Depuis maintenant une semaine, tous les championnats amateurs de handball sont annulés. Pierre-Alain Lavillette, co-entraineur de l’équipe première de l’Amiens PH, analyse pour nous cette situation.
Pour commencer, comment l’annonce qui arrêtait définitivement la saison a-t-elle été prise ?
On s’attendait un peu à cette décision au vu de la situation actuelle et du confinement qui apparaissait. Il était difficilement tenable de pouvoir finir ce championnat donc on a attendu l’officialisation de cette décision un peu comme tout le monde. On prend cette décision avec beaucoup de recul également parce qu’il y a des choses bien plus graves qui se passent en ce moment. On est vraiment comme tout le monde, on fait face à la situation en mettant des priorités sur les choses qui sont essentielles.
Quel sentiment avez-vous, en sachant que vous êtes maintenus sans toutefois être allés au bout du championnat ?
Disons que l’on est comme tous ceux qui ont eu des ambitions dans le sport cette année, on est un peu frustrés de ne pas avoir pu aller au bout. Mais il faut prendre toutes les mesures de cette période : ce que l’on traverse aujourd’hui est grave, des gens en meurent donc je pense que c’est beaucoup plus grave que de finir un championnat et de s’intéresser à ce qu’il se serait passé si ce n’était jamais arrivé.
Mais si on parle uniquement du côté sportif, cette saison on a montré de très bonnes choses. On a eu un temps faible avant les vacances de Noël sur les mois de novembre et décembre, un gros temps faible donc mais on a réussi à rebondir sur la deuxième partie de championnat : si on ne prend que les comptes de 2020, on termine à la première place. Notre gros temps fort a été coupé, mais est-ce qu’il aurait duré ? Je pense qu’à un moment donné, ça se serait arrêté, comme tout le monde. Mais sportivement, je pense que l’on a montré sur le terrain que l’on était à notre place dans cette poule Élite. Certes on ne va pas au bout, mais sur la partie de championnat qu’il nous a été donnée de jouer, on a prouvé qu’on était capables d’évoluer dans cette poule.
Avez-vous demandé à vos joueurs de continuer à se maintenir jusqu’à la fin de la saison avant de bénéficier de la trêve estivale ?
Avec Yuriy (ndlr : Petrenko) on a donné aux joueurs, par l’intermédiaire de nos préparateurs physique, un programme d’entretien pour se maintenir en forme. Chacun a des choses individuelles à faire chez soi pour se maintenir puisque notre sport a besoin d’avoir des joueurs dont le corps est en bonne forme et en bonne santé pour être efficace sur le terrain. Les joueurs savent qu’ils ne peuvent pas se permettre d’avoir une interruption de près de cinq mois pour espérer revenir au meilleur niveau l’année prochaine, il faut qu’ils s’entretiennent !
Maintenant, Yuriy et moi ne sommes pas les employeurs, les employeurs ce sont les dirigeants du club. Donc eux prendront une décision par rapport à la fin de cette saison avec les joueurs. On attend aussi comme tous les Français de savoir ce qu’il en sera au niveau du confinement : à voir s’il se terminera, comme beaucoup le pensent, début mai ou s’il ira plus loin. Pour l’instant on ne sait pas grand-chose.
Pour l’instant tout le monde est confiné mais si cette période se termine début mai, la logique sportive voudrait que l’on reprenne les entraînements pendant les mois de mai et juin pour ensuite avoir une période de repos avant la préparation physique qui s’articulera l’année prochaine. C’est quelque chose qu’il va falloir déterminer en fonction de la durée du confinement. En Chine ils sont toujours confinés depuis janvier, là on arrive en avril… En France on pense que ça ne va durer que six semaines mais je n’en sais rien, je ne peux pas en dire plus.
Et qu’en est-il des joueurs qui devaient partir en retraite, effectuer une mutation, ou qui arrivaient au terme de leur contrat ?
Pour commencer, il faut savoir que j’ai annoncé au début du mois de février au président et au groupe que je cesserais mes fonctions à la fin de la saison donc ce qu’il se passera par la suite je ne peux pas trop vous en parler puisque ce ne sera plus avec moi et je ne sais pas ce qu’envisageront les futurs responsables.
Propos recueillis par Océane Kronek
Crédits photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr