Les championnats étant maintenant officiellement annulés pour cette saison, Pierre Trochet, directeur du développement de la fédération, a mis en place une compétition e-sport de football américain afin d’occuper ses licenciés, mais pas que.
Tout d’abord pouvez-vous nous parler de votre rôle au sein de la fédération ?
Je m’appelle Pierre Trochet, je suis le directeur du développement de la fédération depuis maintenant deux ans. Ainsi, je m’occupe des opérations commerciales, évènementielles, marketing et internationales.
Le projet de cette compétition e-sport rentrait donc dans le cadre de votre métier…
Oui bien sûr, mais c’était surtout l’opportunité de tenter un truc que l’on n’avait encore jamais fait ! Comme on a arrêté tous les championnats à cause de la situation sanitaire, c’était surtout l’opportunité de sauter dans un environnement complètement inconnu et d’essayer. L’avancée des technologies sur PS4 ou Xbox et l’aide de différents sites pour l’organisation des tournois nous ont aidé à sauter le pas.
On est complètement en dehors du concept des clubs, ce sont vraiment des parcours individuels.
Quel était le public cible pour cette compétition ?
Au départ je voulais rester sur quelque chose d’assez confidentiel avec une douzaine de personnes pour vraiment lancer le projet, et puis finalement on s’est retrouvés avec une centaine de personnes sans avoir fait de communication : tout s’est fait avec le bouche à oreille ! On s’est donc retrouvé avec un tournoi de 100 personnes sur deux plateformes différentes pour une première expérience e-sport qui se conclut ce weekend avec la finale dimanche 26 avril.
Quels joueurs ou clubs étaient les plus représentés lors de l’évènement ?
On est complètement en dehors du concept des clubs, ce sont vraiment des parcours individuels. On a des gens qui ne sont pas du tout licenciés à la fédération, d’autres qui découvrent qu’il y a même une fédération, certains sont des joueurs de jeux vidéo mais qui ne sont pas joueurs de foot US ou de flag… C’est intéressant d’aller toucher une cible en dehors de notre portefeuille habituel !
Ce sont toutes des personnes qui connaissent le foot US parce que s’ils jouent à Madden, c’est qu’ils ont une connaissance de la base. Madden vend aux environs de 100.000 copies en France chaque année donc ce sont forcément des gens qui sont fans, connaisseurs, qui sont dans l’environnement et qui connaissent les codes. Mais ce ne sont pas tous des pratiquants sur le terrain, ils ne sont pas tous licenciés dans une association.
Quel est le principe de la compétition ?
On est partis sur des matchs en un contre un, il n’y a même pas de choix d’équipe permanente, c’est-à-dire que les joueurs peuvent choisir en fonction des play-books, en fonction des matchs de l’adversaire, de ce qu’ils ont pu observer des joueurs d’en face ils peuvent choisir des équipes différentes. Par exemple, un joueur peut jouer avec l’équipe d’Atlanta le samedi puis avec Chicago le lendemain. On remet complètement le jeu entre les manettes des joueurs ! Il y avait des matchs simples lors des phases de poule pour les qualifications, maintenant on est en play-off donc qui gagne reste et qui perd part.
Finalement, on est peut-être en train d’inventer la pratique de demain !
Y aura-t-il une récompense à la fin de celle-ci ?
Oui oui bien sûr ! Il y aura certainement des petits goodies à gagner, on a fait faire des trophées, il y a plusieurs de nos partenaires qui vont nous mettre à disposition des goodies, des ballons etc. Et puis, de France, on a nous-mêmes initié des pratiques en Finlande, en Autriche ou en Grande-Bretagne, on a essayé d’inspirer les gens, d’influencer nos confrères fédéraux et donc on espère être capables cet été de mettre en place un challenge européen entre les meilleurs joueurs ! Les vainqueurs de l’édition française auront forcément l’opportunité d’aller jouer contre les meilleurs Européens si possible dès cet été.
Au départ on partait vraiment d’un kiff en disant qu’il fallait continuer à bouger, à mobiliser la communauté et donc qu’il ne fallait pas avoir peur d’essayer quelque chose de nouveau et de sauter dans l’inconnu. Et puis finalement, on est peut-être en train d’inventer la pratique de demain !
Vous pensez donc déjà à rééditer l’expérience prochainement ?
Oui bien entendu ! Là on a fait un mois de compétition, il va nous rester encore un peu de temps pour aller organiser maintenant la partie qualificative vers l’Europe par exemple donc peut-être un autre tournoi… Il y a encore plein de choses à inventer, on est vraiment sur une feuille blanche !
Ça permet d’élargir le réseau et c’est d’ailleurs ce que disaient les gars, ce qui est cool c’est qu’il y a plein de mecs qui ne se connaissent pas du tout et de par la communauté, ils commencent à jouer les uns contre les autres. Sur le chat qui permet de se rencontrer on peut avoir un joueur qui dit “ah moi je joue à Amiens”, un autre va lui répondre “moi je joue aux Flash, j’ai tel numéro” et tout de suite ils vont se visualiser un peu. C’est sympa aussi de se retrouver dans ce modèle-là.
Propos recueillis par Océane Kronek
Crédits photo Image d’illustration Jerome Fauquet Gazettesports.fr