Le sursaut d’orgueil des hommes de Christophe Pelissier n’a pu bouleversé le scénario d’un derby « Hauts de France » qui a tenu toutes ses promesses. Une mise en scène hitchockienne où les locaux n’ont cependant pas eu le dernier mot…
Des regrets… Sans véritablement savoir sur quel pied danser lors de la conférence de presse d’après match, Christophe Pelissier (re)cherchait cependant à atténuer un sentiment de frustration. Celui (peut-être ?) d’avoir égaré un petit point à l’issue d’une confrontation face à Lille où l’Amiens SC aurait pu se sortir d’un mauvais pas dans le dernier quart d’heure. Un « money time » à l’image de ce duel au parfum Hauts de France, étonnant voire déroutant !
« Il est toujours regrettable de s’incliner à domicile. Mais de nombreuses circonstances ont jouées en notre défaveur » pestait, avec retenue cependant, l’entraîneur amiénois. Dans la nécessité, « l’obligation » de revoir sa copie – sitôt le premier… quart d’heure -, après qu’Alexis Blin n’ai été contraint de quitter les siens. Prématurément. « Il souffre d’une douleur derrière la cuisse. Nous en saurons plus prochainement. Ce coup dur a aussitôt déstabilisé le groupe, plaçant notre arrière-garde dans une situation peu enviable » Soumise alors aux vagues successives du LOSC, celle-ci s’efforçait – parfois dans la précipitation et grâce à son ultime rempart Gurtner – à colmater les brèves mais se résignait toutefois à essuyer une cruelle désillusion juste avant la pause.
Cruelle désillusion avant la pause
« A mon sens, nous avons pêché par naïveté. Mais si l’arbitre a sifflé ce penalty c’est qu’il devait y avoir faute » commentait Christophe Pelissier. Laissant sous-entendre que la physionomie de ce bras de fer en avait été affectée. Une analyse que partageait d’ailleurs Eddy Gnahoré…
Mais que serait-il advenu si l’ASC était parvenu à préserver ce score de parité ? Que serait-il advenu si ce même Gnahoré s’était joué de la vigilance de Maignan (16e) ? Des interrogations à jamais sans réponses qui trottent cependant aujourd’hui encore dans de multiples têtes locales.
Car le visage de ce « derby » – comme osait le qualifier Christophe Galtier – aurait été différent. Seule certitude de ces états de faits… Malheureusement pour les amiénois, c’est au final Nicolas Pépé et les nordistes (pourtant déjà en tenue jaune fluorescente) qui s’appropriaient l’éclatante tunique attribuée aux premiers rôles. Par deux fois l’intéressé scintillait alors sur… penalty, s’empressant de concrétiser l’application stricte – et au pied de la lettre – du règlement par Nicolas Rainville. Avant qu’il ne poursuive ce « One Man Show » sans l’aide de personne (0 – 3 ; 75e).
Se reprendre à Strasbourg
Konaté se voyait offrir l’opportunité de briller (également) dans ce même exercice de style mais il échouait dans son face à face avec Maignan… Quelques minutes après que Kurzawa n’ai relancé la rencontre en mystifiant, sur une passe lumineuse de Ganso, étrennant ainsi ses nouvelles couleurs, ce même gardien lillois (1 – 3 ; 79e)
Un vent de folie emportait alors l’ASC : « Nous avons eu un sursaut d’orgueil au moment où ils se sont semble-t-il relâchés » avouait Bakaye Dibassy. Une force de… caractère qui s’avérait néanmoins insuffisante, même en dépit du joli « coup de patte » de Ghoddos dans le temps additionnel. Les Dogues tenaient leur succès et bien qu’il paraissait leur glisser entre les doigts, ils évitaient de devoir se les mordre.
« C’est un faux pas qu’il convient de corriger rapidement » martelait Eddy Gnahoré, l’esprit déjà tourné vers Strasbourg. Compagnon d’infortune de ce « deuxième championnat, celui du bas, où il faudra être présent »
Une mise en garde à l’égard d’une troupe « malheureusement trop émoussée » pour espérer rivaliser samedi soir avec un adversaire nordiste aux ambitions bien dissimulées. Mais dont la prestation augure de lendemains qui chantent… Mais qui se doit de demeurer dans le tempo afin de tracer sa voie. Celle du maintien.
Fabrice Biniek
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports