À 23 ans, Basile Debeugny est étudiant en Master 2 entrainement et optimisation de la performance sportive mais également éducateur des U14 à Longueau et préparateur physique du groupe senior. Il s’est confié pour Gazettesports sur son arrivée et ses ambitions.
Quel est ton rôle au sein du club ?
Je m’occupe essentiellement de la préparation du groupe senior. J’ai été très présent aux côtés de l’équipe première en étant sur toutes les séances mais j’ai aussi aidé un petit peu Benoit Bourdet sur la préparation athlétique de l’équipe réserve. Pour les catégories jeunes, les éducateurs ont géré la préparation physique seuls. Et je suis donc en charge des U14 Ligue avec un groupe qui a tout pour progresser et apprendre, même si c’est compliqué sur le début de saison. Mais il y a des moyens, le groupe a la qualité pour travailler et je suis certain que ça va être une année intéressante.
Pourquoi avoir accepté ce challenge ?
J’ai été éducateur pendant 5 ans à Villers-Bretonneux, un club familial avec des valeurs mais aussi des petits moyens mais qui a de bons résultats. Après quand Longueau est venu me chercher, le projet m’a tout de suite plu, surtout avec les moyens mis à disposition et notamment le synthétique qui est un vrai plus. C’est aussi un projet qui m’a été présenté sur 3 ans avec la possibilité de suivre mon équipe et la volonté de m’installer dans le club. Je suis aussi en formation BMF cette saison, ça s’inscrit aussi dans la volonté du club de former des éducateurs et de les garder. La proposition de la préparation athlétique est venue après et je l’ai tout de suite acceptée. C’est une opportunité que je ne pouvais pas refuser car c’est la possibilité de travailler avec des garçons de qualité, le coach Léraillé qui est très compétent et Pierre Bourdet qui apprend lui aussi. C’est une opportunité énorme pour moi et j’ai dit oui tout de suite. Après je suis encore en phase d’apprentissage car c’est ma première expérience en tant que préparateur physique mais j’apprends énormément depuis la reprise. Les joueurs sont très attentifs et réceptifs, je me nourris de leurs retours et avec le staff c’est un travail quotidien, on se réunit avant chaque séance pour les préparer et essayer d’améliorer les choses. On fonctionne vraiment en staff en essayant de se rapprocher de ce qui se fait dans le monde professionnel mais avec nos moyens.
Aujourd’hui tu ne joues plus, cela ne te manque pas trop ?
Ma carrière est entre parenthèses depuis quelques années maintenant la faute à de nombreuses blessures et surtout des gros problèmes au genou. Mais j’ai trouvé mon compte de l’autre côté du terrain. J’ai su dans mes périodes de blessures et de doutes trouver du plaisir sur un banc de touche en commençant par les « petits » et en gravissant les échelons petit à petit. Après dire que je ne jouerais plus au foot, je ne sais pas car le genou va beaucoup mieux et il ne faut jamais dire jamais. Mais mon rôle est plus sur un banc aujourd’hui.
« J’apprends énormément au contact du groupe »
Travailler avec des joueurs que tu connais bien et avec qui tu as joué pour certains; est-ce un avantage ?
Oui ça m’a énormément aidé, j’ai joué avec certains joueurs à Camon ou en équipe Universitaire mais aussi contre beaucoup d’entre eux. Connaître plus de la moitié du groupe m’a aidé dans l’intégration, même si j’avais une petite appréhension avant de commencer la saison car c’est quelque chose de nouveau. Après ce qui m’a surtout aidé c’est que les garçons ont été très réceptifs à ce que je proposais et c’est un groupe très sérieux et très travailleur, mais aussi un groupe de bons vivants et cela aide à créer des liens.
Quel a été ton rôle sur la préparation physique ?
On a travaillé en staff et préparé chaque séance à trois avec Pierre et le coach même si j’avais la mainmise sur la partie athlétique. Après la préparation athlétique a été faite pour servir le projet de jeu du coach et on a adapté la partie athlétique à ce que le coach voulait, pour l’intégrer dans le projet de jeu. On a essayé de faire beaucoup d’exercices avec ballon pour que cela soit plus sympa pour les joueurs. Ça a été une grosse préparation athlétique mais aujourd’hui les garçons sont très bien et on voit le résultat sur le début de saison où l’on finit mieux que nos adversaires. On a aussi très peu de blessés avec seulement quelques alertes que l’on gère avec l’aide de Justine (Kiné). Sur cette préparation l’objectif était d’éviter les blessures de début de saison et d’être prêt à répondre à l’intensité physique de la R1 pendant 90 minutes et c’est le cas donc sur ce point on est satisfaits.
