HOCKEY-SUR-GLACE : La dure loi des Brûleurs de Loups…
Leur impressionante série de 20 victoires, toutes compétitions confondues, a beau avoir été anéantie par les Rapaces de Gap, les Bruleurs de Loups de Grenoble restaient un ogre sur leur route des Gothiques, ce mardi soir. Un deuxième match à l’extérieur après la courte défaite à Nice, dimanche (3-2). Alors que le classement se resserre avec les victoires, ce mardi, de Nice et Epinal (en prolongations), ramener un petit quelque chose de ce road-trip aurait été précieux. Une marche à gravir malheureusement un peu trop haute face à un adversaire d’un calibre trop élevé.
Un match équilibré, Grenoble réaliste
Le match débute sur des bases physiques et techniques bien plus élevées que ce que la Saxoprint Ligue Magnus nous réserve habituellement. Les Gothiques affichent de belles intentions et sont proches d’ouvrir le score dès la troisième minute, avec deux occasions consécutives de Yanick Riendeau. Le portier grenoblois du soir, Lukas Horak, réalise alors deux superbes arrêts et permet à son équipe de garder sa cage inviolée. On ne peut pas en dire autant de Mitch O’Keefe, contraint de s’incliner sur une superbe entrée de zone des Bruleurs de Loups permettant à l’inévitable Chouinard de servir Rodman dans le slot. Ce dernier fusille instinctivement le gardien Gothique (1-0, 4’24, Rodman ass. Chouinard et Gervais). Un avantage vite doublé, puisqu’un pressing efficace du prometteur Texier offre une possibilité de tir à Trabichet sur la ligne bleue. L’ex-amiénois loge le palet d’un tir frappé dans le but d’un O’Keefe masqué par deux isérois (2-0, 6’06, Trabichet ass. Texier et Tartari).
Mais les Gothiques ne sont pas en reste dans ce match ouvert, rapide et intense. Il ne faut que quelques instants à Rudy Matima pour remonter le palet sur l’aile gauche et servir Johansson, dans l’axe, d’une passe «flippée» du revers. D’un tir rapide, le suédo-canadien divise par deux l’avantage grenoblois (2-1, 8’57, Johansson ass. Matima). S’ensuivent quelques belles opportunités des deux cotés et les débats, en plus d’être de haute volée, s’avèrent très équilibrés. Ce n’est qu’à la faveur d’une pénalité infligée en fin de tiers à Mathieu Brisebois, la première du match, que les Grenoblois font une nouvelle fois la différence. Chouinard sert Hardy, dont le tir repoussé par O’Keefe est finalement converti par Golicic (3-1, 18’56, Golicic ass. Hardy et Chouinard, SN). C’est une belle leçon de réalisme que les locaux réussissent jusqu’alors.
Net et sans bavure
Il s’agit assurément de l’un des plus beaux matches de hockey impliquant les Gothiques cette saison en Saxoprint Ligue Magnus jusqu’à cette première moitié du second tiers-temps. Pas nécessairement par le nombre d’occasions franches, mais surtout dans l’intensité physique et la similarité du jeu de ces deux équipes. Le rythme est soutenu, les deux équipes mettent une franche pression en zone adverse, peu nombreuses sont les fautes techniques, au contraire des tirs qui mettent les deux gardiens à contribution. Un drôle de constat tout de même, lorsque l’on sait que les amiénois sont menés de deux buts, et bientôt d’un peu plus…
Le réalisme s’associe cette fois-ci au talent pur coté grenoblois, permettant logiquement à ces derniers de porter la différence à trois buts d’écart. Eric Chouinard profite d’une belle entrée en zone, temporise et se replace dans l’axe en contournant d’une feinte un amiénois au sol. Une fois positionné face à Mitch O’Keefe, il nettoie avec sérénité la lucarne droite du but amiénois, d’un tir du poignet (4-1, 27’39, Chouinard ass. Scolari). C’est cher payé pour les Gothiques qui montrent pourtant des qualités. Il ne manque pas grand chose… La situation continue malgré tout de s’aggraver moins de quatre minutes plus tard. Une mauvaise relance amiénoise profite à Chouinard, dont le lancer à la ligne bleue laisse un rebond dont profite Golicic qui inscrit un doublé (5-1, 31’04, Golicic ass. Chouinard et Favarin).
