THOMAS ZIRN : « Il y aura de l’enjeu, de l’envie, et de la combativité »

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Ailier de l’Amiens Picardie Handball depuis 2016 après être passé par Ivry, THOMAS ZIRN est aussi diététicien dans le quartier Saint-Leu à Amiens. Du haut de ses 27 ans, Thomas a été un acteur important du chemin en phases de poule et le sera sans le moindre doute lors des play-downs de l’APH.

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Affichant une moyenne de 6,79 buts par match, il est l’homme fort sur la ligne d’attaque amiénoise. Auteur de 95 buts sur les 411 inscrits par la formation, 23% de l’efficacité amiénoise est signée de sa main cette saison. Il est le meilleur buteur de la poule en phase de qualification et détient le meilleur ratio buts/matchs.

 

Thomas, Raconte-nous ton parcours 

J’ai commencé le handball vers 9-10 ans à Noyon. Ensuite j’ai été à Cambronne, où j’ai connu mes premiers championnats de France -18 ans à 14 ans. Au lycée, je suis retourné à Amiens, où j’ai fait partie du pôle espoir de Delambre et en parallèle à l’APH en Nationale 3. Ivry-Sur-Seine m’a accueilli dans son centre de formation après mon bac. J’y suis resté 4 ans, c’est là que j’ai connu mon premier temps de jeu en D1. J’ai ensuite signé mon premier contrat pro au bout de la 4ème année. Et il y a 3 ans, Tarik Hayatoune (ndlr : coach de l’APH à l’époque), que je connaissais bien, et Clément Bonin (ndlr : actuel coéquipier de Thomas) sont venus me recontacter. Ça a été une décision à prendre, mais j’ai finalement signé pour 3 ans !

Pourquoi le handball ?

Je n’ai pas vraiment d’explication à mes débuts dans le handball. Ce n’est pas quelque chose de familial ou qui a des origines précises. À vrai dire j’ai toujours eu besoin de faire du sport, et j’en ai connu beaucoup. Je me suis longtemps consacré à la boxe française avant le handball, mais j’ai aussi eu mes périodes entre le basket, le foot, la gym, l’équitation, … C’est venu au fil du temps et depuis, je suis resté dedans ! 

Est ce que tu as un souvenir marquant à l’APH ?

J’ai déjà connu beaucoup de sensations avec l’APH. Le premier souvenir marquant qui me vient est durant ma première année à Amiens. On se déplaçait à Strasbourg et le match était serré jusqu’au bout. À la dernière seconde on marque avec une action où on fait tout parfaitement. Un super arrêt de notre gardien qui revient dans les mains de C.Bonin, qui me lance en profondeur, et finalement j’obtiens le pénalty que S.Vannihuse transforme, ce qui nous permet d’obtenir le nul. Ce n’est pas un titre mais c’est aussi pour des sensations comme celles-là qu’on joue.

Vous ratez de peu les play-offs, à deux points et véritablement à quelques buts à peine, quelles leçons vous tirez de cet échec ?

Personnellement je regrette beaucoup notre premier match. La saison a commencé sans Yuriy, qui aurait dû être sur le banc (ndlr : Y.Petrenko, joueur devenu coach cette saison, suspendu pour la 1ère rencontre) et sans Julien (ndlr : J.Richard, capitaine). On tombe contre Gonfreville, qui fait finalement une très grosse saison, mais à ce moment-là on perd sur du détail. Je pense qu’on a manqué de repères, et ça nous a donné un début raté. Si on gagne cette rencontre on lance notre saison. S’ils perdent, toute la donne est relancée, et le championnat est différent. Au final on fait une belle saison, excepté notre déplacement à Nogent, qui est peut-être la vraie tâche dans notre parcours. Je pense sincèrement qu’on peut être satisfait du travail accompli jusqu’à maintenant.

On sait que sans le statut VAP, les play-offs ne vous feront pas monter. Alors qu’en play-downs, il y a un vrai risque de descente en N2. Est-ce que c’est une motivation différente sur le terrain ?

En play-offs on est forcément surmotivé. Ce sont des grosses équipes qu’on rencontre et des structures qui ont des gros budgets, comme Valence par exemple. On peut penser que la qualité et le niveau de jeu varient entre play-offs et play-downs. Mais ce n’est pas ce que je pense. Il y a l’enjeu et le risque en play-downs. Ça reste des matchs difficiles à jouer, avec de l’enjeu, de l’envie, de la combativité. Je pense aussi qu’il n’y a jamais eu de perte, ou même de variation, dans la motivation. On joue au handball pour jouer les matchs un par un, avec la même mentalité. Play-offs ou play-downs, on reste les mêmes sur le terrain.

Comment tu vois votre saison jusqu’à maintenant ?

On est une bande de potes, ça rend la chose plus facile.

