Nette supériorité de l’Argentin
Tout ça pour en arriver à ce championnat du monde WBA des super-welters qui voyait ce samedi, sur le ring de Boulogne-Billancourt, le Creillois Cédric Vitu, s’attaquer à l’Argentin Castano détenteur du titre et invaincu.
Déjà, il faut savoir que, pour un boxeur français, avoir la chance de disputer un championat du monde chez lui, en France, est un réel avantage. C’est vrai que Cédric Vitu, garçon admirable s’il en est, n’avait plus rien à prouver au plan européen. Toutefois, il fallait que la WBA le désigne challenger pour le titre mondial et qu’ensuite, un organisateur relève le défi et accepte d’organiser un tel combat. Car faire venir en France l’Argentin Castano n’a pas dû être simple, surtout sur le plan financier.
Plus jeune que Vitu mais invaincu et surtout redoutable démolisseur, Castano était donc confiant avant le combat. Lors de la pesée, il paraissait certes confiant mais il ressemblait à un junior qui allait rencontrer un senior. A ce moment, Cédric Vitu était sûr de lui, de ses capacités à étouffer physiquement son adversaire et de son style de gaucher.
Malheureusement, le combat n’a pas tourné en faveur de Cédric Vitu qui a été arrêté par l’arbitre dans le douzième et dernier round alors qu’il restait trente secondes. La supériorité de l’Argentin a été très nette au niveau du décompte des coups : 194 contre 58.
Les 4,000 spectateurs, parmi lesquels Jean-Paul Belmondo, n’ont pu emmener Vitu vers la victoire. Castano était le plus fort mais pour autant, cette défaite n’est pas catastrophique en soi. La carrière du Creillois ne doit pas s’arrêter mais il est évident que pour retrouver une nouvelle chance mondiale, il lui faudra repartir et, pourquoi pas, changer de fédération.
Castano fait donc partie de cette lignée de boxeurs argentins qui, lorsqu’ils viennent combattre en France pour un titre mondial, ne font pas de la figuration. Rappelez-vous au début des années 70, l’immense Carlos Monzon qui avait battu deux fois le Français Jean-Claude Bouttier pour le titre mondial des poids moyens (à cette époque il n’y avait qu’un seul champion du monde) dont le promoteur financier s’appelait Alain Delon.
Aujourd’hui des mécènes comme Delon n’existent plus dans notre pays du moins pour la boxe. Dommage.
Lionel HERBET
Crédit photo : PanoramiC
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