Rentré en jeu face à Bordeaux, Lucas Savoye a joué ses premières minutes de la saison. Aujourd’hui, le portier amiénois nous parle des bons débuts de l’équipe et de son rôle de doublure.
Bonjour Lucas, pour en revenir au dernier match (défaite 4-6 face à Bordeaux), l’équipe a semblé sur courant alternatif…
On a eu sur le dernier match des entrées de tiers compliqués, même deux premiers tiers compliqués à vrai dire. On prend des buts à chaque débuts de période et on a fait des erreurs tout au long du match, on a manqué un peu d’intensité. C’est difficile à expliquer, c’est peut-être aussi dû aux bons résultats du début d’année, c’est naturel et humain de prendre un peu la confiance, et inconsciemment d’en faire un peu moins. Mais le bon point c’est qu’on a changé la donne au troisième tiers. Donc ce n’est pas un mal profond, c’est juste que chacun doit être conscient qu’il faut être présent à chaque match.
Mentalement, comment sens-tu le groupe après ce début de saison ?
La confiance est là, l’esprit d’équipe est là, puisque mine de rien on a gagné la plupart de nos premiers matchs. Il y a beaucoup de matchs où l’on a commencé à être menés de 1,2 ou 3 buts, et que l’on a fini par gagner. Sans confiance ou sans bonne entente d’équipe ça n’aurait pas pu fonctionner. Donc il faut se servir de cette confiance, mais il ne faut pas en abuser, ni que cela devienne un prétexte pour en faire moins.
Disons que l’on est une équipe qui doit parfois se faire un peu « botter le cul » pour avancer.
Depuis le début de saison, vous avez souvent été menés avant de revenir. Dirais-tu que vous êtes une équipe « à réaction » ?
Souvent, oui, on a été à réaction. Parfois ce sont les faits de match qui ont fait ça. Par exemple contre Grenoble, lorsque l’on perd 3-0, on sait que c’est une équipe qui attaque fort dès le début, donc il faut d’abord résister, limiter la casse, pour essayer ensuite de les avoir sur la durée. Sur le début de saison, disons que l’on est une équipe qui doit parfois se faire un peu « botter le cul » pour avancer.
Vous avez fait des résultats contre Rouen et Grenoble dès le début de saison. C’est important de savoir que l’on peut battre ce genre d’équipe ?
Même les années précédentes contre Rouen et Grenoble on avait des bons résultats. C’est bon à savoir pour la suite mais ça marche dans les deux sens aussi. C’est-à-dire que c’est bien beau d’être capable de battre Grenoble, mais si c’est pour perdre contre d’autres équipes ça n’a plus grand intérêt. Une chose est sûre, il faudra être présent à 100% à chaque match, si on est présents à 100% on sait que l’on aura pas de problème.
Depuis deux matchs, la réussite semble quelque peu vous fuir…
Parfois ce sont des faits de jeu aussi. Contre Bordeaux, sur les six buts qu’ils marquent, il y en a deux, je pense qu’ils n’en remarqueront pas d’autres comme ça durant leur saison. Il y a une part d’efficacité mais il y a aussi une part de performance du gardien adverse. Oui il y a eu un problème d’efficacité, mais ce n’est pas un mal récurrent. Comme dans n’importe quel sport, il y a des périodes où ça peut bien fonctionner ou moins bien fonctionner. Contre Angers et Grenoble on avait eu de la réussite par exemple.
L’annulation du match à Briançon (ce vendredi 11 octobre), est-ce une bonne chose en cette période intense ? (Les Gothiques étaient censés faire 6 matchs en treize jours).
Hormis le fait d’avoir le voyage en moins et le fait de passer une nuit chez soi, ça ne vas pas changer grand chose non plus. Car on va s’entraîner fort à la place et on va en baver à l’entraînement. Donc on n’aura pas forcément beaucoup de récupération physique à la place. Pour nous ça ne change pas grand chose et de toute façon le match sera à un autre moment.
Le match de dimanche face à Chamonix Mont-Blanc, vous l’abordez comme une revanche ? (Les Gothiques se sont inclinés en prolongation 4-3 face à cette même équipe, vendredi dernier).
Oui oui, c’est une revanche de la semaine dernière. C’est aussi une occasion pour nous prouver à nous et aux supporters que c’était une erreur de parcours. Je trouve ça bien de les rejouer rapidement pour reprendre les choses correctement. Si on fait un beau match dimanche on ne parlera plus du mauvais qu’on a fait la semaine dernière.
Et d’un point de vue personnel, comment vis-tu ce début de saison ?
Et bien d’un point vue personnel j’ai été content de participer au match contre Bordeaux, même si ça c’est mal terminé. Mais voilà ce sont des petits bouts de match comme ça qui font que l’on se sent de mieux en mieux, ça permet de mieux travailler à l’entrainement. Donc j’espère que dans les prochains jours et les prochaines semaines je pourrais avoir encore du temps de jeu.
Comment on vit le fait d’être numéro 2 derrière Henri-Corentin Buysse, l’un des meilleurs gardiens de la Ligue ?
C’est parfois difficile, car c’est un excellent gardien, et on se dit que même s’il est bon, on aimerait parfois avoir sa chance. Pas forcément être devant lui, mais juste participer à l’aventure que vit l’équipe. Mais je le vis bien quand même, je ne me sens pas à part du tout, je me sens utile.
Il faut arriver à se trouver utile, quand on se sent inutile, c’est là que ça devient compliqué
Ce rôle de doublure te donne aussi un rôle différent auprès de tes coéquipiers ?
Oui voila, pendant les rencontres ça me permet d’avoir un regard un peu plus extérieur, de ne pas être dans l’adrénaline du match, donc de pouvoir parler calmement avec les joueurs et d’autres personnes, c’est un rôle différent. Il faut arriver à se trouver utile, quand on se sent inutile, c’est là que ça devient compliqué. Si on trouve une utilité et que les autres nous montre que l’on est utile pour eux, ça se passe bien.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédits photos Kevin Devigne / Leandre Leber Gazettesports.fr