Les Aigles l’ont fait. Dès lors de la préparation, l’équipe renouvelée d’Ali Nouaour avait montré de quoi elle était capable. Et malgré plusieurs pépins rencontrés ces derniers mois, l’objectif play-off est atteint. Une consécration pour le groupe d’Élite.
Être en play-off, ça donne quel sentiment à chaud ?
Ça fait du bien. Quel soulagement ! On avait l’équipe pour, il fallait juste confirmer. Il y a eu des hauts et des bas avec le départ des Camerounais à la CAN, le faux pas au PUC et celui contre le BOUC. On a fait ce qu’il fallait. On est toujours en mission : il y avait neuf points à prendre, on en a six. Dernière mission, la semaine prochaine avec la réception d’Halluin.
Les joueurs doivent être satisfaits, eux aussi.
C’est un soulagement pour tout le monde : l’équipe, l’entraîneur, le comité directeur. À trois mois de la fin du championnat, tout ce monde peut déjà souffler. C’est vraiment une belle progression. Même si honnêtement je pensais que sur les play-offs on pouvait prendre un peu plus de points. Maintenant, à nous le Coliseum et faire en sorte que chaque samedi, au Coliseum ou à la Paix, il y ait du monde qui vienne nous soutenir. On a quatre équipes à rencontrer, trois points par match à gagner. En s’entraînant deux fois par semaine là-bas, ce serait bien d’être prioritaire pour ce genre d’occasion. Qu’on nous donne notre chance.
On peut parler d’une consécration ?
Avec le recrutement qu’on a fait, tout le monde nous attendait. Sans parler de la préparation qu’on a faite en restant invaincu et nos deux victoires contre une ligue B (Saint-Quentin). Mais une saison se vit sur chaque entraînement, et chaque match le samedi. On a eu des complications avec le départ des Camerounais, les blessures, les grippes qu’on a eu début janvier. Et aujourd’hui, le 27 janvier, Amiens Métropole est maintenu d’office donc on peut envisager plus sereinement la fin de saison.
Vous parliez de complications. Cette qualification, est-elle aussi synonyme de combativité ? L’équipe ne voulait pas passer à côté des play-offs comme l’an dernier.
Après le BOUC on s’était réuni pour se dire qu’il fallait vite réagir et ils l’ont bien fait. J’ai une équipe qui a le potentiel pour faire une très belle saison. Maintenant, la saison ne se finit pas parce qu’on est qualifié pour les play-offs. Elle sera encore plus belle si on va chercher les qualifications en coupe de France professionnelle. Aujourd’hui, on est un électron libre. On sait qu’il y a des équipes qui vont nous craindre. On a un statut d’arbitre donc on va se faire plaisir. On va donner du temps de jeu à des joueurs qui n’en ont pas forcément eu dans la saison mais qui ont beaucoup aidé le six majeur à être prêt, chaque samedi. Je reste donc très satisfait, on est sur notre lancée. Avec un petit 3 à 0 à la maison contre Halluin, ce serait parfait.
Qu’est-ce que représentent les play-offs pour vous et pour le club ?
Ça représente un soulagement parce qu’en Élite, j’ai le sentiment qu’on n’est pas suffisamment entendu. C’est mon point de vue, mais on parle beaucoup du football, ce qui est normal parce que c’est un sport phare. Mais j’ai quand même cette frustration dans le sens où on ne parle pas assez de nous. J’ai donc dit à mes joueurs que pour parler de nous, il fallait avoir des résultats. C’est chose faite. Aujourd’hui, c’est une consécration donc j’espère que, de par le fait qu’on soit en play-off et qu’on soit maintenu dès janvier, qu’on aille potentiellement jouer une demi-finale qui nous permettrait d’accéder directement en coupe de France professionnelle, le volley-ball amiénois sera un peu plus représentatif dans les médias.
Un besoin de reconnaissance qui passerait par une meilleure visibilité.
Maintenant qu’on est qualifié, on va pouvoir se poser, rechercher des partenaires, dire à la Mairie d’Amiens qu’on est officiellement en play-off. J’aimerais que dans la deuxième partie de championnat, on fasse un maximum de match en play-off au Coliseum pour pouvoir amener du monde, amener des partenaires parce qu’actuellement le fait de jouer à Amiens Nord, ça bloque un peu nos partenaires. J’espère que tout ça va être gommé par rapport à la saison effectuée par nos joueurs et au staff et comité directeur qui ont fait un gros boulot à tous les niveaux. J’espère qu’on sera récompensé dans la deuxième partie du championnat.
Admettons que vous fassiez une aussi belle deuxième partie de saison, auriez-vous les moyens de monter en Ligue B ?
Non, l’objectif n’était pas de monter en Ligue B. Il y a un cahier des charges à respecter. Le volley-ball français a des règles un petit peu sauvages où il faut annoncer la montée en début de saison. En début de saison, nous avions donc annoncé comme objectif le podium. Après, on n’est pas à l’abri d’une surprise. On va jouer chaque match sans pression. Des équipes comme Martigues, Fréjus, Mende auront cette pression, elles. Mais si, en fin de saison, au mois de mai, on est aux portes du podium ou sur le podium, il faudra se poser des questions. Savoir si Amiens a envisagé une montée en Ligue B. À ce moment-là, il faudra qu’on se mette autour d’une table avec les différents représentants pour qu’on puisse être soutenu. Parce qu’il y a un cahier des charges à respecter, un nombre de joueurs professionnels à avoir pour pouvoir prétendre à la montée. Mende a été confronté à cette situation l’an dernier. Ils ont fini premiers mais ne sont pas montés administrativement car il leur manquait un contrat professionnel et un certain nombre de licenciés.
Vous n’avez donc pas la possibilité de monter mais jouer sans pression pourrait vous conduire loin.
Complètement. On jouera les matches à fond. Il va falloir qu’on se pose sur comment on envisage la seconde partie du championnat. On va peut-être faire jouer des joueurs qui n’ont pas eu beaucoup de temps de jeu. Il y a aussi des joueurs en équipe B qui évoluent en Nationale 3 et qui se donnent beaucoup pour se maintenir. Avec cette pression en moins qu’on aura en play-off, on peut faire beaucoup de mal aux équipes qui joueront sous pression. On attend la semaine prochaine en espérant une victoire contre Halluin puis on aura trois semaines pour réfléchir à comment on voit la suite du championnat.
Halluin : votre meilleur ennemi…
C’est un match très important. Il est hors de question de démarrer à la dernière place des play-offs, ce qui veut dire qu’il faut forcément gagner Halluin. Ce serait l’apothéose. Il est vrai qu’Halluin, depuis maintenant deux saisons, est devenu l’adversaire d’un derby. On ne sait pas vraiment pourquoi il y a une certaine ambiance qui s’est installé lors des matches où c’est un petit peu tendu. Les deux équipes sont qualifiées pour les play-offs mais je sais que ce match là, personne ne voudra le perdre. En ayant perdu chez eux 3 à 1, nous sommes revanchards alors que nous sommes passés très près du tie-break.
Propos recueillis par Camille MARSIGLIA
Crédit photo : Reynald Valleron – GazetteSports
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