Près d’un mois et demi après les incidents survenus au stade de la Licorne – blessant une trentaine de supporters lillois et provoquant l’arrêt prématuré et définitif de la rencontre Amiens SC-Lille OSC (8ème journée de Ligue 1) – les dirigeants amiénois et lillois sont convoqués, ce jeudi, devant la commission de discipline de la LFP. A l’issue de cette audition, Amiens devrait être fixé sur le sort de cette rencontre, qui sera très certainement rejouée, et sur les éventuelles sanctions prononcées à son égard. Explications.
Une course contre-la-montre
Mis en instruction le 5 octobre dernier, le dossier Amiens-Lille sera enfin statué, ce jeudi soir, par l’instance disciplinaire de la LFP. A minima, la commission officialisera si ce match, comptant pour la 8e journée de Ligue 1 et interrompu à la seizième minute de jeu le 30 septembre dernier, sera rejoué ou bien perdu sur tapis vert pour l’Amiens SC. Si l’on semble se diriger vers la première option, rien n’indique pour autant que le promu sortira totalement blanchi de cette enquête si sa responsabilité est prouvée. Effectivement, le spectre de sanctions de la Ligue s’avère particulièrement large puisqu’il va de la simple amende jusqu’au retrait de points. Entre ces deux options, Amiens peut également être condamné à un ou plusieurs matches à huis clos (total ou partiel).
Et si l’enquête diligenté par le procureur de la République, Alexandre de Bosschère, a démontré « des anomalies dans les modalités de fixation des barrières métalliques » du stade de la Licorne, cela ne signifie pas que le club, simple locataire de l’enceinte, est reconnu responsable de cet accident. Propriétaire du stade, Amiens Métropole a – quant à lui – entrepris des travaux de sécurisation qui doivent permettre au stade de la Licorne d’être à nouveau homologué pour le match Amiens-Monaco. « La partie de la tribune sud accueillant les supporters visiteurs sera pourvue d’un nouveau garde-corps et les garde-corps des autres tribunes seront eux renforcés », a précisé la collectivité dans un communiqué de presse, début novembre. Menés tambour battant, ces travaux doivent s’achever le mardi 14 novembre, soit trois jours avant la réception du champion de France en titre, l’AS Monaco.
Un délai très court « afin de permettre un nouveau passage du bureau de contrôle, puis de la commission de sécurité » (ndlr : départementale), ajoute Amiens Métropole. Reste que la balle est dans le camp de la Commission des Compétitions de la LFP. Cette dernière avait désapprouvé la Commission de sécurité départementale, le 11 octobre dernier, et ainsi obligé l’Amiens SC à disputer la rencontre Amiens-Bordeaux (10ème journée de Ligue 1), au stade Océane du Havre. Afin d’éviter pareille désillusion, Bernard Joannin présentera, ce jeudi soir à cette même Commission des Compétitions, un dossier complet des travaux actuellement réalisés au stade de la Licorne. Reste à savoir si l’instance décisionnaire sera sensible aux arguments avancés par le dirigeant picard.
Amiens-Lille, le 20 ou 21 novembre ?
Si tel n’était pas le cas, Amiens serait à nouveau contraint à la délocalisation forcée alors que trois réceptions se profilent en l’espace de dix jours. Outre Monaco, programmé le vendredi 17 novembre, l’ASC pourrait bien rejouer son match contre le LOSC, le lundi 20 (à 19 heures) ou le mardi 21 novembre (à 18h30). Sachant que Dijon se profile ensuite, le mardi 28 novembre, l’état-major samarien aimerait bien s’éviter une triple délocalisation sur un délai aussi restreint. Premièrement, cela représenterait un coût conséquent pour les caisses du club. Deuxièmement, la présence de supporters au Havre pour deux matches en semaine, et programmés à un horaire aussi avancé, est loin d’être certaine. Enfin, cela représenterait un véritable handicap sur le plan sportif puisqu’Amiens disputera au total quatre matches à domicile… à l’extérieur.
« On vient de jouer cinq matches en l’espace de vingt jours, cela fait beaucoup de matches à l’extérieur. On a hâte de retrouver notre terrain et notre public. J’espère que ce sera le cas dans quinze jours contre Monaco, on a vraiment envie de retrouver nos repères. Si toutes les conditions sont réunies, je ne comprendrais pas que la Ligue prenne la décision de ne pas faire jouer le match à la maison », confiait Régis Gurtner à l’issue de Montpellier-Amiens, samedi soir. Sur la même longueur d’onde, Issa Cissokho ne veut pas se laisser polluer par ces soucis d’ordre extrasportif : « On se concentre sur le championnat et les matches à venir. On espère que le club n’aura pas de lourdes sanctions par rapport à ce qu’il s’est passé. Les faits sont là, ils sont réels, on acceptera donc la sanction si sanction il y a mais on espère jouer devant notre public, au stade de la Licorne. On a besoin d’un douzième homme, d’un stade plein. »
C’est désormais la LFP, seule instance en mesure de répondre aux innombrables questions que se posent le club et ses supporters, qui va trancher et, en quelque sorte, décider de l’avenir de l’Amiens SC.
Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr
A lire aussi >>