Qui connaissait vraiment nos champions olympiques ?
C’est facile d’émettre des pronostics chaque matin avant les épreuves olympiques. Qu’on soit installé tranquillement dans son fauteuil ou devant l’écran de France Télévisions. Quand on entend ce genre de propos tenu par un journaliste de télé : « ce matin, j’ai fait un pari et je vois quatre médailles pour la France » cela me révolte.
Une médaille de n’importe quel métal, n’est jamais facile à obtenir et elle arrive parfois au moment où on s’y attend le moins.
Franchement, qui connaissait vraiment Denis Gargaud, le successeur de Tony Estanguet, champion olympique en canoë dans la catégorie slalom ? Qui avait déjà entendu parler de nos mousquetaires Nicolas Astier, Karim Laghouag, Thibaut Valette et Matthieu Lemoine, champions olympique dans le concours complet ? Peu de monde assurément.
Avant les épreuves, leurs chances étaient quasiment inexistantes. Eh bien, ils ont gagné et sont montés sur la plus haute marche du podium. On attendait donc les nageurs et ce furent les cavaliers et un céiste. C’est le charme des Jeux Olympiques.
Une fois encore, il ne sert à rien de dramatiser la situation parce qu’au bout de trois journées, une seule médaille a été glanée et au contraire de fanfaronner dans le cas inverse. Personnellement, nous sommes heureux que les sports équestres et le canoë aient été à l’honneur ce mardi 9 août.
A l’inverse, la natation est en pleine tourmente. Pour nous, ce n’est pas tout à fait une surprise car on percevait bien qu’il y avait une sorte de malaise. Ainsi, après le 4x100m NL qui avait vu la France obtenir la médaille d’argent, Florent Manaudou faisait « la gueule » et il refusa de s’exprimer devant la presse écrite et parlée.
Le malaise s’est accentué avec le cas Agnel, celui de Lacourt s’en prenant aux nageurs chinois dopés. Même notre Jérémy Stravius n’a pas échappé à la règle car en série du 100m il a voulu s’économiser et en définitive, il a tout raté puisqu’il a été sorti de la compétition. La pire des éliminations qui nous surprend d’autant plus que Stravius n’est pas un débutant, qu’il se connait bien et surtout qu’il connait bien ses adversaires.
Il reste désormais le papillon à Jérémy et on lui souhaite évidemment de bien se remotiver car cela ne doit pas être facile en ce moment de vivre au sein de l’équipe de France qui semble déchirée.
Nous qui sommes d’une génération plus ancienne, nous avons le souvenir de ces Jeux d’Helsinki en 1952. Des Jeux dont on dit encore aujourd’hui qu’ils furent les plus beaux et les plus réussis de toute l’histoire.
Ce furent les Jeux d’Emil Zatopek triple champion olympique (5, 10km et marathon) et dont l’épouse Dana qui fut également championne olympique au javelot, est toujours vivante.
Le journal l’Equipe est allé récemment à Prague à la rencontre de cette grande dame âgée aujourd’hui de 93 ans. Elle se souvient de ces Jeux au cours desquels, régna la plus grande et noble amitié entre les participants tandis que le public, très sportif, pouvait se permettre certains écarts sans que le service d’ordre n’intervienne.
Ainsi, quand Jean Boiteux devient champion olympique en natation, son père se faufile dans les tribunes et plonge dans le bassin afin d’embrasser son fils. Moments d’émotion qu’on ne voit plus aujourd’hui. Car le public n’a plus les mêmes réactions. Il est devenu plus chauvin, il siffle et vocifère.
C’était aussi l’époque où défendre les couleurs de la France, était un honneur incommensurable. Tel n’est plus le cas aujourd’hui pour certains qui sont même contents quand ils sont renvoyés en France, pour faute grave.
C’est le cas de Benoit Paire, exclu de l’équipe de France de tennis et prié de rentrer à la maison. Ce Benoit Paire monte alors au créneau, s’en prend à la Fédération française de tennis et monte dans le premier avion pour Paris avec le sourire.
Plus jamais, il ne devrait revenir en équipe de France mais ce n’est qu’un avis.
Lionel Herbet