FOOTBALL – Habib Bellaïd : « Prendre ses responsabilités »
Capitaine de l’AC Amiens, Habib Bellaïd était particulièrement déçu à l’issue de la défaite des siens face à Viry-Châtillon (1-2), samedi soir. S’il ne nie pas une certaine fragilité mentale, l’ancien Strasbourgeois espère une réaction d’orgueil face à l’Entente Sannois Saint-Gratien, samedi prochain. Le défenseur central appelle ses coéquipiers à assumer leurs responsabilités.
C’est un résultat particulièrement décevant…
On peut clairement dire que c’est le scénario catastrophique par excellence. Après avoir mené à la marque, on se fait reprendre sur un coup de pied arrêté. Ensuite, je ne sais même pas d’où vient le deuxième but. Ils font deux frappes cadrées dans le match et marquent deux buts, ils ont été efficaces. Pour notre part, nous sommes dans une mauvaise spirale, aussi bien individuellement que collectivement. Nous avons reçu une leçon d’abnégation, et de courage. Si nous pensons être meilleurs que ces équipes sur le plan technique, elles nous rappellent que les valeurs sont essentielles dans le football.
Peut-on dire qu’il y a un risque de vous voir sombrer sur le plan psychologique ?
Nous retombons dans nos travers mais nous ne sommes pas encore dans le creux psychologique. Nous avons eu une longue période sans jouer le moindre match, il faut donc retrouver le rythme mais ce n’est pas une excuse. A mes yeux, les deux dernières claques (ndlr : défaite 2-0 au Havre) sont normales au regard de notre état d’esprit actuel. Il faut rapidement se remettre les idées en place et repartir de l’avant. Nous avons trois matches en une semaine, ce sera une période cruciale où il faut arracher des points si nous souhaitons nous éviter une fin de saison stressante.
L’équipe donne le sentiment d’être en permanence dans la réaction mais jamais dans l’action…
C’est complètement ça. Nous sommes une équipe à réaction et c’est vraiment ce qu’il y a de plus dangereux dans le football. Nous entrons dans les matches comme des sénateurs, sans jamais mettre les ingrédients indispensables pour prendre la rencontre par le bon bout. Nous n’avons aucune excuse, le manque de rythme n’empêche de courir pendant 90 minutes, de se battre, de tacler, de donner le maximum. Cette équipe de Viry a pris six points face à nous, même si c’est une équipe qui ne nous convient pas, ce n’est pas normal de ne pas être assez costauds physiquement pour répondre au défi proposé par ces équipes.
Quel est le ressort qui peut vous permettre de vous remobiliser rapidement ?
Je pense qu’il faut surtout bien récupérer, oublier vite cette défaite et se remettre les têtes à l’endroit. Nous allons repartir de l’avant, dès lundi, avec un entraîneur qui fait très bien son travail tout le long de la semaine. Par la suite, ce sont aux joueurs de mettre en pratique ces idées de jeu, chaque samedi. Nous avons bien fini 2016, heureusement j’ai envie de dire, maintenant nous n’avons plus le temps de tergiverser. Il faut se remettre au diapason pour relancer une bonne dynamique.
Pensez-vous qu’il y a eu un certain relâchement inconscient après cette belle série ?
Je ne pense pas. Cependant, c’est un peu le défaut de la jeunesse de se dire que le maintien était en bonne voie après cette série. Derrière nous, Calais, Viry, Wasquehal et les autres ont les crocs pour revenir et rester dans la course. Nous avons un peu matelas avec 20 points et deux matches en retard. Mais encore faut-il gagner ces deux matches, ce n’est pas fait. Ce serait une bonne chose d’en profiter pour refaire un petit trou. Nous allons reprendre du rythme et j’espère que nous parviendrons à sortir de l’hiver avec le moins de dégâts possible.
L’équipe s’était fixée un objectif de points (ndlr : entre 7 et 9 points sur les cinq premiers matches de l’année civile), vous n’avez donc plus le droit à l’erreur…
Il reste trois matches, il faut donc ne plus perdre de points en route si nous souhaitons atteindre cet objectif. Nous avions débuté notre bonne série fin novembre par deux matches nuls face à Drancy et à Poissy, ce serait bien de reprendre le même chemin en s’appuyant sur de solides bases.
L’entraîneur avait pris un peu de recul en première partie de saison, considérez-vous qu’il est temps de retrouver un mode de fonctionnement plus classique ?
Azouz (Hamdane) est notre directeur, nous suivons ce qu’il nous dit. Il s’est de nouveau plus impliqué à l’entraînement cette semaine. Après, il est vrai, qu’en match il laisse un peu plus de responsabilités pour gérer la rencontre. Quoi qu’il en soit, nous avons besoin d’un groupe soudé, du staff technique à l’ensemble des joueurs, pour obtenir le maintien. Ce groupe est jeune, il a besoin d’être soutenu et encouragé.
En tant que joueur d’expérience et capitaine, quel est votre rôle dans ces moments plus difficiles ?
Un rôle plus important que certains joueurs, c’est une certitude, mais cela ne m’empêche pas de me remettre aussi en question sur le plan personnel. Aujourd’hui (ndlr : samedi soir), je n’avais pas envie de parler et je me suis donc concentré sur ma préparation mentale personnelle. Quand je dois parler, je le fais mais nous ne sommes plus en U17 ou U19. Tout le monde doit prendre et assumer ses responsabilités, il ne faut pas se reposer sur trois ou quatre cadres désignés. Tout le monde doit mettre le bleu de chaud pour réussir cette importante semaine qui se profile.
Propos recueillis par Romain PECHON