Logiquement dominé au Parc des Princes, l’Amiens SC passera les fêtes de fin d’année sur l’inconfortable strapontin du relégable. Avant une remise à jour de son calendrier… il est vrai.
Le miracle n’a donc pas eu lieu. A l’accent surréaliste, le succès de l’Amiens SC dans l’antre du Paris-Saint-Germain s’est donc avéré une douce utopie. Et en période de Noël où les rêves les plus fous demeurent autorisés, le petit poucet amiénois n’est donc pas parvenu à terrasser l’ogre parisien (4-1). Certains affirmeront que le score se veut logique, d’autres préféreront souligner que les hommes de Luka Elsner auront la fierté de quitter l’enceinte de la Capitale la tête haute. Leur bourriche résolument vide cependant… Et cette infructueuse moisson résonne comme une place de barragiste de Ligue 1 Conforama à la Trêve des Confiseurs. Une fâcheuse situation que les partenaires d’un Gurtner étincelant hier soir chercheront toutefois à bouleverser lors de leur (re)mise à jour de calendrier, face au Stade de Reims le 15 janvier prochain.
Nous sommes vraiment tombés dans le panneau face à cette stratégie
Luka Elsner
D’ici-là, les uns et les autres essaieront de trouver du baume au cœur en se remémorant une prestation « plus qu’honorable » au cours d’une partie où le dénouement ne paraissait – avant même le coup d’envoi – ne faire aucun doute. Chronique d’un revers annoncé que Killian Mbappé veillait d’ailleurs à accentuer, concrétisant un contre fulgurant (1-0 ; 10e). L’Amiens SC venait de se faire brutalement taper sur les doigts alors qu’il s’efforçait à mettre le nez à la fenêtre.
Refusant de fermer le jeu, les Amiénois se sont ainsi présentés sans complexe devant l’armada parisienne. Devant ceux qui font le show en Champion’s League… Maîtres artificiers que Gurtner réussissait cependant à prendre à défaut.
« Concéder ce premier but est frustrant. Une des principales forces du Paris Saint Germain, c’est sur les deux-trois premières touches qui se font très verticales. Avec un ou deux joueurs qui se font oublier. Nous sommes vraiment tombés dans le panneau face à cette stratégie » soupirait Luka Elsner, sitôt la fin des débats, au micro de nos confrères de BeIn Sport. Une analyse teintée d’une sensible amertume de la part d’un responsable technique qui s’empressait néanmoins de saluer l’abnégation, la détermination des siens : « Ce sont ces petites choses qui nous font préciser que nous avons été courageux. Qu’il nous a aussi manqué quelque chose afin de prétendre réaliser, signer un exploit ».
La réduction du score par Stiven Mendoza, sollicité par Fousseni Diabaté alors que l’Amiens SC accusait (déjà) un retard de trois buts susciterait-il des regrets (3-1 ; 70e) ? Comme cette (belle) déviation de Bakaye Dibassy que Keylor Navar, l’ultime rempart local, s’appliquait à détourner sur sa barre transversale (53e) ? Un tantinet peut-être.
Les pieds sur terre, la troupe visiteuse s’était toutefois rendue… à l’évidence qu’elle n’évoluait pas dans la même cour. Mais son désir, sa volonté à essayer de tenir à son hôte reste bien tout à son honneur. Délaissant l’idée de s’arc-bouter devant son but, l’ASC a donc tenté un Paris audacieux. Nullement payé de retour certes mais cette farouche envie à produire du jeu pourrait, devrait lui offrir l’opportunité de s’extirper de ce mauvais pas. Et de (re)prendre ses distances avec la zone de turbulence. C’est tout le mal et les vœux que l’on puisse lui souhaiter, lui adresser en cette période de « bonnes résolutions ».
Fabrice Biniek
Crédit photos : Gazettesports (Archives)