Le 100 km ne commence pas le jour de la course mais la veille. Organiser le paquetage , pour faire une bonne course , tout d’abord, aller chercher le dossard la veille , et aussi préparer le panier de ravitaillement que le suiveur aura tout au long du parcours , mettre des fruits secs , des carrés de chocolat , des gels énergétiques, des barres de céréales et aussi des vêtements de rechange.
Après une courte nuit ,rendez vous sur la ligne de départ pour commencer le défi à 7h00.
Le départ donné, les 200 autres participants et moi-même nous nous lançons dans une boucle de 10 km dans les quartier Faubourg de Hem ,Renancourt et Pont de Metz avant de revenir sur la Hotoie pour récupérer notre suiveur.
Direction chemin du halage pour se diriger vers Argoeuves et Saint sauveur , pour l’instant tout va bien au 20éme km. On croise des gens du bon matin, devant leur maison, qui nous encouragent et quelques passants avec leur baguette sous le bras .
Km 30, à Picquigny , je m’arrête au stand tenu par le club de Flesselles, pour boire un verre d’eau et je repars aussitôt sous leurs applaudissements. Retour vers Dreuil-les- Amiens pour finir la 1ére boucle . 40éme km , je suis toujours dans mes temps de passage aux alentours des 4h , Carine, ma suiveuse me motive à garder mon allure .
50éme km , mi parcours , les douleurs ne sont pas là , la motivation intacte et le chrono parfait .Un gel , un morceau de fromage et un bout de jambon pour le sel et je repars de plus belle, direction Long pour le demi- tour.
Au 60éme km, les douleurs commencent à se faire sentir au niveau des cuisses, mais rien de grave, je serre les dents et je continue. Carine me conseille de ne pas penser à la douleur et de me concentrer sur ma course. Je me dis « l’abandon est impossible » , je ne me suis pas entraîné 12 semaines pour craquer maintenant. Il me reste un marathon à faire pour finir ma course. Le retour vers Amiens est long, très long , 30 km encore avant le sacre. Au 80éme km, une douleur au mollet droit se fait sentir, je m’arrête pour m’étirer et je repars, 2 km plus loin une autre douleur et là,ça devient dur…
Je continue dans la souffrance , mais Carine me remotive en me disant que je peux y arriver et que je ne dois pas craquer. Ailly-sur-Somme et je vois la borne 90 km , je me dis, il me reste 10 km à faire, c’est rien 10, ça fait 1h d’effort , à mon chrono j’ai 9h , mon objectif de 10h est encore possible, Carine se remet à courir à côté de moi au 98éme pour me donner l’allure , je m’accroche , 99km la fin est proche , je tiens !
Dernière ligne droite , je vois la banderole ARRIVEE , je me dis, c’est la fin, l’émotion monte, derniers efforts et je termine sous les acclamations du public,des amis et cerise sur le gâteau , mes enfants finissent les derniers métres avec moi. C’est en famille que je franchis la ligne d’arrivée avec un chrono de 10h01.
Je suis fier de mon exploit , et fier de dire que je suis un centbornard .
Adilio Sanches