DEBAT : L’e-sport a-t-il sa place aux JO ?

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L’e-sport a-t-il sa place aux JO ?

Chaque mercredi, deux rédacteurs de GazetteSports confrontent leur opinion sur un sujet faisant l’actualité. Cette semaine, Adrien Rocher et Guillaume Caruel s’opposent sur la place de l’e-sport aux Jeux olympiques.

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Hier, il a été annoncé officiel que lors des Jeux d’hiver qui se dérouleront en Corée du Sud, à PyeongChang, se déroulerait un tournoi e-sport de présentation de la discipline. Cette présence dans le préambule des Jeux olympiques vient poser de nouveau la question de sa pertinence dans cette compétition mondiale : l’e-sport a-t-il sa place aux JO ?

Et pourquoi pas ?

L’e-sport est clairement l’une des disciplines montantes de ces dernières années. Comptant quasiment deux milliards de joueurs dans le monde, et plus de 400 millions d’intéressés, le jeux compétitif connaît une croissance à deux chiffres depuis 2010 et l’arrivée de League of Legends. Il touche un public jeune, dynamique et qui regarde un contenu similaire au divertissement sportif. Le public est donc très présent, et est l’une des cibles des prochaines années du CIO qui aspire à toucher un public plus jeune et dynamique lors de chaque édition.

Le choix de réaliser les Intel Extreme Master en préambule d’un évènement planétaire va permettre de faire connaître cet écosystème au monde entier. Ainsi, le travail réalisé par les joueurs professionels, ainsi que le niveau d’exigence attendu lors de ces compétitions pourra être apprécié par des téléspectateurs qui jusque là, pouvaient rester sur une idée du jeu vidéo erronée. Il faut rappeler que l’e-sport est aussi un moyen de changer cette vision : c’est un lien social extrêmement fort qui a changé le sentiment d’isolement qui découlait de la pratique intensive en ligne.

Un choix logique pour le pays leader sur une majorité des jeux

La Corée domine une grande partie des « jeux e-sport » : League of Legends, Starcraft, Dota ou encore Hearthstone, les sacres de leurs jeunes champions se sont multipliés ces dernières années. Au point de devenir l’un des précurseurs sur le domaine, avec une fédération en lien avec le gouvernement chargée de réguler le monde professionnel. Il semble donc logique que ces Jeux d’hiver soient les premiers à accueillir ce type d’évènement.

Ce choix est d’autant plus pertinent que les jeux présentés seront, d’une part, le mythique Starcraft 2, et de l’autre le jeu Steep. Ce dernier est une simulation des épreuves des Jeux d’hiver, prenant pace aux quatre coins du monde sur des pistes reconnues.

Guillaume Caruel

Un partenariat commercial

Il s’agit tout d’abord de remettre les choses dans le contexte. Les IEM, très gros circuit e-sport au Monde, et le CIO profitent d’un passage dans le pays qui réussit le plus dans le sport électronique pour réaliser un coup marketing pour plaire à un public ouvert sur les deux domaines. Mais pour faire une réelle présentation de ce domaine au grand public, pourquoi ne prendre que deux jeux ?

En effet seuls deux jeux seront présents lors de cette découverte. Starcraft II, jeu mondialement reconnu où la domination Coréenne n’est plus à expliquer, et Steep, pour tenter de trouver un lien entre les JO en Corée du Sud et le jeu vidéo. Il semble clair que pour Intel et le CIO, l’intérêt n’est pas de faire découvrir l’e-sport mais bien de se mettre dans la poche un public déjà conquis.

Une légitimité en question

De plus, des sports bien mieux structurés n’ont, actuellement, pas de place en temps que discipline olympique. De ce fait, pourquoi l’e-sport, qui est très loin d’être organisé, n’ayant pas de fédération nationale (ou très peu), et n’étant pas reconnu par le CIO comme discipline olympique aurait-il une place parmi les prochaines échéances ?

Par un prolongement de cette question, l’e-sport ne peut à l’heure actuelle être considéré comme un sport, encore moins olympique. De par sa structure, son manque de représentation par nation et surtout la détention par des agents privés de l’ensemble des compétitions, il semble compliqué d’intégrer deux systèmes aussi complexes sur un même évènement.

Enfin, l’e-sport a-t-il réellement besoin de cet évènement ? Son développement, en parallèle du sport a pour le moment conquit un public de niche, qui ne se rattache pas forcément au sport.

Adrien ROCHER

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Publié par La Rédaction

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