Trois jours après la défaite face à Rouen, et à la veille de se rendre à Gap, Mario Richer s’est exprimé sur l’actualité de son équipe. Une équipe qui devra faire sans Jérémie Romand et Kévin Da Costa.
Rouen était trop fort vendredi dernier ?
Oui on a bien vu leur puissance, c’est une équipe qui était en « champions league », ils ont montré que pour les battre, il faut que tout le monde joue à son meilleur niveau, et ça n’a pas été le cas cette fois-ci. Il y a des joueurs qui ont joué un « game moyen » et contre Rouen tu ne peux pas te le permettre. Quand ici (ndlr : à Amiens) on a joué, tout le monde était prêt, tout le monde s’est défoncé, mais ça n’a pas été le cas cette fois-ci.
Les joueurs ont parfois semblé émoussés; comment vous l’expliquez ?
On a eu une phase avec 9 matchs en 20 jours et on a eu 2 journées de repos après. Durant ces 2 jours de repos là, il y a eu beaucoup d’activités, et puis parfois quand tu te mélanges; c’est ma pensée, quand tu te mélanges beaucoup aux gens, il y a beaucoup d’activité, beaucoup de poignées de main, et puis je suis persuadé de ça, qu’il y a 2-3 personnes qui étaient malades, qui ont peut être passé leur virus à nos joueurs, et là depuis 2 semaines, on le sent. Ça a commencé avec 2-3 joueurs qui ont eu la crève, et puis on a fait beaucoup de voyage, dans le bus, et quand tu passes 24h ensemble, un moment donné, le « virus » se propage. Pendant 2 semaines on a eu 4-5 malades, puis 4-5 autres, puis encore 4-5 autres. Tu as besoin de toute l’équipe en forme pour pouvoir performer et on le voyait, on n’avait pas l’énergie.
Et aujourd’hui, comment ça va ?
Je pense que l’on est à la fin du cycle, je pense que tout le monde y est passé. J’ai parlé avec beaucoup de joueurs qui me disaient « on est brulé », mais moi je ne crois pas que ça soit à cause du grand nombre de matchs, car ça, ça fait partie du jeu, ça fait partie de notre entraînement, on gère bien nos entraînements et on gère bien le hors glace. Je pense que c’est plus les virus extérieurs qui font que l’on était dans un trou, au niveau de l’intensité, au niveau de l’énergie. Parce que les games de hockey ça se joue sur la glace, tu peux être bien intense et tu vas perdre mais, au niveau énergie on a vu des baisses énormes.
Demain Gap, équipe en forme, comment vous l’abordez ?
Gap est très en forme, c’est une équipe qui va très bien. Une équipe qui a battu Grenoble à la maison. C’est sur que Gap a eu un moment « plus compliqué », il manquait Crinon et Faure en défense. On leur a donné Thillet qui va très bien là bas, qui a pris confiance, en revenant dans son patelin. Moi ce qu’on m’a dit après que je l’ai pris, c’est qu’il avait un manque de confiance ici (ndlr : à Amiens), que ça n’allait pas très bien. 3-4 personnes m’ont dit que c’était normal, à chaque fois qu’il sort de Gap ou de Briancon, il y a de la difficulté; donc je me suis dit : « merci de me l’avoir dit ». Non mais là il est de retour dans son coin, dans sa zone de confort, et là ça va bien. Donc je suis content pour lui, l’objectif comme ça n’allait pas bien ici, c’était de lui permettre de repartir sur des bonnes bases et c’est ça qui a été fait avec lui.
C’est une déception quand même ?
Oui on avait beaucoup misé, c’était un gros salaire pour nous, ici on parle beaucoup d’économie au niveau de l’équipe, et lui c’était un gros morceau, c’était le Français le mieux payé de notre équipe. Donc on attendait de lui qu’il donne de grosses performances, autant que le défenseur (ndlr : Giffen Nyren), qu’on avait, c’était notre défenseur le mieux payé, qui devait être notre superbe top défenseur et ça n’a pas fait l’affaire.
Il faut être obligé de miser sur des joueurs ici, à Amiens ?
Ici dans ta sélection, tu n’as pas le droit à l’erreur, faut que tes sélections soient rentables. L’année passée on avait Halley et Giroux qui sont venus ici pour des bouchées de pain et qui étaient dans les 10 premiers compteurs de la ligue. Donc tu ne fais pas ça tous les ans. Avec Bélisle c’est la même chose, mais il fallait le trouver, le ramener, ça prend du temps pour retrouver ce type de joueurs. Mais ce n’est pas écrit, qu’avec le salaire que l’on donne, que le joueur va bien fonctionner. […] Il y en a beaucoup dans des grosses équipes qui sont payés plus cher que ce qu’ils apportent.
Garder la 3ème place jusqu’au bout c’est un objectif ?
Je le dis depuis le début, l’important c’est de faire les playoffs, placés le plus haut possible, que l’on finisse 3-4-5, si on est dans les playoffs c’est le principal. C’est sûr que d’avoir l’avantage à cause des voyages[…] C’est toujours mieux de commencer à la maison. De toutes façons nos meilleurs records sont sur la route, donc il y a deux côtés à la médaille.
Quentin Ducrocq
Crédits photos Léandre Leber GazetteSports.fr
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