Ce vendredi matin l’établissement scolaire de la Providence ouvrait sa piscine aux élèves de la terminale au CE2. L’objectif de la journée était de reverser 1€ pour chaque 100 mètres nagés à l’association SATED qui vient en aide aux enfants atteints d’autisme.
Alors que les jeunes nageurs se succédaient dans le bassin, nous sommes allés à la rencontre d’Angélique Labouche, coordinatrice au sein de l’association, afin d’en apprendre plus sur les intérêts de celle-ci. Par la même occasion, nous avons découvert le rapport de l’autisme avec le sport.
Bonjour Angélique, pour commencer pourriez-vous nous présenter votre association ?
Tout d’abord SATED veut dire « Soutenir l’Autisme et les Troubles Envahissants du Développement. » Elle existe depuis maintenant 16 ans et c’est une association qui organise des weekends et séjours de loisir pour les enfants autistes. On organise également des journées familles, on fait de la sensibilisation à l’autisme, on met en place des gardes à domicile et on essaye également d’intégrer certains enfants dans des centres de loisirs.
Est-ce que votre association est souvent l’objet de ce type d’actions de récolte de fonds en partenariat avec des écoles ?
Ça commence seulement à se développer. On avait déjà eu un cross ici à la Providence qui avait amené aux alentours de 3.000€ mais cette année l’établissement a choisi d’organiser l’évènement à la piscine.
À quoi vous servent principalement ces fonds récoltés ?
Tout d’abord ils sont très importants pour puisque par exemple un weekend avec huit enfants accueillis va nous coûter entre 400 et 500€. Nous sommes déficitaires sur chaque action malgré ce que nous paye les familles, ça nous revient quand même assez cher. On me dit que la manifestation d’aujourd’hui devrait rapporter autour de 500€ de dons alors c’est pour nous déjà un weekend bonus.
Qu’en est-il du rapport au sport pour les enfants atteints d’autisme ?
Il faut savoir que nous on organise des weekends de loisir, ce qui veut dire que les enfants font beaucoup d’activités sportives et beaucoup de sorties. Pour commencer on les emmène à la piscine chaque weekend parce qu’ils adorent aller dans l’eau, mais ils font aussi du bowling, du char à voile, de l’équitation ou de l’escalade ; ils font vraiment beaucoup de choses ! On s’arrange toujours pour aller sur des créneaux tout public plutôt que des créneaux handicap afin de favoriser l’inclusion. On n’a pas de partenariat avec tel ou tel club en particulier, mais on essaye quand même de toujours aller à la même piscine par exemple comme ça les enfants y sont bien connus.
Le sport en général est bon pour tout le monde, pas uniquement pour les enfants autistes. L’idée c’est de faire de l’inclusion alors on ne va pas chercher à se mettre dans un coin. Quand ils vont au bowling par exemple ça se passe très bien avec tout le monde même si ça peut attiser un peu de curiosité ; l’idée c’est vraiment d’aller partout. Ça leur apporte beaucoup de faire du sport.
En semaine ils sont pris en charge en institut, ils sont « à l’école » et le weekend chez nous leur permet de se détendre tout en faisant du sport et des activités de loisir. On pourrait nous définir comme un centre de loisir adapté.
Combien d’enfants accueillez-vous au sein de la SATED ?
On a une quarantaine d’enfant qui participe à nos séjours et à côté de ça on a des enfants plus petits qui ont moins de 6 ans qui n’ont pas le droit de nous accompagner puisque tous nos weekends et séjours sont déclarés à la jeunesse des sports. Avec ces plus petits on va surtout faire des journées famille.
En termes de bénévolat, comment se passe l’implication des autres vis-à-vis de l’association ?
Nos animateurs sont étudiants dans le médico-social généralement ; on a des anciens étudiants qui, une fois diplômés, viennent encore de temps en temps sur les weekends organisés. On va de l’éducateur au psychologue en passant par l’assistante sociale et l’instituteur ; mais on a aussi des infirmières en études. Ce sont des jeunes entre 17 et 30 ans.
On cherche toujours plus de monde puisque l’on n’impose rien à la SATED, donc si les jeunes ne veulent faire que deux weekends dans l’année on ne dit rien. On ne demande pas de BAFA ou de diplômes particuliers, ce sont les anciens de la SATED qui forment les nouveaux jeunes. Ça demande tout de même de la volonté et de la motivation ! Même si l’on parle de bénévolat, les animateurs sont sous contrat CE.
Ce que j’ai envie de dire c’est qu’il faut vraiment amener ces enfants vers l’inclusion, c’est très important. Ce sont des enfants comme les autres, juste avec une particularité et c’est à nous de nous adapter à eux plutôt que l’inverse. C’est pour cette raison qu’on ne dit pas « un autiste » mais on va toujours parler d’un enfant autiste, c’est-à-dire qu’il a une particularité mais il reste un enfant.
Propos recueillis par Océane KRONEK
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