… Un international du Bénin débarque à l’Amiens SC !
L’entraineur de l’ASC Christohe Pelissier n’est pas du tout rancunier. Figurez-vous que la saison passée, avec Luçon, le défenseur central Khaled Adenon a battu deux fois l’ASC en championnat (3-2 et 2-1). L’entraineur amiénois avait remarqué, surtout lors du match retour, les grandes qualités de l’international du Bénin. Il ne voulait pas laisser échapper ce garçon revanchard, pétri de talent.
Du coup, l’ASC s’est montré plus rapide dans les négociations que Strasbourg qui avait également porté son dévolu sur Adenon. Pourtant, un petit retour en arrière nous démontre que ce joueur est revenu à son meilleur niveau, après avoir connu une année galère.
Pourquoi une absence aussi longue des terrains ?
Fin aout 2012, lors d’un match avec le Bénin contre le Rwanda comptant pour les éliminatoires du Mondial 2014, Khaled Adenon est exclu par l’arbitre pour une faute sur un attaquant adverse. Une faute comme il s’en produit régulièrement sur les terrains dans le monde entier. Sauf que la sanction infligée par la FIFA est lourde, très lourde même : un an de suspension.
Il est vrai qu’Adenon sur le terrain, avait protesté et refusé, dans un premier temps, de regagner le vestiaire.
« Il s’est passé ensuite que je suis parti en vacances, explique calmement Adenon. La Fédération du Bénin n’a pu me joindre et je n’ai jamais reçu la convocation pour la commission de discipline. Alors, j’ai été suspendu un an. J’étais dégoûté et je voulais arrêter le football. C’était une vraie galère.»
En réalité, Adenon était surtout la victime de querelles intestines qui se produisaient alors entre les principaux dirigeants de la Fédération du Béninen lutte pour le pouvoir. « Franchement, la Fédération du Bénin ne m’a pas du tout aidé. Car être suspendu un an pour une faute que je n’avais pas commise, c’est dur » souligne le nouveau défenseur central amiénois.
Parallèlement, Adenon était sous contrat avec le Mans qui évoluait en L2 avant de connaitre les problèmes financiers et une rétrogradation. Le Mans tentait bien de plaider la cause d’Adenon avec un appel auprès du TAS (Tribunal Arbitral du Sport). En vain.
Le club manceau gardait néanmoins sa confiance envers Adenon et prolongeait même son contrat. Durant un an, Adenon n’a donc pas joué. Rien de pire pour un footballeur professionnel qui, depuis 2008, n’avait jamais manqué un match avec le Bénin. « J’ai joué une quarantaine de matches. J’ai fait deux CAN, une au Ghana et l’autre en Angola et j’ai connu trois entraineurs français : Michel Dussuyer, Didier Olle Nicolle et Manu Amoros ».
Olle Nicolle l’a même sollicité afin qu’il revienne en sélection béninoise. Mais depuis, Olle Nicolle est devenu l’entraineur de Colmar tandis que le Bénin est entrainé par … Oumar Tchomogo.
Oui, Tchomogo qui, voici dix ans, a joué à Amiens. C’est alors que Luçon est venu à la relance.
« C’est vrai que Luçon qui m’a bien accueilli, m’a relancé après une année sans jouer. Le club m’a fait confiance. J’ai disputé tous les matches de championnat. C’est une bonne équipe. »
Et voilà Khaled Adenon reparti sur la bonne voie. Une voie qui va encore s’élargir avec le maillot de l’ASC sur le dos.
« Quant à Amiens, c’est simple. J’ai reçu un coup de téléphone de l’entraineur. Je n’ai pas attendu. Je viens sur ma lancée de Luçon ou tout s’est bien passé. Mon but est de progresser et ce à tous les niveaux. Je vais donc travailler pour aller plus haut. Dans la vie, il faut toujours progresser. J’ai reçu un bon accueil à mon arrivée. Je connais quelques joueurs comme Oualid El Hajjam qui a lui aussi, joué, au Mans ».
Nul doute que Christophe Pelissier va beaucoup compter sur ce joueur qui, à 30 ans, garde intactes ses qualités et son ambition.
Avant lui, certains se sont bien relancés à l’ASC et on ne voit vraiment pas pourquoi, Khaled Adenon n’y parviendrait pas ?
Lionel HERBET