Quelle est ta relation avec Sébastien Léraillé ?
Nous nous connaissions un peu de par la formation éducateur. On a appris à se connaître assez rapidement et on s’apprécie beaucoup. On fonctionne vraiment en staff et on partage nos idées. Nous ne sommes pas tout le temps d’accord mais on arrive à débattre et à construire ensemble. La relation est très saine, il aime s’appuyer sur moi, il sait que j’ai une oreille réceptive. Il essaye de me faire participer à la composition d’équipe ce qui n’était pas forcément prévu au départ. Il y a un bon feeling et le coach me fait confiance et on est complémentaires donc tout se passe parfaitement.
Comment gérez-vous le début de saison compliqué avec le staff ?
On a revu nos attitudes avec le coach. Je pense que l’on a été un peu trop durs, un peu envahissants sur les premiers matchs. On a pris un peu de recul, le temps de poser notre discours et nos mots. Mais on reste derrière eux et très exigeants le tout en réussissant à leur laisser un peu plus de liberté. Je pense que les garçons ont aussi besoin qu’on les encourage et qu’on leur fasse confiance. On a eu une bonne remise en question avec le staff mais on reste confiants sur la qualité de l’effectif.
« Mon avenir est maintenant sur le banc »
Quelles sont tes ambitions pour la suite de ta carrière ?
Depuis que je suis éducateur je ne saute pas les étapes et je veux que ça continue. J’ai encore beaucoup à apprendre sur les catégories U14, U15, U16, je suis jeune, je n’ai pas la prétention de pouvoir entraîner des U18 ou seniors pour le moment. J’ai encore beaucoup à apprendre en tant qu’éducateur sur le foot à 11 mais je suis ambitieux et je veux aller le plus haut possible. Pouvoir travailler aux côtés du coach Léraillé mais aussi de Monsieur Fanioni à la section sportive, qui sont deux formateurs, est une véritable chance. Ils m’aident énormément au quotidien. En tant que préparateur physique c’est ma première expérience et je souhaite continuer à apprendre. J’espère que la saison prochaine je pourrais continuer auprès du groupe senior pour pouvoir proposer de nouvelles choses et continuer d’apprendre. Le mot d’ordre c’est vraiment d’apprendre et de progresser.
En tant qu’éducateur ta formation de préparateur physique t’aide ?
Oui c’est une chance et je ne ferme aucune porte. Cette opportunité je me devais de la saisir et il faut prendre les compétences partout où elles viennent. Par exemple, j’interviens parfois à la section sur le groupe fille ce qui m’apporte autre chose et ce rôle de préparateur physique m’aide au quotidien en tant qu’éducateur. Mais aussi dans la pédagogie et dans la compréhension des joueurs. Cela me permet aussi d’apprendre à travailler et à m’exprimer avec des seniors, ce qui n’était pas le cas jusque-là.
« Le coach me fait confiance et on est complémentaires »
Veux-tu absolument continuer dans le foot ou es-tu ouvert à d’autres sports ?
Les portes ne sont pas fermées et ma formation vise à pouvoir être préparateur dans n’importe quel sport. Un préparateur physique doit pouvoir s’adapter à toute demande, il faut savoir s’ouvrir et faire des recherches pour pouvoir répondre à toutes les demandes. Si un gros projet dans un autre sport se présente pourquoi pas, je suis vraiment ouvert et il faut saisir toutes les opportunités qui se présentent.
Intégrer un club pro et y évoluer à l’image de Simon Lucq à l’ASC, c’est quelque chose qui pourrait t’intéresser ?
Je pense que Simon Lucq à l’image de Kévin Denicourt à Chambly est un exemple pour les jeunes préparateurs physiques de la Picardie voire des Hauts-de-France car il a un parcours magnifique. Ce sont des parcours à suivre et si un jour j’ai la possibilité d’intégrer une structure professionnelle je ne me priverais pas. Mais je suis encore loin pour le moment je travaille sans brûler les étapes et j’essaye de progresser petit à petit.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kévin Devigne et Coralie Sombret – Gazettesports
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