Mitch O’Keefe, visiblement blessé sur l’action, cède sa place au jeune Kevin Deliac, qui joue là ses premières minutes avec l’équipe première. Ce dernier ne peut rien, quelques instants plus tard, quand Julien Baylacq, pourtant en infériorité numérique, partit en échappée afin de le tromper du revers… (6-1, 34’14, Baylacq ass. Tartari et Horak, DN). C’est la dure loi des Bruleurs de Loups qui s’impose aux Gothiques. Les locaux prennent fort logiquement l’ascendant sur la rencontre grâce à ce deuxième acte parfaitement négocié.
Les BDL maitrisent
Le troisième tiers-temps ne démarre pas dans les meilleures dispositions pour les hommes de Mario Richer et Anthony Mortas, Tomas Nechala purgant une pénalité écopée à la fin du deuxième acte. Une situation sans incidence mais sufisante pour empêcher les Gothiques, qui plus est menés de cinq buts, de tenter quoi que ce soit en ce début de tiers. Le Hockey-sur-Glace a beau être le sport collectif le plus rapide au monde, il parait évident que le challenge principal pour les amiénois consistera d’abord à montrer de belles et meilleures intentions dans ce dernier tiers-temps. De l’utilisation intensive des deux premières lignes d’attaque découle donc une certaine fatigue restreignant la vitesse et la fréquence des projections en zone offensive, et donc des occasions de but. Malheureusement, peu de choses à se mettre sous la dent dans la première moitié de ce dernier tiers-temps, hormis quelques tirs et deux contres grenoblois que ces derniers ne peuvent convertir.
C’est en réalité une deuxième pénalité infligée à Tomas Nechala qui fait bouger les lignes et permet à Grenoble d’ajouter un nouveau but, sur un cafouillage devant la cage amiénoise. Anze Kuralt est crédité de cette septième réalisation (7-1, 48’43, Kuralt ass. Tartari et Miettinen). Que de chemin parcouru par les Bruleurs de Loups depuis la dernière confrontation entre les deux équipes, qui s’était soldée sur une très courte victoire en prolongations des Grenoblois. C’est, en tout cas, auréolés d’une domination totale que les hommes d’Edo Terglav maitrisent cette fin de match et empêchent les Amiénois de tenter quoi que ce soit avant le buzzer final…
Difficile pour les Gothiques de rivaliser, ce mardi soir, face à des Grenoblois en état de grâce, et avant tout dotés d’un réalisme à toute épreuve. Le score de 7 buts à 1 parait cependant être assez sévère, compte tenu des dispositions affichées par les Amiénois sur ce match, et en particulier durant la première moitié de l’affrontement. Il peut aussi être rassurant pour les Gothiques de se dire que d’autres équipes sont passées par la case « lourde défaite à Pôle Sud », les Dragons de Rouen en attesteront. Pas le temps de cogiter, dans tous les cas, puisqu’une nouvelle confrontation face à un concurrent direct attend les Picards vendredi, avec la réception du Gamyo d’Epinal (20h) !
GRENOBLE – AMIENS : 7-1 (3-1; 3-0; 1-0)
Grenoble : Horak, Bonvalot (Gardiens); Bisaillon, Hardy, Favarin, Gervais, Pascal, Scolari, Trabichet (Défenseurs); Rodman, Gauthier, Baylacq (A), Torres, Texier, Chouinard (C), Golicic, Miettinen, Tartari, Abramov, Rohat, Arnaud, Kuralt (Attaquants).
Entraineur : Edo Terglav
Gothiques d’Amiens : O’Keefe, Deliac (Gardiens); Bault, Narbonne, Jass, Leclerc, Brisebois, Nechala (Défenseurs); Johansson, Matima, Thomas, Fauchon, Kazarine, Offret, Béron, Champagne (C), West, Riendeau, Coulaud, Bourgeois (Attaquants).
Entraineur : Mario Richer
Luc ROHAUT