ENTRETIEN GS – Christophe Pelissier : « Primordial de ne perdre aucun joueur de notre ossature »

Ⓒ Christophe PELISSIER (ENTRAINEUR AMIENS)
Publicité des articles du site GazetteSports

Alors que l’Amiens SC reprend le chemin de l’entraînement, ce vendredi matin, Christophe Pelissier a dressé son bilan à mi-parcours pour GazetteSports. Satisfait par le niveau de performance de son équipe, le technicien amiénois n’en demeure pas moins convaincu de la nécessité de se renforcer pour se maintenir en Ligue 1. Le tout sans perdre le moindre élément moteur. Entretien.

publicite cit dessaint 2 gazette sports

Malgré un mois de décembre décevant, vous disposez de vingt-et-un points à mi-parcours. Cette première partie de saison a été plutôt positive…

Début août, si on nous avait dit que l’on aurait vingt-et-un points à la trêve, on aurait signé tout de suite. Après les trois défaites en début de saison, tout le monde nous envoyait déjà en Ligue 2. On a fait taire beaucoup de monde par la suite. J’espère que l’on va poursuivre en ce sens sur la deuxième partie de saison. Maintenant, on relève les quatre défaites consécutives avant la trêve mais les vingt-et-un points sont bel et bien là et nous sommes devant des équipes qui avaient des budgets largement supérieurs au nôtre. Pourtant, on démarre avec une équipe qui se retrouve rapidement privée de ses fers de lance. Il y en a un qui est parti (ndlr : Aboubakar Kamara), un autre qui se blesse gravement (ndlr : Guessouma Fofana) et un dernier qui est en instance de départ au mois d’août (ndlr : Tanguy Ndombélé).

On sait très bien que l’on va encore vivre ce genre de moment dans la saison

Et cela se ressent au niveau des résultats avec trois défaites d’entrée de jeu…

Le contexte du mois d’août est particulier et difficile à aborder pour une équipe qui découvre ce niveau de compétition. On se retrouve avec des joueurs qui arrivent à la dernière minute, avec des niveaux de préparation disparates. On ne sent pas encore un ciment dans le groupe avec tous ces mouvements au sein de l’effectif. Le staff technique a donc un boulot important pour remettre des joueurs à niveau et les faire entrer dans notre philosophie de jeu. Cela prend du temps mais la Ligue 1 n’en offre pas beaucoup. On a donc continué à travailler malgré les mauvais résultats du début de saison. On sait très bien que l’on va encore vivre ce genre de moment dans la saison, c’est aussi la raison pour laquelle je suis heureux d’avoir dépassé la barre des vingt points à la trêve.

Vous avez aussi découvert un univers encore plus exigent avec votre staff technique…

Même si le staff était en ordre de marche depuis deux ans, il a fallu des apports supplémentaires (ndlr : Jean-Marie Stephanopoli, comme entraîneur-adjoint et Armand Zelisko, en qualité de préparateur physique) pour encadrer ce groupe pléthorique. La préparation physique a été plus individualisée et le travail vidéo plus approfondi et à la charge complète de Romain (Poyet). Il a fallu s’organiser mais cela n’a pas modifié drastiquement notre mode de fonctionnement. On a souhaité conserver ce qui avait bien marché en Ligue 2.

« Je souhaite que les joueurs en manque de temps aillent le trouver ailleurs. »

Toutefois, vous devez travailler avec un groupe bien plus étoffé que les saisons précédentes. Cela demeure-t-il votre principale difficulté au quotidien ?

C’est une véritable contrainte. Il est difficile de faire avancer trente-deux joueurs dans le même sens. Le nombre de joueurs devient un frein à la progression collective. Même si le groupe travaille très bien, comme on a pu le voir sur les matches de Coupe de la Ligue, il est indispensable de réduire ce groupe pour la deuxième partie de saison. Certains jouent peu et ne sont pas dans le meilleur des états psychologiques. En outre, cela ne permet pas de lancer des jeunes joueurs en raison d’un manque évident de place aussi bien en équipe première qu’en réserve. L’idéal est d’avoir vingt-deux joueurs de champ et trois gardiens pour la deuxième partie de saison.

Il va donc falloir dégraisser avant même d’envisager l’idée de se renforcer au mercato hivernal…

Je souhaite que les joueurs en manque de temps aillent le trouver ailleurs. On ne peut pas garder éternellement des joueurs qui ne jouent pas. Cependant, je souhaite aussi apporter du sang neuf dans le secteur offensif. Dans l’idéal, je souhaite deux joueurs (ndlr : un milieu gauche et un attaquant). Je le disais déjà avant la blessure de Quentin (Cornette) qui nous apportait de la vitesse et de la percussion. Aujourd’hui, on se retrouve avec très peu de joueurs ayant ce profil. On a au moins besoin d’un joueur nous apportant ces qualités-là.

On ne désespère pas à l’idée de trouver la perle rare.

Certains joueurs sont également en fin de contrat l’été prochain, craignez-vous de perdre certains cadres cet hiver ?

Bien entendu, cela fait partie du football. J’ai déjà vécu cela au mois de juillet lorsque je souhaitais conserver les meilleurs joueurs de mon effectif (ndlr : Aboubakar Kamara et Tanguy Ndombélé). Pour ce mercato hivernal, il est primordial de ne perdre aucun joueur de notre ossature tout en parvenant à renforcer cet effectif. Maintenant, on sait que c’est difficile parce que le nombre de joueurs disponibles est limité. Toutefois, on ne désespère pas à l’idée de trouver la perle rare.

