Azouz Hamdane : « Je n’ai pas encore un match plein »
Samedi dernier, pour sa onzième journée de championnat, l’AC Amiens remportait son duel face à Viry-Châtillon, à qui elle dérobait la sixième place. L’ouverture du score résultait du but contre son camp de Kevin Martinez à la 26ème minute (0-1). À l’heure de jeu, Tagaye revenait au score (1-1) puis Zobiri inscrivait le but de la victoire durant les arrêts de jeu (2-1). Retour sur ce match et sur les réactions du coach amiénois, Azouz Hamdane.
Pourquoi ce changement de dispositif en un 4-4-2 ?
On a changé de système parce qu’on était l’une des plus mauvaises attaques. Il a plutôt bien fonctionné. On a trouvé des relations entre Diawara et Zobiri. Comme réponse offensive, ça peut être une solution. Les attaquants ont très bien réalisé ce qu’il fallait faire par moment, mais à d’autres on se laisse un peu emporter par l’enjeu. Nos milieux de terrain doivent alors compenser les espaces libérés. Ça met ainsi le bloc et l’organisation en péril. Ce manque de discipline n’est pas tolérable. On a le ballon, on peut jouer. Si on ne l’a pas, il faut se restructurer. L’improvisation n’est pas admissible.
C’est un sujet qui revient souvent dans vos discours : la discipline…
Aujourd’hui, je ne parle plus que de ça : la discipline, la concentration et la préparation mentale. Je ne parle quasiment plus de foot ! À la causerie, tout à l’heure, je leur ai dit : « Vous êtes de bons joueurs de foot par contre vous êtes des joueurs indisciplinés et c’est ce qui nous coûte parfois les matches ». C’est là-dessus que je ne les lâcherai pas. Il y a beaucoup, beaucoup de progrès. Mais un match comme celui-là, on ne pouvait pas le perdre. Malheureusement, parfois on se disperse encore et ce sont les seules fois où cette équipe nous a mis en difficulté. À la mi-temps, je leur ai demandé de ne pas forcer la passe. C’est la situation qui dicte la passe ou la solution tactique et technique à apporter. Tous les appels de passe verbaux m’ont agacé. Ça ne sert à rien de vouloir influencer le jeu. Par la suite, mon discours a semblé avoir porté ses fruits, mais jusque quand ?
Comment vous êtes vous remis de ce but contre votre camp (ndlr : but CSC de Kevin Martinez, 26′) ?
Ça a été difficile. En plus, Kevin remplaçait Bellaïd (suspendu), dans son rôle de capitaine. Il se pourrit sa mi-temps avec ça. C’est le premier à être triste de cette situation. Malgré la victoire, il reste affecté. C’est un joueur très important dans l’équipe. Ça fait 8, 9 ans que je l’ai avec moi. En arrivant à Amiens, c’était un joueur incomplet puis on a trouvé le bon équilibre. Par son calme, par son intelligence, par ce qu’il représente, tout le monde l’écoute.
S’agissait-il de votre match référence ?
Non, on a déjà fait de sacrées bonnes mi-temps. La première mi-temps d’Arras m’a énormément plu. La deuxième mi-temps d’aujourd’hui est validée par les deux buts que l’on marque. En ce sens, c’est l’une des plus productives. Le problème, c’est que je n’ai pas encore un match plein. Et j’en veux ; je veux des matches pleins. Qu’on ait le ballon où qu’on ne l’ait pas. Les mecs ne font que ça de la semaine, ils doivent se concentrer sur leur métier. Ils doivent mieux le faire que ça.
Première victoire depuis la réception de Drancy, c’était celle qu’il vous fallait pour vous relancer ?
Je n’y pensais même plus. Finalement, ça valide surtout le bon nul qu’on ramène de Drancy. Quatre points en deux matches, ce n’est pas rien. Dix-sept points en onze matches. Il nous en reste quatre avant la trêve et donc encore plein de points à prendre. Encore une fois, si on reste discipliné, si on arrive à trouver les bonnes situations, les bonnes combinaisons et associations de joueurs… La semaine prochaine sera un tout autre match (ndlr : à Beauvais). Un autre adversaire, un autre contre contexte… C’est un championnat très difficile.
Propos recueillis par Camille MARSIGLIA
Crédit photo : Léandre Leber – GazetteSports
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