FOOTBALL – Bakaye Dibassy : « Une victoire de référence »
Buteur contre Strasbourg (4-3, 20e journée de Ligue 2), Bakaye Dibassy a participé au festival offensif proposé aux spectateurs de la Licorne, ce samedi. Au-delà de la victoire, le latéral gauche retient la capacité de son équipe à remporter au forceps une victoire de prestige face à un adversaire de qualité.
C’était vraiment un match particulier…
L’affiche rendait déjà le match particulier. C’était la rencontre de deux promus qui font une bonne saison. Nous avions perdu à l’aller, nous avions donc à cœur de nous racheter. C’est effectivement très rare de voir six buts en première mi-temps !
Justement, comment avez-vous vécu cette première mi-temps ?
Sur le terrain, cette première mi-temps nous a semblé vraiment très bizarre. Nous sommes passés par toutes les émotions, la joie, l’énervement et surtout beaucoup de tension. Nous avions le sentiment que chaque action pouvait amener un but. C’était vraiment bizarre à vivre. L’efficacité offensive a été maximale. Il y a finalement eu très peu d’opportunités ratées.
Vous marquez le troisième but sur une frappe soudaine qui ponctue une belle action collective…
Nous étions bien depuis quelques minutes. Je demande le ballon à Abou (ndlr : Aboubakar Kamara), il me talonnade la balle et je ne me pose pas vraiment de question. J’ai la chance que mon but permette de revenir à égalité avant le retour aux vestiaires.
Un but qui a suscité la colère dans le camp strasbourgeois. Avez-vous vu la faute d’Aboubakar au début de l’action ?
Personnellement, je n’ai rien vu. Je vois qu’il y a un joueur strasbourgeois à terre, mais le ballon était déjà dans la surface. Je n’allais pas m’arrêter de jouer à ce moment-là. C’était à l’arbitre d’arrêter le jeu, s’il pensait que c’était nécessaire de le faire.
Quel a été le discours de l’entraîneur à la mi-temps ?
L’entraîneur nous a dit de garder notre calme, qu’il était important d’évacuer la tension qu’il pouvait y avoir sur le terrain. Son discours était simple, l’équipe la plus calme remporterait le match. Nous sommes allés chercher la victoire. La fin de match nous a été favorable. Il y a d’abord eu la frappe de Yannick (ndlr : Mamilonne) sur le poteau, puis la frappe victorieuse de Thomas (ndlr : Monconduit). Nous sommes allés chercher cette victoire.
D’autant plus que vous avez traversé une période plus délicate sur le plan physique autour de l’heure de jeu…
C’est souvent le cas. C’est aussi le moment où l’entraîneur procède à ses premiers changements. Nous avons certes souffert, mais nous avons su mettre le coup de collier supplémentaire pour remporter la rencontre.
« Une victoire comme celle-ci va encore plus souder notre groupe »
Ce genre de victoire, acquise au forceps, marque forcément une saison…
Les victoires rapportent toujours trois points mais elles peuvent être différentes dans la manière dont elles sont appréhendées par le groupe. Une victoire comme celle-ci va encore plus souder notre groupe. C’est une victoire de référence à laquelle nous allons pouvoir nous référer lorsque les choses seront un peu plus compliquées. Cela démontre les capacités de l’Amiens SC. C’est une nouvelle fois une victoire collective, avec en plus quatre buteurs différents.
Une victoire qui vous ramène à un point du podium. Commencez-vous à regarder le classement ?
Nous regardons le classement. Pas forcément en se focalisant sur les équipes qui sont tout en-haut. Nous avons pris trois points, c’est déjà une étape supplémentaire pour notre objectif qui reste le maintien.
Vous commencez tout de même à vous prendre au jeu…
Nous allons continuer d’y aller étape par étape. Lorsque le maintien sera assuré, nous commencerons à regarder les équipes qui sont devant nous au classement.
Le mois de janvier va donner le pouls de cette seconde partie de saison…
Les deux matches qui arrivent, contre Niort et Lens, seront tout sauf facile. Niort est une très bonne équipe, habituée à la Ligue 2 et qui voudra se racheter après son résultat nul contre Laval. Quant à Lens, c’est une équipe très différente de Strasbourg. Ils posent le jeu, ils jouent très bien au ballon. Ce sera un très gros match mais nous espérons récupérer des points sur les deux matches qui viennent.
Le mois de décembre a été plus compliqué et vous avez laissé filer des points en route…
Les finish des matches ont été compliqués. Nous avons perdu des points évitables à Ajaccio et à Laval. La trêve nous a fait beaucoup de bien. Nous sommes revenus plus frais mentalement pour faire une belle deuxième partie de saison.
Jonathan Tinhan a quitté le club, Guessouma Fofana est en instance de départ, le club attend deux à trois arrivées. Comment abordez-vous cette période d’instabilité au sein du groupe ?
Jonathan (ndlr : Tinhan) est parti, Guessouma (ndlr : Fofana) est effectivement en instance de départ, mais ils continuent de se prendre au jeu et de travailler dur. Ils continuent de faire les efforts comme s’ils n’avaient pas de sollicitation extérieure. Ils seront, quoi qu’il arrive, remplacés. Après, ce n’est pas notre domaine d’action, les joueurs se concentrent uniquement sur le terrain. Cela ne crée absolument pas de tension au sein du groupe. Tout le monde reste professionnel.
Beaucoup de cadres manquaient à l’appel et pourtant l’Amiens SC a su répondre présent et l’emporter…
On ne se préoccupe pas des gens qui considèrent que le groupe n’est pas assez étoffé. Nous avançons avec 24-25 joueurs, le groupe se connaît bien et l’entraîneur fait ses choix. Nous avons confiance en l’ensemble des éléments qui composent le groupe. Que ce soit Soumah, Gope-Fenepej ou Manzala devant moi, cela ne change rien. Ce genre de victoire démontre que tout le monde peut faire le boulot, lorsqu’il a la chance d’être sur le terrain.
Propos recueillis par Romain PECHON