FOOTBALL – Jordan Lefort : « Jouer notre chance jusqu’au bout »
Auteur d’un retour déterminant dans les pieds de David Ducourtioux en fin de première période, Jordan Lefort a sauvé les siens avant une véritable furia amiénoise au retour des vestiaires. Conscient que le maintien est quasiment acquis, le défenseur central de l’Amiens SC commence à évoquer des ambitions supérieures sans pour autant perdre de vue que la lutte sera acharnée face aux poids lourds du championnat.
Jordan, ce fut une soirée parfaite et ce sur tous les plans…
C’est rare de gagner 4-0, c’était donc en quelque sorte la fête en fin de match. Cela fait deux matches que l’on marque beaucoup de buts (ndlr : sept buts), et surtout que l’on a mis fin à cette mauvaise période sur le plan défensif. Ce problème a été réglé contre Tours, mardi, et face au Gazelec, ce soir (ndlr : vendredi).
Le score a beau être large, cela a mis du temps à se décanter…
Pendant une heure, c’était un match très fermé. Le Gazelec avait la deuxième meilleure défense du championnat. Nous avons réussi à mettre quatre buts à une telle défense, avec des réalisations qui se sont enchaînés en fin de match, c’est donc une grosse satisfaction. Ce genre de match se joue sur des détails, il fallait se montrer solides et exploiter les contres. Nous avons bien su le faire en deuxième mi-temps.
D’autant plus que vous avez frôlé la correctionnelle en fin de première période…
Nous nous sommes fait bouger physiquement dans le dernier quart d’heure de première période. C’est le point négatif de cette rencontre. Il faut savoir le corriger pour ne plus se faire peur et prendre le risque de se compliquer le match. J’ai eu peur sur la relance contrée de Jean (ndlr : Calvé). En ce moment, nous payons cash les erreurs individuelles. Fort heureusement pour nous, il (ndlr : M’Changama) a loupé sa tentative. C’était le signe que cela allait tourner en notre faveur.
Un vent de folie s’est ensuite emparé de la Licorne en fin de match…
Nous avons su faire plaisir aux supporters qui avaient fait le déplacement. Nous voulons continuer sur notre lancée et leur offrir un bon résultat face à Valenciennes, la semaine prochaine. Pour cela, il faudra garder nos valeurs.
Pour aller jusqu’où ?
Nous avons 41 points, il en manque encore un peu pour assurer le maintien. Il faut déjà remplir cet objectif avant de voir plus loin. Si nous sommes toujours dans le coup à quatre ou cinq journées de la fin, nous n’allons pas nous priver de jouer notre chance jusqu’au bout.
Vous commencez à vous prendre au jeu…
C’est une certitude mais il ne faut pas perdre de vue que ce n’était pas notre objectif au début de la saison. Quand ce dernier sera atteint, nous pourrons jouer totalement libérés et peut-être décroché autre chose. Nous faisons partie des équipes qui jouent très bien au football dans ce championnat, nous en sommes récompensés. Nous ne sommes pas un gros calibre de ce championnat, il ne faut pas perdre de vue notre statut. Il reste quatorze matches, c’est encore très long.
Mais vous avez battu ces gros calibres du championnat…
Ce n’est pas banal mais les matches les plus compliqués restent ceux que l’on doit jouer contre les équipes moins bien classées de ce championnat. Elles jouent leur peau, ce sont des adversaires très combatifs. C’est bien de gagner contre Strasbourg ou Lens mais nous avons aussi chuté contre Nîmes. C’est sur ce genre de match que l’on doit se montrer plus performant.
Il y a aussi une vraie forme d’insouciance qui se dégage de cette équipe…
Effectivement. Hormis deux ou trois joueurs qui ont joué à plus haut niveau, nous venons tous du National. Nous abordons les choses avec tranquillité, nous en profitons et cela fonctionne. C’est tant mieux pour nous.
Avez-vous également le sentiment qu’une certaine chance vous accompagne depuis le début de la saison ?
C’est vrai que le poteau nous sauve à Tours juste avant l’expulsion et le deuxième but. Il y a peut-être une part de chance, nous en profitons et nous n’allons pas nous en priver. Cela fonctionne aujourd’hui, il faut donc savoir engranger les points. Le banc a également été de nouveau décisif, chaque remplaçant apporte sa pierre à l’édifice.
Propos recueillis par Romain PECHON