Président du comité de la Somme de canoë-kayak, Philippe Vermersch est un homme jovial, souriant et optimiste. Cette image plutôt sympathique qui lui colle à la peau, eh bien, samedi matin à Boves, elle avait plutôt disparu et laissé la place à un dirigeant très inquiet pour l’avenir non seulement de sa discipline mais aussi du sport en général.
La compétition en régression
« J’ai connu l’époque où le temps et les événements n’avaient pas d’emprise sur l’envie. Nous avions envie de tout. Envie de courir, de découvrir, de bouger d’inventer, d’organiser, de gagner et de partager. Actuellement, le monde sportif est en sommeil. Plus rien n’avance et on marche sur la tête. Les jeunes boudent les compétitions, les parents n’ont pas le temps de s’investir dans la vie des clubs, les licenciés ne veulent plus prendre de responsabilités, les subventions disparaissent et dans cinq ans, nous aurons les Jeux Olympiques à Paris. Combien de temps allons nous tenir encore comme cela ?«
Philippe Vermersch fait la comparaison avec le développement des salles de Fitness et à Amiens, on en compte 22. C’est le triomphe d’une certaine pratique sportive complètement opposée à celle du sport en compétition. Cette entrée en matière de Philippe Vermersch aurait pu servir de décor au Grand Débat car le président a dépassé le cadre de sa propre discipline. Et du reste, chacun dans la salle a pu s’exprimer.
Une insuffisance préjudiciable pour les clubs
Certes, le nombre de licenciés a augmenté dans la Somme mais c’est surtout grâce au sport de masse, dû il est vrai, à l’attrait du département et à son niveau touristique.Tous les intervenants ont noté et déploré le désengagement de l’Etat et le fait que les subventions vont baisser. On a même dressé ce constat accablant « que les clubs étaient en train de se noyer ou de mourir ce qui est identique ».
Bref, il a fallu dans le petit monde du canoë kayak, digérer la fusion avec le Nord-Pas-de-Calais, ce qui n’a pas été facile et laisse toujours des traces aujourd’hui.
Une bonne note
Les différentes commissions du canoë kayak ont communiqué leur rapport : slalom, descente, polo, mer et handikayak.
Heureusement, et ce fut la note réjouissante de la matinée, le développement de masse est considérable et le bassin de Picquigny reste une destination particulière.
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet
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