Après avoir fait tourner la tête à un Stade de Reims rapidement… en infériorité numérique, l’ACS souhaite conserver la sienne sur les épaules. Mais s’accorde aussi le droit de savourer…
L’art et la manière de se remettre dans le sens de la marche ! En étriquant le Stade de Reims (4-1), l’Amiens SC s’est amusé à balayer d’un (simple) revers de main l’adage « Jamais deux sans trois » Et au lendemain d’honorables mais pourtant infructueuses prestations – à Lyon (2-0) puis face à Montpellier (1-2) -, les hommes de Christophe Pelissier n’ont connus semblable désillusion contre des Champenois au parcours diamétralement opposé.
Adversaire jusqu’alors invaincu qui débutait cependant ce bras de fer avec retenue, voire même dans ses « petits souliers » Une tactique qui lui est propre et dont il était à deux doigts d’exploiter au mieux au terme du quart d’heure initial. Opportunité que Gurtner annihilait avec brio.
Tout en retenue
« Cela ressemble à la soirée parfaite. Un score fleuve, une communion avec notre public et une victoire qui nous (re)donne du baume au cœur. Que demander de plus ? » commentait Jordan Lefort. Impatient – à l’image de ces camarades – à savourer une victoire qui ne souffre d’aucune contestation. « Nous avons fait preuve d’agressivité, d’efficacité également » confiait encore celui qui venait de découvrir la possibilité de se racheter : « Ma prestation lyonnaise avait été décriée, pointée à l’index. Je souhaitais dévoiler un autre visage, pour le bien du groupe notamment » analysait le défenseur amiénois, titularisé pour la deuxième fois cette saison.
Tout sourire, Eddy Gnahore partageait l’euphorie (maîtrisée) de son coéquipier. Lui dont le compteur « perso » en Ligue 1 venait d’être défloré. « Je ne m’attendais pas à cela. Lorsque que Moussa (Konaté) m’a sollicité, je me suis aussitôt appliqué à la placer hors de portée du gardien » Geste d’un attaquant patenté que l’intéressé évoquait avec humour. « L’essentiel est que l’équipe se soit imposée. Ici, c’est une grande famille où je me suis efforcé à m’intégrer. Se serrer les coudes est notre philosophie. Cette victoire est un déclic ? Peut-être mais encore faut-il confirmer cette encourageante sortie à Saint-Etienne »
L’arbitrage vidéo, (autre) fait… marquant de cette soirée ?
Comme pour définir son tableau de marche afin d’atteindre – au plus vite – l’objectif fixé par un effectif dont la générosité dans l’effort venait d’être récompensée. Sursaut d’orgueil pour des amiénois dont la force réside dans leur humilité. « Voici une semaine, nous étions tout près de la sinistrose. Ce soir c’est l’euphorie. Je retiens surtout la prestation d’ensemble et ces points qui tombent dans notre escarcelle » soulignait Christophe Pelissier. Lequel adressait – en conférence d’après match – un « p’ti clin d’œil » à Zungu, « très entreprenant pour son retour dans le groupe ». Vers Saman Ghoddos dont les premiers pas sur la superbe pelouse de la Licorne avait été brillamment ponctué. « Il a su rapidement trouver ses marques » ironisait le responsable technique picard. Prudent lorsqu’il s’attarde sur les échéances à venir : « Ce belle prestation ne doit faire oublier que l’apport offensif et défensif demeure une préoccupation. Que les jours nous sont comptés avant la fin de ce mercato »
Puis il prenait soin de s’exprimer sur l’assistance vidéo… A l’origine (entre autre) de l’exclusion du rémois Métanire à la demi-heure de jeu.
« A Lyon, elle nous avait été défavorable. A mon sens, la faute sur Mendoza est bien réelle, elle méritait d’être sanctionnée » S’il partageait cet avis, son homologue champenois David Guion se révélait (beaucoup) plus réservé, affichant même clairement son amertume : « Cette technologie ne doit être décriée. Cependant patienter près de cinq minutes avant d’être fixé me semble déplacé. D’autant que cette décision, avec ce carton rouge brandi devant Métanire bouleverse totalement le scénario du match. Pourquoi l’homme en noir n’a pas fait appel aux images lorsque Chavarria s’est écroulé dans la surface en deuxième mi-temps ? Faut-il demeurer volontairement voire durablement au sol pour prétendre en disposer ?… Vaincre en infériorité numérique me paraît très compliqué, voire impossible à ce niveau »
Gens qui rient, gens qui pleurent…
Fabrice Biniek
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports