La défaite concédée hier soir, à la Licorne, face au Montpellier Hérault assombri un peu plus encore l’horizon des hommes de Luka Elsner…
L’exaspération aurait-elle pris le pas sur la déception dans les rangs d’un Amiens SC (assurément) frustré sitôt sa défaite face au Montpellier Hérault ? (1-2) Et s’il paraissait parfois lui manquer les mots pour commenter cette cruelle désillusion, Luka Elsner ne semblait les rechercher pour évoquer certaines situations « susceptibles de prêter à réflexion ». Comme celle notamment de ce « balayage » en bonne et dû forme orchestré par l’ultime rempart montpelliérain sur Guirassy. Intervention jugée « irrégulière » par le staff amiénois mais qui n’en suscitait aucune de la part de Karim Abed. Impassible directeur de jeu…
Je n’ai pas encore revu les images. J’ai juste eu vent de ce que mon staff a pu redécouvrir. Il semblerait qu’il y ai effectivement matière à discussion
Luka Elsner
« Je n’ai pas encore revu les images. J’ai juste eu vent de ce que mon staff a pu redécouvrir. Il semblerait qu’il y ait effectivement matière à discussion » lâchait alors le responsable technique d’un ASC également … dubitatif suite à deux (autres) situations qu’il considère litigieuses. Convaincu que certains « pourraient les commenter différemment », l’intéressé ne souhaitait cependant entrer dans ce débat : « Je n’ai pas envie d’aller plus loin que cela. Je demeure juste persuadé que l’une d’entre elles aurait pu attiser une légitime interrogation » Un questionnement que l’assistance vidéo aurait – peut-être – pu dissiper si elle avait été sollicitée… un temps soit peu.
« Est-ce vraiment nécessaire toutefois de ressasser ce qu’il s’est passé ? Le dénouement de cette rencontre m’apparaît suffisamment cruel comme cela » pestait alors Luka Elsner. S’efforçant néanmoins à positiver :
« J’ai pris soin de rappeler aux garçons que parfois la vie nous amène dans des périodes très sombres où rien ne vous sourit. C’est dans ces moments que naissent les caractères forts, en provoquant son destin et son avenir. A cet instant précis, de multiples interrogations nous hantent l’esprit » mentionnait-il. Avant qu’il ne s’attarde cependant sur le scénario de ce duel. Une mise en scène où l’Amiens SC s’était pourtant – et rapidement – accaparé le premier rôle. Rencontre appréhendée comme il semblait le souhaiter, où Bakaye Dibassy prenait soin de s’illustrer (1-0 ; 14e)
« Ce résultat est dur à accepter puisque le groupe a su livrer, à mon sens, un début de match abouti. Notamment dans l’intensité, la volonté de se surpasser, d’aller au combat. Ce qui a d’ailleurs contrarié notre adversaire. J’ai comme le sentiment que cette mi-temps figure parmi les meilleures réalisées cette saison »
Cette belle euphorie veillait toutefois à se dissiper au retour des vestiaires où les partenaires d’Alexis Blin avaient – peut-être – un peu abandonné de leur allant… « Nous ne sommes pas revenus avec la même intensité. Il faut bien l’admettre » précisait l’entraîneur amiénois. S’interrogeant encore sur la faute qui favorise l’égalisation héraultaise (1-1 ; 50e) Terrible coup de massue qui rendait alors la formation locale particulièrement fébrile.
Notre situation est très difficile, la pression est très forte mais elle fait aussi partie de notre métier. Nous devons répondre présents, faire face, ne surtout pas se désolidariser
Luka Elsner
Et cette peur au ventre se traduisait d’ailleurs par cette offensive montpelliéraine, astucieusement menée, qu’Andy Delort parachevait d’une magistrale reprise de volée du pied droit (1-2 ; 83e)
La messe était dite… Ne sachant plus vraiment vers quel saint se tourner, les amiénois s’exposaient (encore) aux velléités des hommes d’un Michel Der Zakarian confortablement installé dans les tribunes. La tentative de Gaëtan Laborde, déjà buteur, heurtait l’arrête du but de Gurtner durant le temps additionnel.
« Pourquoi ce brin de réussite nous fuit ? J’avoue ne pas en avoir la réponse… La meilleure pourrait être, devra être plutôt un succès face au Stade de Reims (mercredi à l’occasion d’une mise à jour de calendrier). Notre situation est très difficile, la pression est très forte mais elle fait aussi partie de notre métier. Nous devons répondre présents, faire face, ne surtout pas se désolidariser »
Des mots qui sauront atténuer ceux qui rongent actuellement l’Amiens SC ? Qui, telle une « double peine », découvrait les probants résultats de Nîmes et de Metz, compagnons d’infortunes, respectivement face au Stade de Reims (2-0) et au RC Strasbourg (1-0)
Mauvaise soirée en somme donc !
Fabrice Biniek
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports