FOOTBALL – Richard Soumah : « Je me sens très bien à Amiens »
En fin de contrat, Richard Soumah demeure l’un des joueurs les plus utilisés par Christophe Pelissier cette saison. Auteur de deux buts et trois passes décisives, le milieu de terrain de 30 ans se verrait bien poursuivre l’aventure en Picardie. En attendant, il se focalise sur la fin de saison et l’espoir d’une montée en Ligue 1.
Richard, il a fallu aller la chercher cette victoire…
Ce fut particulièrement difficile. Jusqu’à la fin de la saison, nous aurons ce type de match, compliqué, avec des défenses en bloc bas. C’est tout sauf facile de gagner face à ce type d’adversaire. Le scénario aurait certainement été tout autre si nous avions marqué assez rapidement mais nous avons eu le mérite de ne pas lâcher et d’avoir su inverser la tendance. Il n’y aura pas que des beaux matches mais il faut savoir les gagner.
Vos entames de période étaient positives puis le rythme est redescendu à chaque fois. Il y avait des difficultés pour se procurer des espaces entre les lignes et ainsi faire craquer ce bloc corse ?
C’est exactement cela. A chaque fois, ils ont progressivement reculé d’un cran et nous étions dans l’obligation d’évoluer sur un petit périmètre. Nous avons beau mettre de l’intensité, il y a rapidement deux ou trois joueurs au marquage. Cependant, c’est positif de ne pas avoir cédé à la panique, de ne pas s’être désunis. Progressivement, nous avons trouvé la solution.
Après l’ouverture du score, craignez-vous un scénario à la Clermont (ndlr : 0-1, 31e journée de Ligue 2)
Nous y pensons un peu mais il faut évacuer rapidement cette pensée négative. Il faut vite corriger tout cela et nous avons su le faire en renversant la situation en moins de cinq minutes.
Tout le monde parle de montée, vous êtes de nouveau sur le podium. Craignez-vous d’être rattrapé par une certaine forme de pression ?
Il n’y a pas de pression à avoir. Les gens sont heureux parce que nous gagnons les matches. Pour ma part, je tente de rester un maximum focalisé sur ce qui se passe dans le vestiaire. L’environnement est ce qu’il est mais le plus important reste la vie de groupe. Nous n’avons pas à ressentir de la pression, tout se passe bien pour nous. Nous sommes également heureux d’en être arrivés là mais nous avons travaillé pour en être là. Je ne vais pas vous mentir, il y a de la pression mais nous avons deux options : soit la dominer, soit nous faire dominer par celle-ci. Entre les matches, nous voyons nos familles, nous parvenons à nous aérer l’esprit.
Il y a un vrai coup à jouer…
Il y a plus qu’un coup à jouer ! Les gens vont se focaliser uniquement sur les derniers matches mais, pour avoir le droit de vivre ces moments, il fallait avoir fait le boulot tout le reste de la saison. Le match à venir contre Sochaux sera très aléatoire. Ils sont maintenus, nous ne sommes pas sur les mêmes objectifs. Certains clubs se lâchent complètement quand il n’y a plus d’enjeu, d’autant que Sochaux a de très bons joueurs, ce sera donc forcément un match très compliqué. Il faut donc se focaliser sur nous avant de penser à nos adversaires et à nos concurrents au classement. Avant de se projeter, il faut penser uniquement au match qui arrive. C’est une recette qui marche bien depuis le début de la saison, ce n’est pas le moment d’en changer. Il n’y aura pas trois finales, une finale c’est unique.
Sur le plan personnel, comment jugez-vous votre saison ?
J’ai joué, je me suis bagarré, j’ai marqué, j’ai fait marquer, j’ai surtout aidé mes coéquipiers. Si on m’a remis autant de fois sur le terrain, c’est certainement parce que l’entraîneur était satisfait. Mon avenir, je laisse ça aux décideurs. Personnellement, je reste focaliser sur l’objectif de fin de saison, à savoir la montée.
Vous êtes en fin de contrat. Avez-vous la volonté de poursuivre à l’Amiens SC ? (ndlr : une clause dans son contrat lui permet de pouvoir prolonger automatiquement un an en cas de maintien)
Je le désire. Ensuite, on discutera des conditions et de ce que le club souhaite réellement faire de moi. Ce genre de situation se gère toujours de la même manière. Il faut parvenir à trouver un compromis entre toutes les parties prenantes de l’équation. Reste à savoir si le club compte sur moi et si l’estime que je peux encore apporter quelque chose. Très sincèrement, je me sens très bien à Amiens mais j’ai déjà beaucoup bougé dans ma vie. Ce paramètre fait partie de la vie d’un footballeur.
Retrouver la Ligue 1 avec Amiens, ce serait une belle récompense…
Ce serait vraiment très beau, d’autant qu’Amiens n’a jamais connu la Ligue 1. Si nous pouvons entrer dans l’histoire du club, il ne faut pas s’en gêner.
Quand vous êtes arrivé ici en mai 2015, vous pensiez sincèrement être dans cette position aujourd’hui ?
Je m’attends toujours à vivre de belles choses, je suis un doux rêveur ! Il faut savoir être ambitieux dans la vie, ce ne sont pas les autres qui vont rêver pour nous. Dans ma famille, on me dit souvent : « on vient d’en bas, on ne peut que monter ». J’espère bien que le rêve de montée va se réaliser. Le suspense, c’est bien mais, maintenant, je suis pressé de savoir comment cela va se finir.
Propos recueillis par Romain PECHON