FOOTBALL : Le football s’est mis à l’ère du GPS

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FOOTBALL : Le football s’est mis à l’ère du GPS

Depuis le début de cette saison, les joueurs de l’Amiens SC disposent d’une panoplie exceptionnelle sur le plan médical et de la préparation physique. Ils ont souvent l’habitude de répéter que l’ASC se trouve à la pointe du progrès dans le monde du professionnalisme.

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Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à un petit boitier, porté sur la poitrine, durant une rencontre, par certains joueurs de l’équipe et qu’on appelle familièrement G P S.

Ainsi, Simon Lucq, le préparateur physique recueille, après chaque match, d’utiles renseignements sur le comportement des uns et des autres.

Simon Lucq, parlez-nous des GPS.

Comment se présente-t-il ? Est-ce que tous les joueurs en portent un durant un match ?

C’est un boitier très léger enfilé dans une brassière et donc positionné dans le dos du joueur. Oui chaque joueur du groupe professionnel porte ce boitier GPS sur chaque match mais aussi sur chaque séance d’entraînement.

On suppose que les joueurs qui parcourent le plus grand kilométrage sont des milieux de terrain ?

En effet, aujourd’hui à l’Amiens SC, les informations que l’on recueille nous montrent que les joueurs ayant le plus grand volume de course durant le match (distance totale parcourue) sont les milieux axiaux, les excentrés et parfois les latéraux. Cela peut être variable en fonction de la physionomie du match, des choix tactiques du coach et de l’état de forme du joueur mais la plupart du temps le best player sur cette donnée est régulièrement un milieu.

Courir beaucoup ne signifie évidemment pas faire un grand match ? 

En effet la seule personne jugeant la qualité du match d’un joueur, c’est le coach. Moi j’apporte un regard critique sur le domaine athlétique. De plus on évoquait la distance totale parcourue qui est un aspect quantitatif de l’effort mais mon oeil ira toujours en priorité sur les donnée qualitatives de l’effort du joueur (Temps entre 14 et 24km/h, Vitesse max, accélération max, nombre d’accélérations, nombre de décélérations etc.). Pour moi la qualité prioritaire à développer pour le football de haut niveau, c’est la répétition de l’effort explosif durant un match et avec une dégradation la plus minimale possible de cet effort. En gros : Sprinter, Sauter, Accélérer du mieux possible et sans trop de perte sur la qualité de ces actions durant le match, qui dure 90 minutes.

Un attaquant est très sollicité sur le plan de la vitesse. Combien de sprints dans un match, un joueur peut effectuer ?

Au club aujourd’hui, en effet on a des profils d’attaquant qui adorent la profondeur. Ils aiment les espaces et en plus, ils ne sont pas avares d’efforts. Je parlerai plus d’accélérations violentes que de sprints mais nos attaquants en font entre 10 et 15 par match, ce qui est vraiment intéressant.

Est-ce que les joueurs évoluent avec un GPS aussi libérés sur le plan psychologique que le jour où ils n’en portent pas ?

Oui cela ne les perturbe pas, et les données sont très précieuses donc ce n’était pas négociable. Et les joueurs aiment avoir des retours de ma part.

Depuis le début de saison, avez-vous appris certaines choses sur les joueurs dans leur ensemble, sans vouloir faire de cas particulier ? Au fait, pour un gardien, le GPS est-ce utile ?

On a appris beaucoup de choses. Déjà pour nous le staff, ces données nous permettent d’individualiser nos séances d’entraînement et d’intégrer au maximum le travail athlétique dans la pratique. On peut mettre en place des exercices, des situations mais aussi des jeux avec le ballon qui nous permettent de retrouver ce que moi je désire sur le plan athlétique et qui permettent aux joueurs de travailler techniquement et tactiquement en même temps qu’athlétiquement. Le faire, c’est bien mais avoir un retour pour vérifier que l’on était dans les bonnes intensités c’est génial. On valide ou on remédie si nécessaire.

Pour revenir à votre question et sans faire de cas particulier, j’avais observé qu’un joueur effectuait beaucoup d’accélérations en première mi temps et  moins en deuxième mi temps. Il manquait sûrement d’endurance- vitesse lors de cette période. On a donc du remédier à cela. Pour le gardien, cela peut être intéressant car on peut avoir le nombre de chocs à l’entraînement et en match. Quand il plonge, notamment durant les spécifiques, on décèle des chocs, on pourrait l’utiliser pour quantifier les séances.

Je dépasse un peu le cadre de notre discussion mais je voulais faire un clin d’oeil à l’ensemble de l’équipe de préparateurs athlétiques du club. Ce sont des étudiants de la Faculté STAPS d’Amiens et on a la chance d’avoir un préparateur physique stagiaire par équipe sur les équipes de la formation. On a donc une intervention sur le développement des qualités athlétiques à l’échelle d’une carrière. C’est extrêmement important car il y a des âges d’or pour le développement de certaines qualités. En plus de la qualité de leurs interventions, ils sont à l’écoute, rigoureux et généreux : c’est un réel plaisir de travailler avec eux :

Quesnel Aurélien ;  Andasmas Hicham  P.P. CFA2 ;

Sibille Dimitri : P.P. U19 ;

Burton Siegfried : P.P. U17 ;

Voivenel Lucas : P.P. U16 ;

Kwinta Thomas : Intervenant réathlétisation.

Lionel HERBET

Publié par La Rédaction

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