VOLLEY-BALL – Jean-Patrice Ndaki Mboulet : « On a pris une option pour les Play-offs »
Capitaine de l’Amiens Métropole volley-ball, Jean-Patrice Ndaki Mboulet, du haut de ses 37 printemps et d’un parcours singulier lui ayant permis de jouer dans bon nombre de pays, est l’un des acteurs majeurs du bon début de saison amiénois. Nous nous sommes entretenus avec le principal intéressé, afin de faire plus ample connaissance avec le joueur qui a rejoint la capitale samarienne cet été. Dans cette première partie, nous évoquerons son arrivée à l’AMVB, son rôle de joueur expérimenté dans le groupe amiénois et les performances collectives de l’équipe entraînée par Ali Nouaour.
Dans quelles circonstances êtes-vous arrivé à Amiens ? Tout se passe bien pour le moment ?
J’ai été contacté directement par Ali (Nouaour, ndlr), par l’intermédiaire de mon frère qui a joué ici il y a quelques années en élite. Pour le moment, tout se passe bien, j’ai un rôle à jouer avec mes coéquipiers, je suis à l’écoute de chacun des joueurs. J’essaie de les comprendre les uns, les autres. Il faut savoir que les mentalités sont toutes différentes, là je n’ai pas affaire à un groupe 100% concessionnel. Au-delà du sport, c’est le côté humain, le côté fraternel qui doit primer dans ce genre de situation. On parle donc de volley, de sport, de performance, mais avant tout il faut déjà savoir être à l’écoute avant de trouver le bon message.
Pourquoi avoir accepté le défi amiénois ?
J’ai accepté de venir à Amiens car cela représentait un grand challenge. En signant ici, cela me permettait de pouvoir préparer l’avenir, ma reconversion en tant qu’entraîneur. Pour moi, c’était intéressant de pouvoir commencer à entraîner ici, surtout à ce niveau.
Cela a-t-il été facile de trouver votre place dans le groupe ?
Oui, ça a été facile. J’ai été très bien accueilli par les joueurs, les dirigeants, tout le staff, par toutes les catégories d’équipes du club. Je suis arrivé la veille du premier match (défaite contre Mende 1-3, ndlr) l’accueil a été très chaleureux, ça a facilité mon intégration dans le groupe, c’est vraiment sympa.
Qu’est-ce que cela fait d’être le capitaine de l’équipe Élite de l’AMVB ?
Je dirais que ce n’est pas un rôle qui m’est étranger. Effectivement, j’ai notamment été capitaine de la sélection nationale camerounaise de 2011 à 2015, pendant les championnats du monde de 2014, mais aussi pendant les Jeux africains de 2011. De ce fait, je suis habitué à être le leader sur le terrain comme en dehors, je n’ai donc pas de mal à assumer ce rôle.
Votre arrivée dans la ville d’Amiens s’est bien passée ? La ville vous plait ?
Tout se passe bien oui, je n’ai pas encore vraiment eu le temps de bien visiter la ville. Je joue tous les week-ends et puis la semaine j’ai quelques interventions à faire dans des collèges et des lycées. Mais je compte bien prendre le temps pour faire le tour de la ville, me balader dans le centre-ville ainsi que de visiter les différents musées.
Individuellement, comment pourriez-vous décrire votre début de championnat ?
Je suis arrivé la veille du premier match que l’on a perdu, après on a enchaîné quelques belles victoires. Sur le plan personnel, je dois avouer qu’il fallait que je retrouve un rythme de jeu, c’était compliqué pour moi au début mais avec le temps je m’affûte de plus en plus. Après ce sera encore plus facile pour moi d’enchaîner les matches et les entraînements. Pour le moment ça se passe bien, hormis la défaite à Fréjus. Je ne veux pas trop m’avancer, mais avec le temps que j’ai fait dans le monde du volley, j’ai envie de dire que nous sommes bien partis pour réaliser nos objectifs, même s’il reste la phase retour.
Justement, revenons sur cette défaite contre Fréjus, c’était un match difficile ?
