Gazettesports est allé à la rencontre du milieu de terrain de l’Amiens SC prêté par Toulouse, Alexis Blin. L’occasion de revenir sur les bons résultats amiénois, la lutte pour le maintien, ainsi que sur le futur d’Alexis, avec en prime un petit mot pour les supporters.
On imagine que depuis un mois, avec les récents résultats, vous vivez mieux…
Le groupe vivait déjà bien avant. Je dirais qu’on n’a jamais douté de nous même si on a eu une période compliquée au mois de janvier avec de gros matchs qui se sont présentés à nous. Pour autant on a fait des matchs cohérents mais on n’a pas capitalisé. Là on arrive à capitaliser toujours avec des matchs cohérents donc c’est bien il faut continuer sur cette lancée.
Quel a été le déclic d’après toi ?
Comme je le répète, depuis le match à Bordeaux juste avant la trêve hivernale, je trouve que dans nos contenus c’est pas mal. À Lille on les fait douter, contre Lyon à domicile c’est pas mal aussi. Ce que l’on retient au final ce sont les points que l’on arrive à prendre. C’est pour cela que l’on dit qu’on est mieux. On prend plus de points. Mais je dirais qu’on est bien depuis un bon moment maintenant. On a trouvé notre équilibre.
Vous avez aussi trouvé une bonne partie de l’équipe type, notamment dans le secteur défensif dont tu fais partie…
Je n’aime pas trop le terme « équipe type » parce qu’on est un groupe. On a un vestiaire qui a de la qualité, on a beaucoup de joueurs qui ont de la qualité. Ça a tourné au fil de la saison et tout le monde a fait ses matchs. […] Il faudra s’appuyer sur tout le monde pour se maintenir, ce n’est que comme ça que l’on s’en sortira.
Chose importante également, le retour de Moussa Konaté qui fait énormément de bien devant…
Oui on connaît l’importance de Moussa (Konaté). Il s’entend très bien avec Serhou (Guirassy). C’est vraiment un atout supplémentaire pour nous. Sa blessure nous a évidemment fait beaucoup de mal, comme la blessure de n’importe qui. Comme je l’ai dit on compte sur tout le monde. Il y a Cheick (Timité) qui a fait un très bon match aussi contre Reims. Il peut évoluer aussi bien devant qu’à droite. Donc c’est bien, tant qu’il y a une concurrence saine ça ne peut que tirer le groupe vers le haut.
J’imagine que tu n’es pas sans savoir qu’il y a un ASC-TFC prévu lors de la 36ème journée. Tu es prêté par Toulouse. Tu avais marqué le but de la victoire à l’aller. Est-ce que, si Toulouse venait jouer son maintien à la Licorne, tu pourrais être amené à ne pas disputer la rencontre ?
Non je ne pense pas. Aujourd’hui le club qui m’emploie c’est l’Amiens SC. Ce sont eux qui me payent, ce sont eux qui m’ont fait confiance, ce sont eux qui me donnent ma chance. Donc s’il faut que je joue ce match à fond je le jouerais à fond sans aucune arrière-pensée. Comme le match aller.
Toujours à propos de Toulouse, on approche de la fin du championnat donc ton prêt va arriver à expiration. Tu préférerais tenter de t’imposer là-bas ou poursuivre ici à Amiens où tu as très vite trouvé tes marques ?
Ça ne me déplairait pas de continuer
Je suis prêté avec option d’achat donc ce sera aussi au club d’Amiens de décider. Il me restera, si l’option n’est pas levée, un an de contrat à Toulouse. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Pour le moment je me focalise sur Amiens, sur le maintien, après ça on aura fait le boulot et j’aurai le temps de réfléchir selon ce qui se présentera à moi. Ce que veut faire l’Amiens SC, ce que veut faire Toulouse. Et après ce sera à moi de prendre la bonne décision même si je commence à être bien ici et que ça ne me déplairait pas de continuer.
Un éventuel troisième club pourrait-il venir s’ajouter dans la boucle ?
On ne sait pas. Je ne sais pas de quoi sera fait demain. S’il y a un troisième club qui vient taper à la porte il faudra étudier les propositions. Mais comme je l’ai dit je me sens très bien à Amiens depuis que je suis arrivé ici. Il y a une bonne ambiance au sein du groupe, un staff qui travaille bien, une direction qui est derrière ses joueurs. Quand on joue à domicile le public est toujours présent donc il y a tout pour s’épanouir. Je ne me pose pas de question pour l’instant et j’essaie de donner mon maximum pour maintenir le club en Ligue 1.
Tu me parles du public, qui jouera certainement un rôle important pour le maintien. D’après toi quelles sont les clés pour se maintenir ?
C’est que tout le monde tire dans le même sens. Qu’en tant que joueurs, en arrivant sur le terrain, on sente qu’il y a une osmose qui se crée, que le public, le staff et le club sont derrière nous. Et que nous aussi on leur rende la pareille. C’est à dire faire les efforts sur le terrain. On ne gagnera peut-être pas tous les matchs mais dans l’esprit collectif il faut qu’on fasse le maximum pour maintenir le club en Ligue 1.
L’an dernier Amiens était devenu, à cette période du championnat, une équipe commando qui est allée chercher les points dans les matchs importants. Vous semblez prendre le même chemin. Il vous reste désormais trois rencontres face à des concurrents directs. Tu sens l’équipe confiante par rapport à ces matchs cruciaux et au maintien ?
