FOOTBALL : Charly Charrier : « Je dois être capable de m’adapter »
Parmi les joueurs moteurs dans le bon début de saison de l’Amiens SC, le meneur de jeu Charly Charrier tient indéniablement une place de choix. Si son bilan statistique est assez neutre (un but), son influence sur le jeu samarien est indéniable. Repositionné derrière l’attaquant, le milieu de terrain amiénois éclate réellement au plus haut niveau, à 30 ans, après une première expérience en Ligue 2, assez mitigée avec l’EA Guingamp, il y a quatre ans de cela.
Une redécouverte de la Ligue 2
Présent en conférence de presse, ce mercredi matin, Charly Charrier est revenu sur son adaptation à sa nouvelle vie, loin de sa Vendée natale. « Je me sens bien à Amiens, j’ai pris mes marques au fil du temps, confiait l’ancien Guingampais. Au niveau de la ville et du club, il n’y a pas grand-chose à dire. Au fil des matches, il y a un véritable engouement qui se crée, ça reste très intéressant pour les joueurs de jouer ici ».
Plus qu’une adaptation à un nouvel environnement, Charly Charrier a surtout dû réapprivoiser un poste auquel il n’avait plus évolué depuis plusieurs saisons. « Ce qui a été compliqué pour moi a été de redécouvrir le poste de meneur de jeu. C’est un réel changement et une adaptation un peu différente à ce que j’ai connu. » Élément-clé de Frédéric Reculeau à Luçon, Charly Charrier évoluait en effet dans une position de meneur de jeu devant la défense.
Pour son retour en Ligue 2 avec l’Amiens SC, le milieu de terrain a pourtant réussi à performer dans une position plus avancée sur le terrain, bien que le style de jeu du championnat ne corresponde pas forcément à toutes ses qualités naturelles. « Dans le championnat de Ligue 2, il y a énormément d’équipes qui aiment le duel, notamment aérien, il y a très peu d’équipes qui ressortent le ballon proprement et qui repartent de derrière pour créer une attaque placée, précisait le meneur de jeu amiénois. Mais je viens du National aussi, j’ai joué sur des terrains compliqués et contre des équipes très compliquées. Ce n’est donc pas nouveau mais il est vrai que j’ai une préférence pour le jeu au sol et dans les pieds. »
A l’instar de l’Amiens SC, Charly Charrier semble avoir pleinement profité de son expérience à l’échelon inférieur pour revenir avec de bien meilleures dispositions et fort de ces années de labeur.
« Un plan anti-Charrier ? Je n’espère pas »
Malgré un bon début de saison, Charly Charrier est tout de même apparu un peu plus en retrait lors des dernières sorties de l’Amiens SC. Le joueur lui-même ne s’en cache pas et concède qu’il doit aussi être capable de faire évoluer son jeu. « C’est à moi de m’adapter, je vois aussi que l’entrejeu devient compliqué, ça se ferme rapidement. Il y a souvent aussi un joueur qui travaille comme une sorte de sentinelle et qui me suit pendant le match, commentait Charly Charrier. Parfois, pour me faire oublier, je dois m’éparpiller un peu sur les côtés et c’est là que les décalages peuvent se créer. Mais je ne pense pas que cela va s’arranger au fil des matches ».
Pour autant, le milieu offensif de l’Amiens SC réfute l’idée d’un plan anti-Charrier, tout en concédant qu’il se sent particulièrement surveillé par ses adversaires. « J’espère qu’il n’y a pas de plan anti-Charrier. Après, ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question, précisait-il en premier lieu. Mais je le ressens un peu sur le terrain, j’ai donc cette frustration de ne pas servir assez à l’équipe, d’avoir des matches où je suis moins bien parce que je ne touche pas assez le ballon. Il faut donc proposer quelque-chose de différent tout en étant toujours performant ».
Quant à savoir quelle solution adopter pour contrecarrer ce traitement de faveur, Charly Charrier exclut l’hypothèse d’une position plus reculée sur le terrain. « C’est toujours plus facile d’être face au jeu. Donc quand vous êtes en position reculé, vous avez cette chance. J’ai été habitué ces dernières années à ce positionnement, après vous êtes aussi plus loin du but adverse, argumentait-il. J’aime être face au jeu mais j’aime aussi me retrouver dans les zones de vérité qui sont près du but adverse. ».
Tâchons que la trêve internationale ait permis à Charly Charrier et à l’ensemble du collectif de l’Amiens SC de trouver la solution idoine à ce qui ressemble tout de même à la mise en œuvre d’un plan anti-Charrier. Premier élément de réponse vendredi soir (20 heures) contre Bourg-en-Bresse (11e journée de Ligue 2), où Charly Charrier débutera la rencontre titulaire.
Romain PECHON.