Au début de saison, vous évoquiez la nécessité d’apporter de l’expérience à ce groupe. Est-ce un élément qui va conditionner le profil des joueurs recherchés au mercato hivernal ?

Il est vrai que l’on n’aurait peut-être pas perdu le match de Lyon mais je ne suis pas certain que cela soit toujours à l’ordre du jour. Des joueurs ont retrouvé leur niveau de jeu, d’autres ont franchi le cap entre la Ligue 2 et la Ligue 1. L’équipe a également pris de la bouteille au cœur de la bonne série où nous avons battu Nice, Bordeaux et en accrochant Monaco et Lyon. Maintenant, il est vrai que l’on gagne du temps quand on dispose de joueurs habitués aux joutes de la Ligue 1. Cependant, ce n’est pas un élément prioritaire.

« Pour gagner la crédibilité d’un vestiaire, il faut que le discours soit cohérent. »

Au-delà de l’expérience, vous avez aussi gagné le respect des observateurs et de vos adversaires avec cette belle série de résultats aux mois d’octobre et de novembre…

On ne prête pas attention à ce genre de commentaires. On fait tout pour défendre au mieux notre chance sur le terrain. On prête vraiment attention à l’avis des collègues de profession. Sur ce point, on se rend compte que l’on est davantage considéré. Il y a beaucoup de positif qui est dit à propos de cette équipe par nos adversaires. Ces derniers craignent beaucoup Amiens qu’en début de saison. C’est aussi la raison pour laquelle la deuxième partie de saison va être plus difficile. On a parfois été pris de haut en disant que l’adversaire n’avait pas été bon lors de nos victoires. Cela a tendance à changer, il faut donc être encore plus méfiants.

Notre fierté est de se dire que beaucoup de monde a laissé des plumes contre Amiens.

C’est d’autant plus satisfaisant que vous n’avez pas eu à rompre avec votre philosophie de jeu pour avoir des résultats…

Pour gagner la crédibilité d’un vestiaire, il faut que le discours soit cohérent. Cependant, tous ses efforts sont vains sans les résultats. Avant le match contre Nice, je leur demande d’aller presser très haut alors que nous restons sur trois défaites. Résultat, nous l’emportons 3-0 et les joueurs se disent que c’est très certainement la stratégie à adopter. Quand on bat Bordeaux, on arrive également à faire passer le message aux joueurs qu’il faut donner le rythme au match et ne pas se contenter de défendre. Notre fierté est de se dire que beaucoup de monde a laissé des plumes contre Amiens. Sur la deuxième partie de saison, il faudra conserver ce fil conducteur à la maison, où nous sommes assez performants, et d’augmenter notre niveau de jeu à l’extérieur. A l’heure actuelle, nous avons des manques lorsque l’on a un bloc un peu plus bas et que l’on est mis sous pression au niveau de nos sorties de balle. Ce sont les axes de progression que nous avons fixés avec les joueurs.

Malgré ce bon parcours, avez-vous quelques regrets sur certains matches de cette première partie de saison ? 

J’ai des regrets sur les matches contre Guingamp et Toulouse. J’estime que l’on peut remporter le premier et que l’on doit au moins prendre un point sur le deuxième. Maintenant, je pense que cela s’équilibre car on bat Dijon alors qu’ils auraient très bien pu égaliser en fin de match. Ensuite, même si je n’aime pas vivre avec des regrets, il est vrai que l’on peut prendre trois points contre Lyon. En finalité, on en prend zéro, c’est comme ça. Il faut tourner la page.

Vous allez aborder un mois de janvier particulièrement chargé avec le championnat et les Coupes nationales…

Il y a effectivement deux matches de Coupe en trois jours mais la rencontre la plus importante est celle contre Nice, en championnat. Ensuite, on aura un enchaînement Guingamp-Montpellier. Il y aura tout naturellement de la rotation d’effectif en Coupe. Honnêtement, la Coupe de France n’est pas à l’ordre du jour. Elle va permettre de donner du temps de jeu aux joueurs et de préparer les échéances suivantes. Très sincèrement, je suis focalisé sur le triptyque Nice-Guingamp-Montpellier. Ce sont ces matches-là qui conditionnent notre préparation du mois de janvier. On n’a pas les moyens de ferrailler sur tous les tableaux mais cela nous empêchera pas de jouer tous les matches avec le sérieux qu’il faut pour pouvoir l’emporter. Il faut toutefois dégager des priorités et notre ambition première demeure le championnat.

Tous propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : GazetteSports & PanoramiC

Un week-end à Amiens avant un stage en Espagne

Après une trêve de huit jours, au lendemain de la défaite contre Nantes (0-1), les joueurs de l’Amiens SC retrouvent le chemin de l’entraînement, ce vendredi matin, à 10 heures. S’ensuivront quatre autres séances d’entraînement, dont une dernière dimanche matin avant de passer le réveillon du jour de l’an en famille. Les Amiénois s’envoleront par la suite pour un stage de cinq jours à Gérone (Espagne), du 2 au 6 janvier. Le retour en France s’effectuera directement vers Sochaux, sans la moindre escale en Picardie, afin de disputer un 32e de finale de Coupe de France, le dimanche 7 janvier à 17h30.

A lire aussi >>

FOOTBALL : Élisez le joueur du mois de l’Amiens SC !

Publié par La Rédaction

Gazette Sports est votre webzine sur l'actualité des associations sportives d'Amiens Metropole et ses alentours.