Oui j’ai envie de dire que l’optimisme est de mise. Ces matchs arrivent plus tard dans la saison. Sur les quatre prochains matchs si on peut faire le plein, ou presque, on aura un pied et demi en Ligue 1. Si on pense déjà aux adversaires directs c’est mauvais pour le groupe parce que les matchs qui arrivent sont tout aussi importants et comptent tout autant de points.
Il est vrai qu’il vaut mieux se mettre à l’abri le plus tôt possible…
Ce serait l’idéal. On fera les comptes plus tard dans la saison. Il reste dix journées, c’est peu, et on ne peut pas se permettre de ne gagner que les matchs contre les concurrents directs.
D’ailleurs tu considères toujours Monaco comme un concurrent direct ?
J’ai envie de dire oui et non. Sur le plan comptable on peut dire oui. Mais après leur mercato hivernal on peut voir qu’ils tournent beaucoup mieux. Ils font tourner le compteur mais on doit d’abord se focaliser sur nous.
L’une des forces de l’ASC en Ligue 1 c’est sa défense. À domicile en 2019, hormis les trois buts pris face au PSG, vous n’avez encaissé que deux buts en cinq matchs. Tu sens que la solidité défensive et la confiance à ce niveau là sont revenues dans l’équipe ?
Oui. C’est un travail d’équipe. Quand on encaissait plus de buts c’est peut-être parce que chacun ne faisait pas l’effort en plus. Là toute l’équipe est concernée. C’est vrai qu’on a concédé deux buts à Reims mais ils ont poussé fort pour revenir au score (ndlr : Reims est aujourd’hui quatrième de Ligue 1). On arrive à retrouver une assise défensive, c’est important. C’est un travail d’équipe et c’est ce qu’il ne faut pas oublier. Il faut garder cet état d’esprit et continuer de faire les mêmes performances défensives.
Bongani Zungu a fait son retour la semaine dernière, Quentin Cornette devrait aussi revenir, c’est un motif de satisfaction en plus pour le groupe…
Ce seront deux atouts en plus pour l’équipe. Ce sont deux joueurs qui ont compté en début de saison, qui comptent toujours à l’heure actuelle parce qu’ils ont toujours été intégrés dans le groupe. Ils ont toujours été joyeux, ne se sont jamais plaint. Pourtant cela a été dur pour eux. Et là ils arrivent à revenir, ce n’est pas facile après des blessures aussi importantes. Ce sont des joueurs qui travaillent au quotidien pour revenir à leur meilleur niveau et ils pourraient nous faire beaucoup de bien.
Il y a un effet « nouveau stade », avec ses couleurs, ses nouveaux sièges, sa tribune debout, c’est aussi important et bénéfique pour vous d’être dans un beau stade soutenus pas un beau public ?
On a envie de se battre pour les gens
Déjà ce qui est important c’est que le stade n’a pas une très grande capacité mais il est souvent plein. Et c’est mieux d’avoir comme cela un stade plus petit et plein, pour que les joueurs puissent sentir l’atmosphère autour d’eux. C’est resserré, tout le monde est ensemble. C’est comme ça que je le ressens. Ça nous aide, on a envie de se transcender et de se battre pour les gens.
Tu ressens vraiment cet appui du public ? Parce qu’on dit souvent qu’Amiens a de belles associations sportives mais pas forcément un public à la hauteur, un public plus spectateur que supporter…
Franchement je ne suis pas d’accord avec ça. Moi j’ai en tête le match perdu contre Monaco par exemple. Où on fait un bon match dans le contenu mais on prend deux penaltys. On fait un match cohérent mais on perd contre un concurrent direct. Les gens ont vu qu’on s’était battus, qu’on avait tout donné pour l’équipe et quand on va les saluer à la fin ils nous applaudissent. C’est l’image que je retiens du public ici. Ils sont justes. C’est un point sur lequel on peut compter aussi.
C’est quoi tes petites adresses ou ce que tu apprécies à Amiens ?
Personnellement quand je m’épanouis professionnellement je m’épanouis dans n’importe quelle ville. Avec ma copine on a l’habitude d’aller au cinéma, de sortir un petit peu, de voir autre chose. Parce que si on ne se focalise que sur le foot à un moment donné on explose. Ici il y a de bons petits coins, j’aime bien aller au hockey c’est sympa. Mais je suis aussi casanier j’aime bien rester chez moi. Comme je l’ai dit m’épanouir professionnellement c’est le principal.
Le soleil de Toulouse ne te manque pas trop ?
Non en France le temps est à peu près le même partout. C’est une idée reçue qu’il fait toujours un temps magnifique dans le sud. Il ne fait pas beau tous les jours non plus. C’est clair que c’est une très belle ville mais moi je vis pour le foot donc ça ne me dérange pas particulièrement.
Grâce à leur victoire contre Nîmes samedi soir, la troisième d’affilée à domicile, Alexis Blin et ses coéquipiers sont repassés devant l’AS Monaco, prenant notamment sept points d’avance sur le barragiste, Dijon. Prochain rendez-vous samedi 20h à Angers pour les hommes de Christophe Pélissier.
Esteban Nomine
Crédit photo : Leandre Leber – GazetteSports
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