Pour son premier match de cette seconde phase, l’Amiens PH s’en va à Villeurbanne. Équipe qui compte dans ses rangs un gardien aux qualités que le groupe amiénois ne connaît que trop bien : Grégory Thévenot.
Des retrouvailles attendues
Dernier rempart de l’Amiens PH durant trois saisons, ayant connu sa montée en N1 et les play-offs la saison dernière, l’ancien emblème, dont le nom était scandé toutes les deux semaines au Coliseum, a rejoint l’équipe rhônalpine depuis cette saison seulement.
Natif de la région lyonnaise et ayant évolué de nombreuses années au club de Villeurbanne, Grégory Thévenot le rejoint alors que l’équipe connaît la promotion. Tout juste promue et déjà qualifiée en play-off : tous les ingrédients sont ainsi réunis pour que les deux équipes bien connues du portier se retrouvent deux fois en deux mois sur les parquets.
Samedi sera ainsi l’occasion pour tous de se retrouver pour la première fois depuis de nombreux mois. Amis dans la vie mais concurrents dans le jeu, l’occasion était trop belle pour se passer d’une interview du prédécesseur de Romain Le Balc’h. Grégory Thévenot, qui a déjà bien en tête la date du match retour qu’il attend avec impatience, fait le point sur sa vie, sa saison et le match de ce week-end.
Comment allez-vous ? La vie à Villeurbanne se passe-t-elle bien ?
Je n’étais pas parti pour rien. En fait, je suis parti en sachant que j’arrivais avec un poste qui m’attendait sur Lyon. Et pour le hand, j’avais vu à Villeurbanne si tout était possible pour mon retour. Je savais que je n’arrivais pas démuni, tout était prévu et au niveau du boulot et au niveau du hand. Pour ce qui est de la ville, c’était un terrain connu pour moi donc j’ai retrouvé tous les amis et la famille avec ma compagne. Tout s’est bien combiné.
L’équipe a été promue cette année, c’est bien cela ?
Absolument. C’est un club qui avait connu le plus haut niveau, il y a quelques années. Là, ils avaient été relégués en Nationale 2 et sont remontés cette année. C’est un groupe très jeune qui, pour la plupart, a découvert le niveau N1 cette année et par extension, les play-offs. Ce groupe était sur une dynamique de victoires pour réussir la montée. Je suis le plus vieux de l’équipe. Nous étions cinq recrues, cette année. Mais nous avons su continuer sur la même dynamique que l’an dernier. D’où les résultats. On visait le maintien le plus confortable possible, ce qu’on a réussi à faire puisqu’on s’est qualifié en play-off.
Comment s’est passée votre arrivée dans l’équipe ?
Mon intégration s’est faite tout naturellement parce que j’étais de retour à la maison, finalement. Au sein de l’équipe, ça s’est fait très vite, aussi, d’autant plus que c’était une équipe jeune. L’intégration s’est facilitée. Il y a un vestiaire sain, une bonne ambiance. On surfe sur ce qu’ils ont construit l’année dernière. Après, je ne suis pas quelqu’un de difficile, non plus. J’arrive à bien m’intégrer et faire en sorte que ça se passe bien, aussi. Ils ont su aussi m’écouter en terme d’expérience et de vécu, etc. C’était une bonne chose. Je suis plutôt content sur tous les points de vue.
Les play-offs étaient ainsi une bonne surprise ?
En début de saison, on ne savait pas trop se positionner dans le championnat. Lors du premier match à domicile, on a perdu contre Valence. On avait perdu, OK. Mais on a su tout de suite ce qu’on allait valoir. On a vu notre vrai potentiel et on a su qu’on pouvait se positionner dans un autre rôle dans notre poule. Ce qu’on a fait et on a enchaîné 8 ou 9 victoires consécutives. Ce qui fait qu’on a fini à la première place de notre poule.
Mais dans tous les cas, vous ne disposez pas du statut VAP (Voie d’Accès au Professionnalisme), tout comme Amiens.
On est en train de travailler pour l’avoir la saison prochaine. Le projet de Villeurbanne est la ProD2 pour la saison 2019-2020. Le club, le staff et les joueurs travaillent pour ça.
Avez-vous tout de même eu l’occasion de suivre la saison de l’Amiens PH ?
Bien sûr. Chaque journée (rires) ! J’ai suivi ça d’un œil attentif et j’ai vu, déjà, qu’il y avait eu un gros renouvellement à l’intersaison. Il a fallu revoir le projet de jeu, intégrer les nouveaux joueurs, savoir encaisser tout ça. J’ai vu qu’ils avaient assez bien commencé la saison puis ils se sont un petit peu essoufflés vu que l’effectif était complètement renouvelé. Et puis, on a bien senti que la mayonnaise avait commencé à prendre tout doucement et surtout qu’ils avaient fait une grosse préparation pour réussir à revenir et se qualifier en play-off. Le travail de fond pour construire l’équipe a payé. Je suis forcément très content qu’ils se requalifient en play-off et du coup… pouvoir les jouer (rires) !
Que pensez-vous de la saison de Romain Le Balc’h ?
Je l’ai suivie, évidemment. Je lui ai même envoyé des messages pour lui dire que j’étais content et très fier de lui qu’il ait pu retrouver du temps de jeu et qu’il ait su l’assumer. C’est tant mieux pour lui car il est longtemps resté dans l’ombre, si je puis dire. Il a su manger son pain blanc pour assumer le rôle cette année. Encore une fois, bravo à lui.
Vous avez gardé contact avec vos anciens coéquipiers ?
Oui, avec tout le monde, notamment avec Simon (ndlr : Vannihuse). Je pense que ce n’est un secret pour personne : nous étions très proches tous les deux et on l’est resté. On s’appelle toutes les semaines, plusieurs fois. On a hâte de se retrouver pour se jouer pendant soixante minutes où l’on sera ennemi mais on sait très bien qu’on dégustera quelques bières juste après le match avec tous les copains. En étant éloigné et en ayant le même calendrier, on n’a pas eu l’occasion de se revoir. Du coup, ce sera la double occasion : les recevoir et retourner à Amiens, chose que j’ai hâte, aussi.
Comment envisagez-vous cette réception ?
Encore une fois, il n’y aura pas de cadeau pendant 120 minutes. En tout cas, je me prépare à faire le meilleur match possible. Je jouerai comme d’habitude mais en tout cas, je ne me mettrai pas de pression supplémentaire et j’aurai à cœur de faire un bon match.
Comment votre équipe appréhende-t-elle cette réception ?
Pour les joueurs de Villeurbanne, cette réception ne leur fait ni chaud ni froid à part qu’ils sont contents que je revoie mes coéquipiers. Dans tous les cas, ils auraient été concentrés à vouloir bien entamer ces play-offs. Que ce soit Amiens ou une autre équipe. Notre rôle dans les play-offs sera de jouer nos atouts à fond. On n’a pas vraiment d’objectif mais pourquoi pas aller le plus loin possible. On sait qu’on a un rôle d’arbitre à jouer. À Villeurbanne aussi, on est des compétiteurs. On jouera les matchs à fond que ce soit contre Amiens ou contre une autre équipe.
Propos recueillis par Camille MARSIGLIA
Crédit photo : Léandre Leber – GazetteSports
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