Avec deux victoires en autant de rencontres face à des concurrents directs, l’Amiens SC a clairement fait un grand pas vers le maintien. Annoncée décisive, cette semaine de compétition a été traversée avec brio et maîtrise par un promu qui a plus que jamais son destin en main.
Un réalisme foudroyant
Troisième meilleure défense du championnat, Amiens a également brillé sur le plan offensif face à Caen. Avec trois buts pour seulement quatre tirs cadrés, les attaquants samariens ont fait preuve d’un réalisme foudroyant. De quoi penser qu’Amiens a assommé la concurrence en l’espace d’une semaine ? « Je ne sais pas si on a assommé quelqu’un. Ce qui compte, c’est de maîtriser le rapport de forces chaque week-end, glisse Christophe Pelissier. On s’était promis de prendre des points et d’être performants sur les confrontations directes. Pour le moment, c’est ce qui nous fait avancer. » Le tout à un rythme soutenu sur le dernier mois de compétition puisque l’ASC a pris huit points en quatre matches, soit autant que sur tout le reste de cette deuxième partie de saison.
Un bilan qui a permis au promu de passer de la seizième place – avec seulement deux points d’avance sur la zone rouge – à un très beau treizième rang. Surtout, Amiens dispose désormais d’un matelas de neuf unités sur le premier relégable direct, le LOSC. « Le fait d’avoir gagné là-bas nous a donné beaucoup de confiance, reconnaît Issa Cissokho. Ce soir (ndlr : samedi), on a réalisé un très gros match face à Caen. On l’emporte trois zéro mais ce n’est pas un aboutissement, il ne faut pas que l’on s’arrête là. » Et pour cause, si les trente-sept points au compteur après ce succès face aux Normands pourraient suffire, Amiens dispose encore de six chances pour se mettre définitivement à l’abri. « On a encore rien fait, on n’a pas encore gagné notre maintien, il faut rester humble », poursuit le latéral amiénois.
Une part de réussite
Reste que le destin semble avoir choisi son camp. Sauvé par son poteau et sa barre à Lille, Régis Gurtner a cette fois-ci vu l’arbitre-assistant lui venir en aide au moment où Ronny Rodelin se présentait seul face à lui. Parti à la limite du hors-jeu, l’avant-centre normand aurait très bien pu ouvrir le score et ainsi bouleverser complètement le scénario de cette partie. « Cela ne tournait pas forcément en notre faveur en début de saison. Aujourd’hui, la roue tourne dans le bon sens mais il faut faire attention car cela peut vite redevenir défavorable, prévient Cissokho. En tout cas, on provoque cette chance, on fait ce qu’il faut pour aller la chercher. » En se montrant notamment déterminé et sérieux de la première à la dernière seconde.
Et preuve que la réussite est actuellement totale à Amiens, Gaël Kakuta a offert sur un plateau le but du break à Moussa Konaté alors qu’il ne devait plus être sur le terrain à ce moment-là. « Avant le but, Gaël (Kakuta) demandait à sortir parce qu’il est blessé depuis le début du match, confirme Pelissier. J’ai alors demandé aux joueurs de sortir le ballon mais ils ne l’ont pas fait et on marque par la suite. A sa sortie, j’ai donc dit à Gaël qu’il était un escroc (rires). » A l’instar du match gagné contre Guingamp, mi-février, la libération est donc venu d’un joueur qui était destiné à sortir avant même de se montrer décisif. Enfin, quand Amiens se montre un peu moins appliqué, il peut toujours compter sur un impitoyable Régis Gurtner pour rattraper les erreurs des autres.
Bref, avec un tel état d’esprit et une bonne étoile au-dessus de la tête, il apparaît difficile de voir les Amiénois coincer à ce stade de la saison. Si un grand pas vers le maintien a été fait, il appartient désormais à cette équipe de faire l’ultime effort pour ajouter un chapitre supplémentaire à sa folle histoire.
Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr
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