Les hommes de Luka Elsner n’ont pas (vraiment) profité de leur mise à jour de calendrier. Ils demeurent toujours barragistes.
Un point c’est tout… Dans sa course (effrénée) à l’accession, l’Amiens SC n’est parvenu qu’à gommer sensiblement son retard qui le sépare du FC Metz. Premier adversaire qui précède l’actuel barragiste de la Ligue 1 Conforama. Une (petite) longueur sur les trois qui les séparaient à l’heure du coup d’envoi. Un moindre mal cependant au regard de la prestation d’une formation locale qui d’emblée laissait apparaître sa crispation.
« Au vu de la pauvreté de la première mi-temps, je ne peux être que satisfait de ce résultat ! » lançait Luka Elsner durant son (grand) oral de fin de rencontre. Des mots qui témoignaient d’une réelle exaspération : « J’ai une analyse très sévère sur ce début de match qui demeure incompatible avec ce qu’est le club. De ce que les Amiénois attendent. Incompatible avec le sport de haut niveau, incompatible avec la situation dans laquelle nous nous trouvons » clamait, haut et fort, l’intéressé. Avant d’ajouter : « Il est parfois difficile, voire impossible d’expliquer l’inexplicable » alors questionné sur le comportement de son groupe.
Au vu de la pauvreté de la première mi-temps, je ne peux être que satisfait de ce résultat !
Luka Elsner
Un effectif les deux pieds dans le même sabot, qui avait alors erré tel des âmes en peine. Incapables de bousculer un Stade de Reims habilement organisé, les partenaires d’Arturo Calabresi éprouvaient ainsi toutes les peines du monde à inquiéter des Champenois opérant par contre. Prêt à saisir la belle opportunité, Doumbia provoquait quelques sueurs froides en l’enceinte de la Licorne. Lorsque sa tentative lointaine heurtait le montant de Gürtner. (28e)
Rappel à l’ordre à l’égard d’une troupe amiénoise qui toutefois paraissait s’en soucier puisqu’elle se faisait taper sur les doigts, juste avant la pause par Kutesa. (0-1 ; 45e) Suffisant pour susciter sifflets et quolibets sur le chemin des vestiaires.
« J’ai ressenti un sentiment de révolte durant cet entracte. Il est délicat de se réfugier derrière un manque de confiance, de se voiler la face. Avec un engagement maximal, la prestation aurait été plus aboutie » argumentait Luka Elsner. Retrouvant sensiblement le sourire en évoquant le deuxième acte. Et cette débauche d’énergie qui animait un groupe « revanchard » dont les efforts étaient payés de retour avec la sanction prise à l’encontre de Disasi… et l’intervention de la VAR. En deux temps, Moussa Konaté s’appliquait à rétablir la parité (1-1 ; 52e)
J’ai ressenti un sentiment de révolte durant cet entracte. Il est délicat de se réfugier derrière un manque de confiance, de se voiler la face. Avec un engagement maximal, la prestation aurait été plus aboutie
Luka Elsner
Soulagement pour une équipe amiénoise qui ne réussissait toutefois à dissiper cette anxiété. Et qui multipliait encore les « à peu près ». Certes Dibassy échouait de peu à l’heure de jeu mais l’Amiens SC s’exposait encore aux velléités rémoises. Trouvait son salut auprès de Johan Hamel, directeur de jeu qui refusait le but de Dingomé en raison d’un hors-jeu de Konan (68e). Les partenaires du remuant Serhou Guirassy revenaient de loin, très loin ! Et ce point arraché, parfois à l’énergie du désespoir, se révélait bel et bien comme une aubaine.
La situation s’avère compliquée, c’est un fait, mais ne comptez pas sur nous pour lâcher.
Luka Elsner
« La situation s’avère compliquée, c’est un fait, mais ne comptez pas sur nous pour lâcher. » mentionnait Luka Elsner avant de s’éclipser. Se serrer les coudes, tel s’affiche le mot d’ordre d’un Amiens SC qui joue actuellement avec le feu, tétanisé également par la peur du vide. Plus que jamais…
En quête d’un succès qui le fuit depuis le 2 novembre – obtenu face au Stade Brestois (1-0) – les Samariens tenteront de repartir de l’avant, le 25 janvier, en Bretagne. Opposés à ce même adversaire.
Fabrice Biniek
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports