LES GOTHIQUES – Louis Bélisle : « Ça a été mes deux plus belles années de hockey »

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Arrivé au cours de la saison 2018-2019, Louis Bélisle s’est imposé comme l’un des maillons forts des Gothiques. Aujourd’hui, après une saison et demi passée à Amiens, le Canadien dresse un bilan très positif de cette expérience.

Bonjour Louis, pour commencer, comment as-tu vécu cette fin de saison particulière ?

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Ça s’est terminé sur une drôle de note. Côté hockey, on ne s’attendait pas à ce que ça se finisse de cette façon-là, donc de ce côté là c’est un peu décevant.
Et depuis ce temps-là, ça a été beaucoup d’organisation, dans le sens où j’avais prévu de partir beaucoup plus tard d’Amiens et là je me suis retrouvé à devoir partir assez rapidement. Je voulais rentrer à la maison, au Canada, avant que les frontières ferment. Vu la situation je suis content d’être rentré mais ça ne s’est vraiment pas terminé de la manière que l’équipe souhaitait. On va seulement garder les bons moments de la saison, on va essayer d’oublier un peu la fin.

Ne serait-ce que pour dire au revoir, cela a dû être compliqué ?

On n’a pu dire au revoir à personne. Tous les gens qui étaient là pour nous tout au long de la saison, on n’a pas pu les remercier. C’est vraiment dommage d’avoir à le faire par messenger ou par message. Ce n’est pas pareil que de les voir en personne, de les remercier pour ce qu’ils ont fait tout au long de la saison.
Avec les autres joueurs, quand on a su qu’on devait partir, on ne pouvait pas se voir les uns les autres, donc ça a été difficile, décevant… Mais on n’a pas le choix, on fait ce qui est le mieux pour la santé de tout le monde. Du coup, j’ai pu dire au revoir en appel téléphonique ou par message. Mais ce n’est pas pareil que de prendre les copains dans les bras, leur dire au revoir et leur dire qu’ils ont fait un gros boulot cette année. Ça laisse un goût amer. Mais tout le monde comprend que c’est la situation qui veut ça.

Ça n’a pas été une fin de saison idéale pour nous.

Si l’on revient un peu en arrière, comment analyses-tu cette fin de play-offs face à Mulhouse ?

Je pense que l’on avait vraiment le momentum avant qu’ils fassent tous les communiqués officiels. Mais quand ça a changé on a vraiment senti une baisse d’énergie. Ça a été vraiment difficile pour notre groupe de retrouver de l’énergie. Je pense que l’on était un peu frustrés. Les choses qui sont arrivées à Cergy ne nous ont pas plu, et les caractères et les émotions ont pris le dessus. Ça n’a pas été une fin de saison idéale pour nous.

Pourtant, avant cela, la saison avait été magnifique…

Oui c’est ce que je retiens de la saison ; on a vraiment dépassé les attentes que tout le monde avait de nous. On a gagné une coupe de France et on a fait une super belle saison. On a fini 4ème mais il y avait peu d’écart dans le TOP 4 et puis on a été premiers pendant un bout de la saison. On a vraiment fait un beau parcours. Je pense qu’il y a beaucoup de crédit à donner à Mario et au groupe, c’est ce que je retiens. C’est l’une des plus belles saisons de hockey de ma vie, avec l’un des meilleurs groupes dont j’ai eu la chance de faire partie.

Vous avez vraiment prouvé durant cette saison, qu’Amiens était de retour sur le devant de la scène…

Je pense que c’est venu confirmer ce que l’on avait accompli l’année d’avant. Je suis vraiment satisfait de ce que l’on a accompli avec le groupe. Nos gros joueurs ont joué au niveau de leur talent et tout le monde a vraiment contribué d’une façon ou d’une autre, tout le monde a joué son rôle.

Tu évoquais votre première place, notamment en début de saison. N’avez-vous pas été trop forts, trop vite ?

Je pense que l’on a eu aussi quelques blessures, des joueurs importants blessés, ça a peut-être joué un rôle. Les autres équipes ont aussi commencé à prendre leur rythme et ça s’est équilibré. On a vraiment eu un départ assez explosif, on a peut-être un peu ralenti le rythme ensuite avec les blessures et la fatigue aussi. On a été en Continental Cup et au bout en coupe de France, donc ça a ajouté des matchs et forcément un peu de pression. Ça a peut être joué un peu, mais ça arrive dans une saison, il y a toujours des hauts et des bas. On a quand même bien géré et on a fait un gros boulot pour rester en haut !