On sait qu’il y a des vraies différences entre les clubs dans les poules. La plupart des équipes sont souvent bien plus investies. Nous, c’est notre solidarité et notre envie qui font la différence. On s’entraîne sûrement moins que d’autres, ça rend les schémas tactiques, l’entente et les automatismes plus longs à assimiler. Mais on est une bande de potes, ça rend la chose plus facile. On a aussi eu le match en coupe de France, où on perd tout de suite face à Torcy. Il faut être franc, la coupe ce n’était pas un objectif. On voulait faire mieux, bien sûr, mais on savait aussi qu’on s’économisait un week-end plus tard en perdant. Ça nous a peut-être servi à gagner une rencontre en fin de championnat, on ne le saura jamais !

On te voit très présent sur l’attaque amiénoise, toujours le premier à sprinter pour partir en contre, comment tu vis le fait d’être le finisseur de l’équipe ?

C’est ce que j’aime dans mon rôle, mais il faut surtout dire que la défense, ce n’est pas ce qu’on attend de moi. Je trouve que mes coéquipiers le font très bien et moi il faut que je me différencie d’eux (rires). Mon boulot c’est d’être buteur. Je me tiens à ce que je sais faire et aux consignes !

Cette année vous avez un coaching partagé, qu’est ce que ça changé pour vous / toi ?

Yurii a toujours eu un fort leadership dans l’équipe. Il a été le taulier de notre attaque et maintenant il nous regarde depuis le banc. Ça aurait pu être compliqué pour lui car on est ses anciens coéquipiers, et il est aussi collègue de travail de certains gars dans l’équipe. Dire « merde » aux gens c’est difficile, mais il sait le faire et est cohérent dans ce qu’il nous dit. Les entraînements sont structurés et le coaching partagé nous a aussi sûrement fait du bien.

Tu as un modèle dans le hand ? une équipe et un joueur ?

J’ai joué avec Leo Martinez, qui joue à Ivry. On était ensemble au centre de formation et on a aussi passé quelques vacances ensemble ! C’est un très bon ami et sur le terrain il est très explosif. Je pense aussi à Olivier Maroux (Valence), avec qui j’ai évolué à Ivry ou encore Diego Simonet de Montpellier. Pour le club c’est évidement Ivry, mon club de cœur. Sinon j’apprécie aussi le jeu de Montpellier !

Une journée-type avec Thomas Zirn ça donnerait quoi ?

Je n’ai pas vraiment de journée-type car je suis diététicien libéral. J’ai donc la chance de faire pas mal de choses différentes tout au long de la semaine. Par exemple le lundi je suis chez les pompiers, ensuite je pars en consultations. Le mardi je suis au cabinet, sinon depuis octobre je suis intervenant à la fac auprès des étudiants le jeudi, et le vendredi après-midi je me repose pour préparer le match du lendemain ! Finalement la seule journée qui ne change pas trop, c’est mon repos du dimanche avec ma compagne et mon chien !

Est-ce que tu fais d’autres sports ?

J’en ai fait beaucoup, mais maintenant moins. Je me consacre vraiment au handball, pour lequel j’ai un contrat professionnel. Je travaille donc la musculation pour améliorer mes  performances. Sinon j’aime bien les sports de raquette, je dis rarement non à une partie de squash !

Si tu devais faire un autre métier ?

Je pense que je me serais lancé dans des études vétérinaires. C’était un rêve que j’avais en étant jeune ! Sinon pourquoi pas l’immobilier, ça aurait pu me plaire aussi je pense !

Tu as des habitudes/superstitions avant les matchs ?

J’ai un maillot que j’ai depuis 10 ans maintenant, depuis le centre de formation en fait ! Je ne sais pas pourquoi je le garde car finalement ce n’est pas une question de superstition. Mais le fait est qu’il m’a toujours accompagné ! Sinon la 1ère année à l’APH on allait faire un petit réveil musculaire avant les matchs. On l’a arrêté mais j’avoue que j’aimais bien ! Maintenant j’ai du mal à trouver des gars qui veulent m’accompagner dans mes partenaires (rires). Le repas d’avant match reste le même, au grand désespoir de ma compagne : pâtes, poulet, yaourt. Et pour l’avant-match je m’échauffe aux passes avec Simon (Vannihuse) et le physique avec Bryan (Legras). 

Kung fu, roucoulette ou lob ? 

Lob sans hésiter ! Mais c’est vrai que les derniers ne sont pas tous rentrés (rires).

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

Une bonne nouvelle à la suite des play-downs serait pas mal ! C’est notre objectif et on fera tout pour y arriver. Sinon personnellement j’arrive en fin de contrat avec l’APH. Je me sens bien à Amiens, dans le club, dans l’équipe et devant nos supporters toujours plus nombreux. Je n’ai même jamais été blessé sous le maillot de l’APH, signe que tout fonctionne ! J’aimerais rester dans ce collectif, même si je reçois des coups de fils d’autres clubs (rires) ! On verra ce que les dirigeants décident.

 

 

Thomas Zirn
27ans
1m80, 78kg
Ailier droit

Propos recueillis par Benjamin Poupart

 

Crédits photos : Reynald Valleron
Kévin Devigne
Léandre Leber
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Publié par La Rédaction

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