FOOTBALL : Portrait d’Amiénois – Marvin Assane

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Aujourd’hui, rencontre avec un jeune footballeur amiénois, Marvin Assane, désormais joueur d’Ailly-sur-Somme et qui poursuit toujours le rêve de réussir dans le monde du football.

Bonjour Marvin, pour commencer peux-tu te présenter, nous parler de ton parcours ?

Je m’appelle Marvin Assane, j’ai 25 ans, et je joue actuellement en Régional 1 à Ailly-sur-Somme. J’ai commencé le football à l’âge 4 ans, dans un club de quartier puisque j’habitais à Amiens Sud. J’ai ensuite joué à Harondel puis au RCA en 13 ans, avant de rejoindre Camon. Après quelques années là-bas, j’ai rejoint Saint-Quentin en 19 Nationaux avant de signer au Paris FC pour ma première année senior. J’ai ensuite évolué dans les niveaux CFA et CFA 2 avec des clubs du Nord : Arras, Calais et Marck, avant de revenir dans la Somme il y a 2 ans, à l’US Camon en Régional 1.

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C’était un choix de revenir près d’Amiens, « chez toi »  ?

Oui avec Marck nous sommes descendus de N3 à R1, et je me suis dit à ce moment là : « Pour jouer en R1 autant revenir près de chez moi ». Et là, Camon (ndlr : en R1 à l’époque), m’a contacté, le projet semblait intéressant, donc j’ai signé là-bas. Titi Buengo est devenu entraîneur, il m’a fait confiance, et m’a fait passer de latéral gauche à défenseur central, un nouveau poste pour moi. Je suis même devenu capitaine sous ses ordres, mais malheureusement nous n’avons pas pu éviter la relégation en R2. L’été dernier, après différentes propositions, j’ai finalement rejoint Ailly-sur-Somme, qui venait de descendre de N3 en R1 et qui voulait remonter immédiatement. 

Malheureusement, aujourd’hui la situation est compliquée pour votre équipe…

Maintenant chaque match est une finale pour nous

Oui, les 4 derniers descendent et nous sommes derniers, à 5 points du premier non-relégable. Mais le coach y croit, nous y croyons, tout le monde y croit ! On est conscient de nos qualités, maintenant il faut que cela se matérialise sur le terrain. Moi je pense que l’on est tous soudés, on sait très bien que l’on est capable de se maintenir et maintenant chaque match est une finale pour nous. 

De quoi est faite ta vie aujourd’hui à 25 ans ?

Que de foot. Actuellement, je cherche toujours à réussir dans le football, c’est mon projet. J’ai toujours vécu dans le foot, je suis issu d’une famille qui est du monde du foot, pour moi c’est vraiment une passion, donc je mets toutes les chances de mon côté pour réussir et même si j’ai 25 ans j’y crois toujours. Après il y a quelque chose qui m’aide beaucoup c’est que je suis chrétien, j’ai la foi en dieu et ça me permet de garder espoir et de rester fort. 

Dans les faits j’ai 3 entraînements par semaine avec Ailly-sur-Somme et je vais à la salle de musculation tous les jours pour m’entretenir. Mon emploi du temps est vraiment consacré au sport, je suis travailleur et je veux me donner les chances de réaliser mon rêve. Et cela implique aussi une attention dans la vie de tous les jours. Si étant jeune je ne faisais pas toujours attention aux « à côté », aujourd’hui je fais très attention à mon alimentation par exemple, j’ai compris que c’était essentiel pour quelqu’un qui aspire à être sportif de haut-niveau.

Marvin Assane, ici sous les couleurs du l’US Camon la saison passée
Aujourd’hui, même si tu es en R1, assez « loin » du monde professionnel, tu as toujours l’ambition claire de « percer » ?

Oui tout à fait, c’est vraiment mon projet. Mais si je vois qu’au bout d’un moment je persévère et que ça n’avance pas je me ferai une raison. Mais pour le moment je ne veux pas lâcher !

Selon toi, à partir de quel niveau peut-on vivre du football en France ?

Je pense que selon les régions, certains joueurs peuvent « vivre » du football à partir du niveau N3. Après ce sont des niveaux où tu peux gagner assez pour la vie de tous les jours, mais tu ne peux rien mettre de côté. C’est vraiment le nécessaire pour vivre, donc dès la « fin de carrière », il faut trouver un nouveau métier. 

Si je n’y crois pas, qui va le faire pour moi ? 

Et personnellement, à quel moment tu pourras te dire que tu as réussi dans le football ?