Non, c’était un match comme un autre, le genre de rencontre que l’on dispute uniquement pour gagner, on le commence pour prendre le plus de points. Les adversaires ne réagissent pas tous de la même façon. A nous de ne plus commettre les mêmes erreurs. Il faut garder la mentalité que l’on a eue lors du match contre Halluin, et alors le scénario qui s’est passé à Fréjus ne devrait plus se reproduire.
Le club est auteur d’un bon début de saison, vous êtes actuellement 4e, comment jugez-vous ce début de saison pour votre équipe ? Quels sont vos objectifs ?
Je pense qu’il existe pire comme début de saison, certaines équipes ont beaucoup de difficultés. Notre objectif est le maintien. Il faut savoir qu’il y a plusieurs façons pour atteindre cette finalité, soit on se qualifie directement pour les Play-offs et alors tout se passe pour le mieux, soit on prend le chemin des Play-down après la saison régulière et alors là, on devra batailler dur jusque-là fin pour se maintenir dans cette division. Je pense qu’on a pris une option pour les Play-offs, ce n’est pas impossible à la vue de notre groupe qui est de qualité. Toutefois, il faut reconnaître qu’il y a des équipes qui sont mieux préparées que nous pour jouer les Play-offs mais il faut y croire, on en est capable. Si malheureusement au bout de la saison régulière on n’y arrive pas, on se donnera au maximum pour rester en élite.
Comment jugez-vous le niveau global du championnat ?
C’est un bon championnat, dans lequel il y a beaucoup de joueurs d’expérience, qui connaissent le haut niveau du volley-ball. Il n’y a aucun match qui n’est simple, je peux donner l’exemple d’Halluin-Michelet qui ont les frères Kreisz, qui sont deux très bons volleyeurs roumains, le passeur notamment que j’ai pu côtoyer lors d’un essai dans le club de Saint-Nazaire. Il y a de très bons joueurs et le niveau est correct pour un championnat d’Elite. Il n’y a pas un week-end où l’on ne va pas combattre. Juste derrière cette division, c’est la pro, donc seuls les clubs qui l’ont mérité tout au long de la saison iront en pro. Personnellement, je trouve que c’est une très bonne chose pour nous d’avoir des adversaires coriaces, des matches difficiles. La victoire à la fin du match, après avoir passé plusieurs heures sur le parquet, c’est la meilleure façon de finir une semaine.
Depuis le début de saison, quelle équipe vous a semblé la plus compliquée à jouer ?
L’équipe de Bellaing, sans hésiter ! Le match était chez eux, on a eu beaucoup de mal à mettre notre jeu en place, c’est une équipe qui défend bien avec des joueurs assez expérimentés. Pour moi, c’était vraiment le match le plus difficile mais il faut voir ce qui arrive, car les prochains matches risquent d’être également très compliqués à négocier.
Parlons un peu de l’ambiance à domicile, que pensez-vous du soutien du public ?
On a vraiment besoin du public, on compte vraiment sur eux ! Le public a un rôle important dans une équipe, c’est une motivation supplémentaire, c’est une réserve d’énergie sur le terrain. Le fait de savoir qu’il y a des proches et des amis, dans les tribunes donne encore plus de ressources, plus de force pour finir le match comme il se doit de l’être. Parfois, on atteint des performances que l’on n’aurait pas imaginé atteindre. On espère que les gens en sont conscients, c’est grâce à eux que l’on peut déplacer des montagnes.
En ce qui concerne vos rapports avec Ali, votre entraîneur, comment cela se passe ?
Très bien, je joue plusieurs rôles au sein même du club, puisque je suis en quelque sorte l’entraîneur adjoint, je suis le relais entre le coach et les joueurs. Ali me porte beaucoup de confiance, par exemple à chaque début de séance d’entrainement, j’ai une demi-heure qui m’est réservée pour faire des exercices techniques ou même physiques que je mets en place. C’est pour ces conditions que je suis venu à l’AMVB, c’est vraiment ce que je recherchais. Pour les séances vidéo, c’est Ali qui prépare, comme pour le temps de jeu, mais on en discute ensemble avant pour se mettre d’accord. Il me demande de vérifier, de lui apporter mon aide. J’espère que cela va continuer comme ça, je m’entends bien avec Ali, c’est un plaisir.
Propos recueillis par Luc BRUMTER