Entraîneur-joueur de l’US Camon depuis octobre dernier, Titi Buengo semble avoir trouvé la bonne formule après un début d’exercice extrêmement compliqué. Fort de sa bonne série, l’actuel douzième de Régional 1 aborde donc la fin de saison avec optimisme. Invité du Débrief, l’émission de décryptage de l’actualité sportive de GazetteSports, chaque lundi à 12 heures sur notre page Facebook, l’ancien attaquant de l’Amiens SC s’est livré sans la moindre concession.
Comment expliquer l’actuelle bonne série de Longueau qui reste sur cinq matches sans défaite après un début de championnat catastrophique ?
Le match nul contre Longueau (1-1) nous a fait du bien et ensuite, on a gagné à domicile (ndlr : 6-1, Itancourt). Le maintien va se jouer sur des détails et le fait de savoir bonifier à domicile des matches à nul à l’extérieur en fera partie. L’état d’esprit n’était pas bon lorsque les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Les joueurs découvraient le niveau DH (ndlr : Régional 1), ils ne mettaient pas forcément le bleu de chauffe. On manquait cruellement d’expérience alors qu’aujourd’hui l’équipe est plus équilibrée et expérimentée. Les joueurs avaient besoin d’être guidés et d’avoir des repères. D’autant qu’ils n’ont pas forcément la faim. Ce n’est pas la qualité technique qui fait la différence mais l’état d’esprit affiché sur le terrain. On a donc également écarté les brebis galeuses et désormais on s’appuie également sur un finisseur et cela change beaucoup de choses. Maintenant, malgré nos bons résultats actuels, on part encore de loin. Le mal a été fait au départ puis on se focalise uniquement sur la fin de saison.
Au milieu de tout ça, vous assumez une double-casquette depuis plusieurs semaines, celle d’entraîneur-joueur…
Quand je suis arrivé à Camon, c’était pour être joueur. Cependant, je n’étais pas vraiment prêt pour jouer. Par la suite, je me suis retrouvé à reprendre la gestion du groupe après quelques matches. Je n’ai finalement remis les crampons que depuis cinq matches. Je commence doucement à reprendre le rythme. Je joue en DH avec zéro pression, sans le moindre stress. Le football est une question de patience et le fait d’être sur le terrain permet d’aider les plus jeunes dans la gestion des temps forts et des temps faibles dans un match. Aujourd’hui, je prends un réel plaisir à être à la fois joueur et entraîneur. Je suis pleinement au cœur de l’équipe, c’est d’autant plus simple de guider mes joueurs en étant dans le cœur du jeu. Et puis je ne suis pas seul, Cédric Pruvost est toujours sur le banc, on communique donc pendant le match. C’est un vrai relais.
Maintenant que Camon est relancé, comment allez-vous faire pour éviter que cette dynamique retombe ?
Je m’assure qu’il y ait une concurrence saine pour que le groupe vive bien et ne ressente pas d’injustice. A Camon, tous les joueurs ont pu jouer et ont eu leur chance depuis le début de la saison. Maintenant que j’ai trouvé un équilibre, je m’appuie sur celui-ci et les changements ne se font plus que sur des petits détails. Je pense bien utiliser le groupe et il a pris conscience qu’il fallait travailler et que les états d’âme n’entraient pas en compte. Ce n’est pas parce que tu étais titulaire en début de saison que tu ne dois pas mouiller le maillot. Actuellement, le meilleur à chaque poste joue.
Vous affrontez Abbeville, dimanche, un candidat à la montée. C’est un véritable test pour valider les progrès effectués…
Bien sûr ! Je pense que c’est le bon moment pour jouer ces équipes. On avait pris une valise à l’aller (ndlr : 2-0). En tant que joueur, ça ne peut pas passer. On a la chance de jouer chez nous et les armes pour les mettre en difficulté. Abbeville ne viendra pas en pensant que tous les feux sont au vert pour eux. Aujourd’hui, Camon fait peur, on n’est plus du tout la même équipe.
Propos recueillis par Adrien ROCHER et Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr