L’actuelle ultime rempart U18 de l’Amiens Porto ne cesse de s’illustrer. Laisse également apparaître les qualités requises pour espérer repousser un peu plus encore ses limites.
Les apparences sont parfois … trompeuses ! Et derrière le visage d’ange (gardien) que Louise Lakotko laisse apparaître se dissimule celui d’une redoutable compétitrice. Ultime rempart de la formation U18 de l’Amiens Porto, cette demoiselle de tempérament s’affirme comme l’un des espoirs du football Haut de France. Doucement mais sûrement.
« A mon sens, elle a vraiment tout pour réussir ! » s’exclame Karim Arzalai avec la verve qu’on lui attribue. Et celui qui s’est empressé de la placer sous son aile (protectrice) se révèle particulièrement enthousiaste lorsqu’il prend soin de brosser le portrait de sa jeune protégée. Une sportive dont il a croisé le chemin « voici maintenant deux saisons, par un heureux hasard. »
Le football au féminin n’en était qu’à ses balbutiements. Aucun championnat n’offrait la possibilité de pouvoir en découdre entre demoiselles
Louise Lakotko
C’est sous la tunique de Querrieu (80) que l’adolescente s’est découverte une « attention toute particulière » pour le ballon rond. Et du haut de ses onze ans, elle dévoilait (déjà) les qualités requises pour s’y distinguer. Animée par le désir de suivre les traces de ses frères, Louise Lakotko chaussait alors ses premiers crampons. Jusqu’à « cette adrénaline qui accompagne ces sportifs en quête de sensations fortes »
Alors milieu de terrain « à vocation assez défensive », elle n’avait d’autre choix que de rivaliser avec la gente masculine. « Le football au féminin n’en était qu’à ses balbutiements. Aucun championnat n’offrait la possibilité de pouvoir en découdre entre demoiselles » se souvient l’intéressée. Dont les duels avec les garçons lui ont procuré une belle expérience. Suffisante pour taper dans l’œil des dirigeants de Hénin-Beaumont (59), structure dont elle portait d’ailleurs bien haute les couleurs durant deux saisons. Où elle se découvrait alors la possibilité d’enfiler les gants de gardienne de but. Un nouveau rôle, un nouveau statut qui se révélait lui aller comme un… gant.
D’un tempérament (plutôt) discret, Louise Lakotko trouvait toutefois rapidement ses marques dans ce poste à responsabilité. Et prenait du galon au sein d’une troupe nordiste dont elle était contrainte cependant de s’éloigner en déposant ses valises en cité amiénoise. « Afin de suivre ma famille » s’en justifie spontanément une demoiselle qui ne tardait pas à (re)trouver un environnement où assouvir une passion de plus en plus dévorante. Entrait-elle ainsi en contact avec l’Amiens Porto. Un choix que son entraîneur actuel, Karim Azralai n’a d’ailleurs pas regretté.
« Louise est une acharnée du travail, animée par la volonté permanente d’espérer faire mieux » souligne alors son aîné. Brossant ainsi le portrait d’une demoiselle « qui se remet constamment en question. » Perfectionniste (à souhait), sa protégée prendrait donc conscience du rôle important qui repose sur ses frêles épaules au sein de l’équipe ? « C’est dans mon tempérament. Je m’efforce à faire toujours mieux » murmure l’intéressée, presque embarrassée.
Louise est une acharnée du travail, animée par la volonté permanente d’espérer faire mieux. Qui se remet constamment en question. A mon sens, elle a tout pour réussir.
Karim Arzalaï
Une force de caractère qu’elle affiche dès son apparition sur la pelouse. « Ne vous y trompez pas, Louise demeure également impliquée dans la vie du vestiaire » en souri Karim Azralai. Lequel ne nie pas être « unis tels les cinq doigts d’une main » avec celle qui découvre un malin plaisir à mettre (régulièrement) la sienne en opposition des velléités offensives des formations adverses.
« Louise apporte de la sérénité dans le groupe » confie encore le responsable d’une formation U18 de l’Amiens Porto où elle brille fréquemment. Un rayonnement qui n’est pas sans attirer certains regards… « Elle fait l’objet de certaines convoitises et cela est légitime. J’espère qu’elle aura l’opportunité de s’exprimer à un excellent niveau. J’apprécierais juste qu’elle prenne un peu plus confiance en elle, en ses capacités aussi. » Souhait qu’il n’a de cesse de lui répéter… Sous forme parfois d’un petit clin d’œil durant la rencontre, symbole d’une belle amitié.
J’espère qu’elle aura l’opportunité de s’exprimer à un excellent niveau. J’apprécierais juste qu’elle prenne un peu plus confiance en elle, en ses capacités aussi
Attention adressée à celle qu’il considère « un peu » comme son ange gardien d’un effectif donc il a la responsabilité. « Une bande de copines dont la joie de partager une passion commune se traduit par une saison riche en émotions et satisfactions » mentionne Karim Arzalai, convaincu que la deuxième partie de championnat sera d’une saveur identique.
Fabrice Biniek
Crédit photos : Gazettesports (Archives)