Les Portugais d’Amiens aiment la Coupe de France surtout cette saison
Dimanche dernier, le président des Portugais s’est montré grand seigneur. Abilio De Sousa a annoncé, juste après la qualification de son équipe, qu’il abandonnait la part de la recette de son club, à son adversaire Glisy. Un geste évidemment bien apprécié de la part des dirigeants de Glisy dont la belle aventure a pris fin dimanche sur le terrain de Longueau (4-0 avec des buts de Chive 2, De Sousa Almeida et Tabareau).
La surprise ne s’est pas produite et sur le terrain, les cinq divisions d’écart se sont avérées un obstacle insurmontable. Les Portugais d’Amiens forment un club vraiment atypique. Chaque année, ce club gravit des échelons dans la hiérarchie régionale. La saison dernière, l’équipe avait été sortie avec les honneurs par Roye.
Cette fois, pour atteindre le 7e tour, les Portugais ont éliminé une formation située cinq divisions en dessous. L’occasion d’écouter ce Président hors norme qui est aussi partenaire de l’Amiens SC : « Nous avons enfin la chance de nous retrouver a ce niveau. Je suis très content d’être encore dans la course. Cela fait 35 ans que je suis dans le football et j’attendais ce moment avec impatience. Je vis quelque chose de très beau. La coupe de France n’a rien à voir avec le championnat. Et puis cette qualification va faire parler de nous en bien. Nous avons besoin qu’on parle de nous car ce n’est pas le cas en ce moment. Cette qualification nous met en valeur car jusqu’à présent, nous ne le sommes pas. Nous accomplissons un gros travail et nous avons 23 équipes dont quatre féminines. Il faut vraiment avoir envie de travailler dans de telles conditions. Nous méritons mieux que ce que nous avons en ce moment. Je veux qu’on nous aide encore plus. J’espère que nous allons être écoutés et qu’Amiens Métropole va faire quelque chose pour nous».
Le président souligne alors que l’ensemble du club travaille selon un projet bien précis que ce soit avec les seniors mais aussi les jeunes et les féminines. Abilio lance un appel qui ressemble à une sorte d’ultimatum aux élus locaux car il estime que son club n’est pas aidé selon ses mérites. Pour le prochain tour, il espère « un club de notre niveau. Lens ne m’intéresse pas. Je souhaite une équipe qui est comme la nôtre et qui nous permette de continuer ».
Dans cette équipe un joueur a déjà eu le bonheur de participer avec Raon l’Etape a deux rencontres comptant pour les 32e et 16e de finale. C’est David Da Rocha évidemment heureux de retrouver l’ambiance de la Coupe : « J’ai même joué un 16e de finale à la Beaujoire contre Nantes qui était alors en L2. Je suis très content de la prestation de mes équipiers. C’est historique pour le club. Nous avons été sérieux. Je suis arrivé cette saison chez les Portugais et je pense qu’on peut faire quelque chose de bien. Pour moi, c’est un nouveau challenge et pourquoi pour six ans comme je l’ai fait à Raon et Abbeville. »
David Da Rocha a été formé à l’Amiens SC où il a eu la chance d’avoir d’excellents entraineurs notamment Manu Pires et Ludovic Batelli. Da Rocha qui est paysagiste de profession, avoue qu’il est passé à côté d’une plus belle carrière professionnelle mais il n’a pas de regrets.
Quant à l’entraîneur Florian Duval, il remplaçait Julien Valeri qui était suspendu et devrait retrouver normalement sa place pour le 7e tour. Les Portugais forment une grande famille : joueurs, dirigeants et supporters. Exemple : ils étaient très nombreux dimanche soir à fêter cette victoire contre Glisy dans un restaurant du quartier Saint Leu.
Lionel Herbet
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