Après avoir connu sa première expérience en Peugeot durant trois saisons, Lilou Wadoux s’est engagée en Alpine ELF Europa Cup pour celle à venir. Une saison encore incertaine, en attendant les décisions des instances du sport automobile.
Tu as décidé de changer de catégorie après trois saisons en Peugeot, pourquoi ?
J’ai d’abord eu envie de découvrir de nouvelles choses. Ma fin de saison en Peugeot ne s’est pas forcement bien passée, notamment avec mon accident de 308TCR. Donc il était temps d’aller voir d’autres choses, d’autres sensations dans d’autres championnats. J’ai toujours été en traction chez Peugeot, c’est aussi le moment d’apprendre sur des propulsions, d’où mon choix d’aller en Alpine.
Qu’est-ce que tu retiendras de ton parcours en 208RC, 308RC et 308TCR ?
Surtout beaucoup d’apprentissage. J’ai commencé en Peugeot 208 en ne connaissant rien. J’ai beaucoup appris en 3 ans, surtout sur ma première année où tout est allé très vite. Je pense avoir fait de belles choses au bout de ces trois saisons. Ça restera une bonne expérience, même si je n’ai pas fait le tour. Ce que j’ai fait jusque là m’a prouvé que je pouvais aller vite, et passer un cap.
Tu es désormais engagée en Alpine, pourquoi cette catégorie ?
Mon manque d’expérience ne me fait pas peur.
J’avais plusieurs options pour cette saison, on a d’abord pensé que c’était une des meilleures et après réflexion c’est elle que nous avons choisi. Je vais apprendre de nouvelles choses dans une nouvelle équipe, Autosport gp, avec un environnement différent. En traction on fait vite le tour des sensations et des possibilités pour la suite. En Alpine il y a plus de possibilités, les portes sont plus ouvertes en propulsion. J’y vais pour apprendre, progresser, et avoir des résultats dans l’avenir. Je vais démarrer avec un état d’esprit complètement différent aux saisons précédentes vu que je pars de plus bas. Mais mon manque d’expérience dans cette catégorie ne me fait pas peur, j’y vais aussi pour m’amuser. On ne peut pas commencer et gagner tout de suite.
Cette saison devait aussi te donner de l’expérience sur des circuits que tu ne connaissais pas…
J’en connais quelques uns où on devait aller, je pense notamment à Nogaro. D’autres, comme au Portugal, sont inconnus pour moi. Oui c’est une bonne chose mais on attend les décisions. Je ne peux pas me projeter sur la suite, on a appris il y a quelques jours qu’ils ont annulé la 308RC pour l’intégralité de la saison, il y a des décisions qui tombent et pour l’instant nous sommes encore dans l’incertitude.
On t’a vue faire des essais il y a quelques semaines, comment tu sens la voiture et quelles différences tu ressens avec les Peugeot ?
C’est compliqué à décrire. La glisse est différente, la prise en main aussi, ce sont des choses que je ne connaissais pas. Mais j’ai un bon ressenti avec cette voiture. L’Alpine est par exemple plus puissante que la Clio, moins puissante que la 308TCR, donc c’est simplement une habitude à prendre.
As-tu des objectifs chiffrés pour cette première saison ?
D’abord c’est apprendre. On veut un bon feeling avec la compétition, les courses et la voiture. Dans les objectifs je vais d’abord viser les podiums juniors, ça serait une bonne chose pour débuter. Et par la suite pourquoi pas jouer dans les avants postes. Je connais certains concurrents de noms, je sais ce que certains font et peuvent faire. Mais ce qui compte c’est moi, je vais me concentrer sur moi et sur mon apprentissage.
Le calendrier a été chamboulé, comment tu l’as vécu et comment tu te prépares au lancement ?
Je dois avouer que c’est une situation qui est à mon avantage. Si la première course s’était déroulée début avril, on aurait été difficilement prêts, voire pas prêts. Il y aura des conséquences dans le futur pour la suite de la saison mais personnellement ce décalage était bienvenu. Ça me permet de bien me préparer et ça me laisse du temps là où j’en trouvais peu avant. Après on ne peut pas faire une saison complète en 3 mois, des décisions seront prises et pour l’instant on les attend.
À quoi ressemble ta vie en cette période de confinement ?
J’ai du travail pour l’école, je fais un peu de physique, je regarde des séries, et je me repose. On peut toujours se préparer physiquement, c’est important pour moi. Concernant la compétition je regarde des vidéos, des courses, j’essaye de rester proche du monde automobile, et me préparer pour le début de championnat à Nogaro les 21-22 et 23 août si tout va bien. Ce n’est pas au point mort.
Propos recueillis par Benjamin Poupart
Crédit photo : Romane Didier