BOXE : La boxe à Amiens a vécu de grandes heures

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La boxe à Amiens a vécu de grandes heures

La boxe à Amiens a toujours eu une place importante. Avec pour cadre idéal des grandes réunions, le cirque municipal qui ne s’appelait pas encore cirque Jules Verne.

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On peut affirmer que Jean Bretonnel a été le premier véritable organisateur. C’est même dans notre ville que le célèbre M. Jean allait démarrer sa belle carrière. Jean Bretonnel était un homme qui avait l’habitude de vouvoyer ses boxeurs. Qu’il se soit appelé Robert Villemain ou  Jean Claude Bouttier, jamais leur manager ne les tutoya. Il faut y voir une certaine forme d’éducation et de respect envers ses boxeurs. Jean Bretonnel n’a jamais boxé et c’est donc en tant que manager et organisateur qu’il s’est fait connaitre.

Dans les années 1930, Jean Bretonnel venait régulièrement de Paris à Amiens et il prenait contact avec les journalistes locaux afin de leur présenter le programme des réunions qu’il allait organiser. Jean Bretonnel eut donc dans son équipe de jeunes boxeurs amiénois comme Jean Raux, futur champion de France et le populaire Louis Bixel qui, plus tard, allait devenir à son tour manager puisqu’il eut notamment sous sa coupe Daniel Leullier.

La boxe qu’elle fut anglaise ou française allait connaitre de grandes heures à Amiens. C’est donc à Amiens que Jean Bretonnel a forgé sa notoriété et que surtout, il a appris son métier. De nombreuses années plus tard, Jean Bretonnel revint à Amiens, invité par les Anciens boxeurs amiénois et nous avons le souvenir d’un M.Jean, visiblement ému et presqu’au bord des larmes, lorsqu’il revint des années plus tard, devant le cirque Jules Verne et qu’il retrouvait ses anciens boxeurs.

Après la guerre, le grand champion fut incontestablement Jacques Bataille. Les jeunes d’aujourd’hui ne peuvent imaginer non seulement les brillants résultats de Bataille mais aussi la popularité dont il jouissait. Jacques Bataille a été champion d’Europe amateur en 1949 à Oslo et il a gagné les célèbres Golden Gloves à Chicago devant 28 000 spectateurs. Rares ont été les boxeurs européens qui se sont imposés dans cette épreuve.

Sur le plan professionnel, Jacques Bataille a échoué lors d’un championnat de France en 1953 contre Ray Grassià Marseille mais surtout, son grand combat fut livré au cirque d’Amiens devant l’immense champion de l’époque Raymond Famechon. Bataille livra un combat héroïque car il souffrait des reins et il était très diminué physiquement. Après sa carrière, Bataille qui travaillait chez Dunlop à la Zone Industrielle, devint manager et il fut celui de Jean Claude Lafarge et Robert Bavent mais aussi les frères William et Johnny Collet, les meilleurs boxeurs amiénois dans les années 70. Jacques Bataille avait pour adjoint Eugène Legrand, d’origine Nordiste et qui avait participé aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956.

C’est aussi à Amiens qu’en 1959, Daniel Leullier a démarré sa carrière professionnelle avant de partir à Paris et se mettre parfois sous la direction de Jean Bretonnel. Avec Leullier qui boxait dans la catégorie des moyens, d’autres Amiénois effectuèrent une honnête carrière professionnelle : Jean Ramon, Jean Kowal.

La  boxe  a ensuite traversé une période de disette jusqu’au moment où Bouziane Oudji, transfuge de la boxe française, est devenu champion de France des super-plumes contre le Marseillais Djibaba. C’était le 15 décembre 2001. Le combat ne se déroula pas au cirque municipal mais dans la salle  d’Etouvie. Bouziane Oudji a ensuite échoué pour la conquête du titre européen. Mais à cette époque, Bouziane Oudji boxait sous la houlette de M.Boggia à Pont Sainte Maxence. Sensiblement à la même période, Jérôme Fouache fut lui aussi un honnête professionnel, se produisant souvent à l’étranger ce qui devait lui permettre plus tard  d’écrire un livre sur sa carrière.

Jérôme Fouache devait ensuite passer ses diplômes et entrainer les frères Cherni et Anildo Lopes. Dans les années 90, Olivier Duprez réalisa une bonne carrière professionnelle. Il était très populaire dans sa ville et disposait d’un staff très sérieux. Malheureusement, Olivier n’a jamais pu devenir Champion de France ni même avoir la possibilité de disputer un combat pour le titre car il le méritait. Mais à cette époque, il n’était pas facile d’organiser des réunions et il fallait l’apport de la télévision. Comme en 1989 pour un Championnat d’Europe au cirque avec un championnat d’Europe qui vit Antoine Fernandez s’emparer du titre face à l’Italien La Rocca et quatre ans plus tard, toujours au cirque, le public amiénois put voir en action le célèbre champion jamaicain Mike Mac Callum.

Fasse qu’à l’automne, Christopher Sebire parvienne à remporter le championnat mondial qui va l’opposer à l’Argentin Coggi.

Lionel Herbet