« Je veux bien donner le coup d’envoi du match Amiens-Bourg Péronnas mais à la condition, qu’au centre du terrain, mon kiné Bruno soit aussi présent. »
Voilà qui était clair de la part de Jérémy Stravius.
Une fois de plus, Jérémy Stravius voulait bien sacrifier à la tradition du coup d’envoi d’un match de foot mais pas seul. Il tenait en effet à ce que son kiné de son club Amiens- Métropole mais aussi de l’équipe de France Bruno Stefanczyk soit à ses côtés. Or, Bruno est aussi le kiné de l’équipe de France.
Son arrivée en équipe de France trouve son origine avec les relations qu’il a avec Michel Chrétien, l’entraineur de Jérémy Stravius.
« Je suis entré au club de natation d’Amiens six mois avant d’intégrer l’ASC football, se souvient Bruno Stefanczyk. A cette époque, Jérémy était très jeune et il n’était pas encore Amiénois. Il était avec son club d’Abbeville lors d’une épreuve importante ».
Bruno Stefanczyk se souvient parfaitement de la réflexion que lui avait faite Michel Chrétien :
«Regarde le bien car il ira très loin. Mais pour l’instant, il n’a aucune hygiène alimentaire. Il s’est même endormi sur la plage et je m’en souviens car il avait le dos rouge. »
Michel Chrétien ne s’était pas trompé. « Jérémy a beaucoup grandi et surtout, il s’est amélioré sur l’hygiène alimentaire, renchérit Bruno. Mais au niveau de son comportement, il n’a pas changé car il est resté le même ».
Soit un sportif de haut niveau qui est resté simple et ne recherche pas les médias comme l’a fait récemment Camille Lacourt invité d’une émission télévisée avec Laurent Ruquier qui l’appelait alors vulgairement « l’autre nageur ».
Jérémy ne fera pas non plus comme son ancien équipier Amaury Leveaux, auteur d’un livre qui va faire scandale et qui souligne, que la drogue, l’alcool et le dopage sont bien présents dans le monde de la natation.
Nous l’avons encore constaté vendredi dernier à la Licorne, Jérémy Stravius est le plus heureux des hommes dès lors qu’il lui faut poser pour la traditionnelle photo en compagnie de jeunes sportifs, qu’ils soient nageurs ou footeux.
Alors il nous a paru intéressant de comprendre un peu mieux les raisons qui ont fait que les deux hommes soient associés.
Visiblement, entre Bruno et Jérémy, c’est l’entente parfaite, d’autant qu’elle s’est prolongée en équipe de France que Bruno a rejoint sur la demande de Michel Chrétien voici environ 18 mois.
Bruno ne cesse d’être épaté par Jérémy.
« Lors des derniers championnats de France à Limoges, j’avais une vingtaine de nageurs à ma disposition. Jérémy a été une fois encore surprenant surtout au 100m dos où il a pris sa revanche sur Camille Lacourt. Il nous a bluffés surtout au 100m libre où il a battu tout le monde.
« Cette année, il est reparti sur de bonnes bases au plan mental. Tout va bien. Tenez, le jour de la finale du 100m dos, il m’avait dit qu’il allait battre Camille.
« Nous nous voyons régulièrement. Il est vraiment bien.
« Dans l’équipe de France, Jérémy est un leader naturel car les autres sont plus jeunes et n’ont pas son palmarès. Il vieillit mais c’est un ancien qui ne se met pas trop de pression. C’est un pilier de l’équipe de France et il n’a pas besoin d’en rajouter. »
L’avenir de Bruno Stefanczyk, c’est cet été la Russie et les championnats du monde avec un stage et quelques meetings.
A la question quelle est la différence pour un kiné entre un footballeur et un nageur, Bruno répond :
« C’est différent dans la gestion et j’aime bien çà. C’est différent dans les pathologies, les besoins et les blessures.»
Le rêve de Bruno Stefanczyk serait évidemment de participer l’an prochain à Rio aux Jeux Olympiques. Ce serait même une sorte de « première » car à notre connaissance, jamais un kiné de la Somme n’a eu la chance de vivre une expérience olympique.
« Cela dépendra du nombre de sélectionnés en équipe de France, conclut Bruno. Il faut un kiné pour dix nageurs. Et comme nous sommes plusieurs kinés en lice. Si je suis pris, ce serait un bonus et surtout génial ».
Lionel HERBET