OMNISPORTS : Stravius-Duhaupas : quelle semaine particulière !
En ces derniers jours de décembre, coup sur coup, le sport de haut niveau dans notre département, a vécu deux événements importants mais totalement différents.
Il n’y a rien de comparable, en effet, entre la fin d’une collaboration entre Jérémy Stravius et son entraineur de toujours Michel Chrétien et le combat, au pied levé, qu’a disputé Johann Duhaupas à Ekaterinbourg, non loin de Moscou, face à un des plus grands champions actuels Alexander Povetkin.
Sauf que Duhaupas a été prévenu, au tout dernier moment, après l’annulation d’un combat qui devait opposer Povetkin justement au Canadien Stiverne et ce, pour le titre mondial WBC des poids lourds.
Combat ensuite annulé en raison d’un contrôle antidopage positif, subi par le Russe. Povetkin a refusé de disputer ce championnat du monde mais il souhaitait boxer devant son public.
Et c’est là qu’arrive Duhaupas, présent sur place pour assister au championnat du monde et à qui les organisateurs ont fait les yeux doux pour qu’il rencontre Povetkin.
Le boxeur abbevillois n’a pas réfléchi bien longtemps et il s’est présenté dans la foulée sur le ring sans quasiment aucune préparation et une tenue vraiment particulière, notamment les chaussures.
Depuis toujours, dans l’histoire de la boxe, il a existé des boxeurs qui ont été appelés au pied levé, afin de pallier le forfait d’un des deux protagonistes. Sauf que nous sommes dans la catégorie des poids lourds et que Duhaupas n’est pas n’importe qui. Au plan mondial, il est un des plus grands.
Johann Duhaupas n’était pas du tout prêt pour monter sur un ring et il avait beaucoup à perdre. D’autant que la Fédération monégasque, à laquelle il est affilié, ne lui a pas donné l’autorisation. Mais on connait la vaillance de Johann. Il ne s’est jamais couché, a-t-il insisté sur son compte Facebook.
De fait, il a livré un bon combat, faisant quasiment jeu égal jusqu’à la fin du 5e round.
Mais dans le round suivant, sa garde est devenue moins hermétique et il a commencé par baisser les bras.
Alors que nous étions dans les dernières secondes, Povetkin plaça d’abord une droite puis une gauche, au menton. Duhaupas recula mais une deuxième gauche, terrible, expédia carrément Duhaupas sur le dos, la tête heurtant même le coin du ring.
Nous n’avons pas du tout apprécié le comportement du clan russe, Povetkin n’ayant pas un regard pour Duhaupas qui mit de longues minutes avant de récupérer et surtout l’arbitre qui devait rendre la décision sans la présence de Duhaupas comme le stipule le règlement.
Le « divorce » entre Jérémy Stravius et Michel Chrétien c’est un peu comme si en boxe, un sport qu’aime du reste le nageur, un boxeur quittait son manager. C’est même arrivé à Duhaupas.
L’Abbevillois a en effet quitté celui qui l’entrainait depuis ses débuts pros (Vaillant) pour un autre imprésario.
La question qui vient immanquablement à l’esprit est celle-ci : peut-on parler d’un nouveau départ avec une carrière qui se poursuivra sur un même plan, au plus haut niveau ? Ou bien alors, le choix se révèlera négatif ?
Nul ne le sait en ce moment pour ce qui concerne Jérémy Stravius, d’autant qu’il reconnait « être un peu perdu ». Mais Jérémy a raison quand il souhaite ne pas suivre le même régime à l’entrainement que les jeunes espoirs du club qui ont parfois dix ans de moins que lui.
Voici un an, Jérémy Stravius et Johann Duhaupas étaient venus au Courrier Picard pour la réception du sportif de l’année. Nous avions réuni sur cette photo les deux hommes qui s’apprécient beaucoup.
Lionel Herbet