Club historique du paysage cycliste de la métropole, l’AC Amiénoise continue de se développer au fil des années. Rencontre avec Antoine Seguin, membre du bureau au sein du club, pour une présentation générale de la structure.
Bonjour Antoine, pour commencer, peux-tu nous présenter l’AC Amiénoise ?
Le club a été créé il y a 41 ans par Jean-Louis Duquesnoy, qui était coureur. Il tenait le magasin Duquesnoy Cycle et il a décidé de créer son club. À l’époque le club était en FFC, il courait surtout au niveau régional et national et après il s’est développé avec les jeunes. Jean-Louis a dirigé le club durant 35 ans environ et il a passé la main en 2013 à Gérard Tribou qui est le président actuel. Depuis on s’est ouvert avec une section VTT et un peu de cyclocross. On a fait des compétitions, notamment à la Hotoie où l’on organise une course depuis 6-7 ans. On court en FFC et en UFOLEP depuis une quinzaine d’années. Au club il y a des minimes, des cadets, du niveau départemental, régional ou encore des coureurs en GS (Grand sportif pour les + de 50 ans). Donc on est vraiment ouvert à tous.
C’est tout de même un club historiquement « route » ?
Oui, on est un club de route à l’origine, même s’il y a eu du cyclo et de la piste, car c’est complémentaire à la route. Maintenant, avec Gérard, on s’est ouvert beaucoup plus au VTT, on a eu un groupe d’une dizaine de vététistes, qui ont fait pas mal de compétitions.
« Maintenant on a un panel de coureurs beaucoup plus large »
Cette ouverture est positive pour le club ?
Oui, ça a permis d’accueillir des licenciés que l’on n’aurait pas eu avant, on a tous types de cyclistes désormais. Avant c’était très compétiteur, vraiment haut niveau, maintenant on a un panel de coureurs beaucoup plus large.
Qu’en est-il du nombre de licenciés au sein de l’AC Amiénoise ?
En tout on est 76 licenciés. Il y a environ 55 routiers, après il y a des routiers qui font aussi du vtt. Et un noyau de 10-15 vététistes. Jusqu’à en 2018 on était en expansion niveau licenciés mais là, il y a la section VTT qui a décidé de créer son club, donc on a la perte de 5-6 vététistes.
Y-a-t-il des féminines au sein du club ?
On a quelques féminines qui courent en UFOLEP. Il y a également Emeline Cordier qui était en Equipe de France féminine junior. Elle court aussi dans une division nationale féminine FFC et en UFOLEP chez nous.
« C’est à nous, les clubs, de trouver des solutions pour attirer les familles qui souhaitent faire du vélo »
N’est-ce pas difficile pour un sport comme le cyclisme d’attirer des licenciés ? Des jeunes notamment ?
Le vélo est sport plus élitiste car il faut du matériel. C’est beaucoup plus simple de faire du foot ou du tennis par exemple. En plus du matériel, le vélo ça prend du temps, les entraînements sont longs, il faut se libérer plus longtemps. Et puis on ne reste pas à un endroit fixe, on se déplace, il y a aussi une question de sécurité avec les routes…. Donc, c’est plus compliqué de rejoindre un club de vélo, mais c’est à nous, les clubs, de trouver des solutions pour attirer les familles qui souhaitent faire du vélo.
Justement, arrivez-vous quand même à avoir des jeunes ?
On a un poussin qui doit avoir 10-11 ans, après ce n’est pas trop notre cible car il faut un encadrement assez important. Nous on considère que l’on accueille les jeunes à partir de minimes (14-15 ans), où l’on a vraiment un encadrement adéquat avec des adultes qui sont là pour eux 2 à 3 fois par semaine.
Comment se passent les sorties au sein du club ?
On a des encadrants pour gérer les sorties et on a des entraîneurs au club. Il y a notamment Mathieu Jeanne, qui est entraîneur sportif, il entraîne notamment Corentin Ermenault et une trentaine de sportif et il est aussi entraîneur de l’Equipe de France handisport. Avec son entreprise, « Cycle Training« , il entraîne une trentaine de coureurs de tout niveaux.
En parlant de Corentin Ermenault, il a un lien très fort avec le club…
Oui, c’est notre parrain. Corentin Ermenault a commencé au club en minime. Il a fait trois années au club et après il est parti pour sa progression à Saint-Quentin, puis Nogent puis en Angleterre chez Wiggins.
Et comment cela se passe au niveau des entraînements ?
L’hiver, quand il n’y a pas de compétitions routes, les sorties sont le mercredi, samedi et dimanche. Ce sont des sorties de groupe où l’on travaille sur l’état d’esprit, l’entente et sur des longues distances. Cette période dure de novembre à février, et souvent on termine cette période par un stage sur un week-end. Où l’on essaye de réunir tout le monde pour passer un moment ensemble, pour la cohésion. Ensuite pendant les périodes de compétitions, les sorties sont seulement le mercredi et il y a des petits groupes qui se font selon les propositions de chacun.
On a évoqué FFC et UFOLEP. Pour un jeune cycliste qui est attiré par la compétition, vers quoi faut-il se diriger ?
C’est mieux d’aller en FFC, car il y a plus de monde chez les jeunes, en UFOLEP c’est un peu plus compliqué. Donc nous on conseille aux minimes-cadets de prendre une licence FFC pour progresser. En UFOLEP malheureusement ils ne progresseront pas, car quand on est 3-4 au départ c’est compliqué...
Vous pouvez donc conseiller sur le choix à faire ?
Notre club propose la double-affiliation (FFC-UFOLEP), mais ce sont bien entendu les gens qui décident. Pour les jeunes et les débutants on oriente. Par exemple un débutant de 25 ans, on va plutôt lui conseiller d’aller en UFOLEP 3ème catégorie pour ne pas être dégoûté du vélo. On fait du cas par cas, après avoir rencontré la personne et avoir vu son niveau et ses demandes.
Comment va le club aujourd’hui ?
Le club est toujours en développement mais on est dans une situation stable, on est structurés et on a de bonnes bases. On est quand même un club avec de nombreux licenciés.
Au niveau des résultats, comment juges-tu la saison écoulée ?
C’est plutôt pas mal, on est sur les mêmes bases que la saison précédente, on a eu des bons résultats sur des courses où l’on ne s’y attendait pas spécialement. Notamment sur des courses par étapes de bon niveau comme : les 2 Jours d’Amiens Métropole ou les Routes de l’Oise. On a aussi eu de bons résultats sur des championnats. En nombre de victoires pures on n’a pas explosé, mais au niveau résultats prestigieux c’est très satisfaisant.
Quels sont les objectifs pour la saison à venir ?
Se baser sur les résultats de cette année, c’est-à-dire se baser sur un socle d’une cinquantaine de victoires et aller chercher des titres au niveau des championnats départementaux UFOLEP et FCC. Concrètement : aller chercher des titres en UFOLEP départemental et régional et aller chercher des podiums sur les Routes de l’Oise et une victoire sur les 2 jours d’Amiens Metropole.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédits photos Kevin Devigne/Marie-Chantal Boulanger