Pour moi, avoir réussi ça veut dire devenir professionnel. C’est vraiment à ce moment que tu peux considérer avoir franchi un cap. Ligue 2, Ligue 1, tu dois te dire que tu as « réussi » dans le football. Et ça reste un objectif, même si on m’a déjà répété 1000 fois que c’était déjà trop tard. Mais j’y crois, et si je n’y crois pas, qui va le faire pour moi ? 

Selon toi, que faut-il pour « percer » dans le football ? 

Le travail, le mental, mais aussi le facteur chance. Le mental est hyper important, car que tu sois un super joueur ou non, tu vas forcément vivre des moments difficiles et si tu n’as pas de mental tu peux vite lâcher. Le travail, car tu peux avoir du talent mais si tu ne travailles pas à côté tu ne feras rien. Et je pense aussi qu’à un certain moment, il faut de la chance pour franchir « le cap ». 

Aujourd’hui tu as des regrets lorsque tu te retournes sur ton passé footballistique ?

Oui j’ai des regrets. Déjà j’ai des regrets au Paris FC, c’était ma première année senior et j’ai eu la chance de signer au PFC qui était alors en National. Moi j’étais avec la réserve, ce qui était quelque chose de bien pour ma première année en senior. Mais c’était trop compliqué à gérer car je n’avais pas de logement sur Paris, donc je devais faire l’aller-retour sur Amiens tous les jours ce qui est devenu trop délicat au fil du temps…

Et un autre regret quand j’étais à Arras, en CFA2. J’avais eu la confiance du coach, qui m’avait fait signer sans me voir jouer, il me faisait confiance. Sur la première année où on est monté en CFA je me suis reposé sur mes acquis, je n’étais pas assez sérieux à ce moment là. J’ai donc été écarté du groupe. Je me suis rendu compte avec les années que ça n’était pas bien, je le sais aujourd’hui. Je l’ai énormément regretté. Ce sont deux chances que j’ai eu et que je n’ai pas saisi malheureusement, je m’en rends compte aujourd’hui.

Quel regard portes-tu sur le monde du football ?

Si tu n’es pas passionné, tu peux ne plus aimer le football

Le monde du foot c’est un monde super égoïste, un milieu où beaucoup de promesses sont faites, mais peu sont tenues. Si tu n’es pas passionné tu peux ne plus aimer le football, je connais des joueurs qui ont arrêté de jouer au foot car ils étaient dégoûtés. Il y a beaucoup d’argent, les gens en oublient même leur passion, heureusement à l’heure actuelle je suis encore passionné.

Tu es désormais défenseur central, comment vois-tu ce poste dans le football moderne ?

Je pense que maintenant le défenseur moderne doit être bon avec les pieds. Avant un défenseur c’était beaucoup de duel, de l’agressivité, il en faut toujours évidemment, mais aujourd’hui il doit savoir être bon avec ses pieds. Aujourd’hui, à mon poste, il faut être capable de varier, relancer court, relancer long, mettre du rythme ou encore temporiser. Défensivement je pense qu’il faut être bon dans l’anticipation, ne pas paniquer devant son but, être capable de s’adapter au jeu de son attaquant. Je vois mon poste comme ça, et j’essaie au maximum de l’appliquer sur le terrain.

Il y a des coachs qui t’ont marqué plus que d’autres depuis que tu joues au football ?

Oui, je pense à Makhloufi Rebattachi qui est aujourd’hui coach de Vimy. Lorsque j’ai été écarté du groupe CFA2 à Arras, j’évoluais en réserve en PH sous ses ordres. C’était alors très difficile pour moi car je ne jouais plus avec l’équipe première, et il m’a redonné confiance, m’a permis de toujours y croire et j’ai fait une superbe saison. C’est  grâce à lui que j’ai pu rebondir à Calais l’année suivante, il a vraiment su me dire les choses quand il le fallait et je le remercie pour ça. Il y a aussi Remy Vercoutre, que j’ai eu en coach à Marck qui m’a aidé également, notamment au niveau de la confiance en soi. 

Pour terminer, quelle est ton ambition pour la saison prochaine ? 

Avant toute chose je veux vraiment finir ma saison correctement avec Ailly-sur-Somme, tout faire pour que le club se maintienne. Pour la suite, j’aimerais vraiment bien rebondir au niveau national, N2-N3, je suis quelqu’un de très travailleur et j’estime que je peux y jouer. Après je ne pense pas à un club en particulier, on verra les opportunités, ce que je sais c’est que je suis prêt à traverser la France pour aller jouer au football à ces niveaux ! 

Propos recueillis par Quentin Ducrocq

Crédits photos Audrey Louette/DR

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Publié par La Rédaction

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