Et finalement, vous êtes les seuls à décrocher un titre en France cette saison…

Oui, et c’est pour cela qu’on joue, on joue pour gagner, pour aller chercher des titres, des championnats en équipe. Ce sont des souvenirs que l’on garde toute la vie. Je ne pensais pas revivre ça aussi vite, il n’y a pas de mot à mettre là-dessus… Avec un groupe aussi incroyable, être allé chercher une deuxième coupe c’est l’un des plus beaux honneurs que l’on peut avoir en tant que joueur.

Avec un groupe aussi incroyable être allé chercher une deuxième coupe c’est l’un des plus beaux honneurs que l’on peut avoir en tant que joueur.

Qu’est-ce que tu retiens de ces deux années passées à Amiens ?

Je retiens deux groupes incroyables, différents mais incroyables. Je pense que même de l’extérieur, ça se voyait à quel point on aimait jouer les uns pour les autres. Ça a été mes deux plus belles années de hockey en termes de plaisir à jouer, en termes de victoires et d’accomplissement personnel. Ça a été deux saisons qui ont dépassé mes attentes personnelles, donc je suis vraiment content de ce qui a été accompli à Amiens en tant qu’équipe.

Aujourd’hui, peut-on parler de fin de cycle avec le départ de Mario Richer ?

C’est sûr que le départ de Mario c’est un gros morceau. Mario, c’est quelqu’un que je respecte beaucoup, c’est l’un des meilleurs entraîneurs que j’ai eu dans ma vie, j’ai appris beaucoup beaucoup de choses de lui. Peut être que l’on va avoir un visage différent l’année prochaine, je ne sais pas trop ce qui va se passer. Mais Anthony Mortas est un excellent coach aussi, que je respecte beaucoup, qui nous a appris beaucoup au groupe de défenseurs durant ces deux années. Je pense que Mario a fait son travail pour relancer les Gothiques d’Amiens, et si l’équipe se construit sur ce que Mario a accompli, ça va aller. C’est tout ce que l’on peut souhaiter à l’organisation.

Sinon, d’un point de vue personnel, comment occupes-tu ton temps depuis ton retour chez toi, au Canada ?

On suit les recommandations du gouvernement pour être sûr que tout le monde soit en santé. Pour le moment je suis en quarantaine chez mon père, tout seul pour quatorze jours. Je fais des entraînements, j’essaie d’avoir une routine assez disciplinée, de ne pas perdre mon temps, de faire des choses productives. Je tente vraiment de rester occupé le plus possible, ne pas rester assis sur le canapé toute la journée, je pense que ça c’est important aussi (rires).

Cest une opportunité de voir si je suis vraiment discipliné et si je peux trouver des façons de m’améliorer chaque jour, c’est ça mon but.

N’est-ce pas trop dur pour un sportif de haut niveau?

Moi je choisis de voir ça comme une opportunité de sortir de ma zone de confort. Le fitness c’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur, donc là, je suis complètement hors de ma zone de confort. D’habitude, il y a la salle de musculation, on peut courir à l’extérieur, des choses accessibles que l’on prend pour acquises. Mais là, c’est remis en question, je suis confiné à la maison. Donc j’ai fait un espace dans le salon où je fais des exercices, je trouve des plans d’entraînements sur internet. Je continue à essayer de m’améliorer et de trouver des moyens de faire les choses dans un contexte difficile. Donc c’est une opportunité de voir si je suis vraiment discipliné et si je peux trouver des façons de m’améliorer chaque jour, c’est ça mon but.

Qu’as-tu prévu après le confinement ? Des vacances ?

Moi je ne suis pas trop du genre à prendre des vacances, j’aime continuer à travailler. Pas de vacances pour moi, on va voir ce qui va se passer avec le confinement car au Québec ce n’est pas encore comme en France.



Quentin Ducrocq

Crédit photo Kevin Devigne – Leandre Leber Gazettesports.fr