Après avoir évoqué le parcours d’anciens joueurs de football, de cyclistes et boxeurs, nous allons aujourd’hui nous intéresser à de grands spécialistes de disciplines plus confidentielles.
Plus « confidentielles » mais qui à un certain moment ont été à la pointe de l’actualité à Amiens. Tel par exemple le patinage artistique qui a été incarné par un grand président M.Daniel Cagnard et Madame Odile Guedj présidente puis juge internationale.
Mais l’homme qui a incarné la réussite de ce sport à Amiens est Patrice Macrez, patineur de classe puis entraîneur. Retour en arrière sur cette époque dorée de la glace à Amiens.
Patrice Macrez un homme irréprochable
Patrice Macrez est aujourd’hui à la fin de sa carrière d’entraîneur de patinage artistique, une discipline qui a Amiens, a souvent vécu dans l’ombre du hockey sur glace. Nous l’avons bien connu en tant que patineur et nous nous replongeons dans le championnat de France seniors Messieurs et Dames de décembre 1976 qui était organisé à Amiens.
Des championnats de France qui se déroulaient sur la glace de Coubertin quelques jours après un match international de tennis de table entre la France et la Tchécoslovaquie. A l’époque, la ville d’Amiens était très active au plan des manifestations sportives.
Normalement, à ces championnats qui obtinrent un succès populaire indéniable, le club d’Amiens aurait dû être représenté par deux seniors : Patrice Macrez mais aussi Christophe Boyadjian qui venait d’arriver au club. Mais au dernier moment, le néo Amiénois qui était malade (hépatite) déclarait forfait. Si bien que Macrez fut le seul Amiénois présent.
Patrice Macrez était alors à l’orée de sa carrière. Malheureusement, il allait se coltiner avec un adversaire meilleur que lui et qui lui barra à plusieurs reprises la route du titre. À Amiens, Jean-Christophe Simond qui était licencié à Saint Gervaid l’emportait, mais Macrez devait se contenter de la 4e place.
Par la suite, Macrez a participé à deux championnats d’Europe à Goeteborg et Innsbruck.
Patrice Macrez (notre photo) fut au début des années 80 le sportif amiénois qui s’entrainait le plus. On a compté qu’il passait trente heures par semaine sur la glace de Coubertin (qui n’était pas encore devenue Coliseum). Boyadjian devait toutefois faire mieux avec une quarantaine d’heures.
Patrice Macrez a donc réussi une superbe carrière mais à un certain moment, il a raccroché les patins. Il espérait naïvement que le club allait lui offrir une place d’entraîneur. Que nenni.
Entraîneur par la suite
Macrez s’est vu refuser le poste par le comité et il a décide alors de partir pour un temps à Megève. Il était évidemment très déçu mais il reviendra deux ans plus tard à Amiens et s’occupera de la carrière de deux jeunes filles Gwenaelle Jullien et Fanny Cagnard.
A cette époque mais un peu plus tôt, deux autres Amiénoise obtenaient de bons résultats Véronique Dégardin dont le professeur était M. Van Zeebroeck et Delphine Devauchelle suivie par Patrice Macrez.
Au plan des entraîneurs, Amiens eut dans un premier temps Philippe Gayon puis Madame Hartwig qui avait emmené dans ses bagages Christophe Boyadjian et M. Van Zeebroeck. Patrice Macrez retrouvait une place de professeur au début des années 80.
L’époque qui nous intéresse a vu au plan du patinage artistique la disparition des figures imposées (1990), ne laissant la place qu’au programme court et au programme libre. Une sorte de révolution que devaient apprécier Patrice Macrez pour qui, la chorégraphie avait tout à gagner et la juge Odile Guedj qui estimait qu’il y aurait moins de magouilles.
A cette époque, on était loin de penser que le patinage artistique subirait un tel cataclysme en 2019 avec ces affaires de mœurs et de viols sur de jeunes patineuses. Gilles Beyer qui venait régulièrement à Amiens, était encore en ces années 80, un garçon irréprochable au plan de la mentalité et de son comportement vis à vis de certaines patineuses.
Lionel Herbet
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