aujourd’hui Marie Collonvillé. 

Une grande championne qui elle aussi dans un autre registre, a ouvert la voie aux femmes dans une spécialité qui leur reste encore officiellement interdite : le décathlon. Elle a en effet battu officieusement le record du monde de cette épreuve particulièrement exigeante et dont on dit souvent qu’elle est la compétition phare des Jeux. 

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Marie Collonvillé a frappé les esprits surtout quand on donne deux chiffres éloquents. Figurez-vous que Marie Collonvillé était un petit bout de femme, mesurant 1m63. Pourtant, elle a franchi une barre de 1m94. Soit 31 cm de plus et c’est vraiment exceptionnel.

Alors, on peut se demander comment cette femme, pure Picarde puisque née à Monsures près de Conty, avait bien pu s’y prendre pour sauter aussi haut ? Avait-elle une détente exceptionnelle ? 
Nous ne le pensons pas. Elle était plutôt régulière dans l’ensemble, ce qui l’a orienté tout naturellement vers l’heptathlon qui est officiellement reconnu par les instances internationales. Du coup, Marie Collonvillé a participé à deux Jeux Olympiques ceux de Pékin en 2008 et Athènes en 2004

Logiquement, Marie Collonvillé aurait dû participer à deux autres Jeux : ceux d’Atlanta en 1996 et Sydney en 2000. À Atlanta, Marie avait réalisé les minimas mais un peu en dehors des délais et le Ministre des Sports de l’époque, Guy Drut, ne voulut rien savoir. Quant à Sydney, Marie était blessée. 
À Athènes, elle prenait la 7e place. Performance d’autant plus remarquable qu’un an auparavant, elle s’était fracturée le péroné. À Pékin, elle était la seule représentante de la Somme et terminait 13e. Elle n’avait pu en effet digérer le décalage horaire. 

Quand elle prit sa retraite de sportive de haut niveau, Marie Collonvillé pouvait légitimement se regarder dans une glace et se montrer fière de sa carrière. Elle se souvenait du jour où, toute petite, en vacances avec son papa, elle avait pu courir sur la piste d’Olympie, là où 2000 ans auparavant se disputaient les Jeux Olympiques antiques.
Quand elle eut raccroché ses chaussures à pointes, Marie décida momentanément d’en utiliser à crampons. En effet, elle pratiqua un moment… le rugby au RC Amiénois. Une expérience passagère car Marie entendait cette fois se consacrer à sa reconversion professionnelle et se consacrer à sa petite famille.  



Lionel Herbet 

Crédits photo : droits réservés

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.