Longtemps, il a hésité avant de s’exprimer non seulement sur la réussite actuelle de son club, l’ U S Ailly sur Somme mais aussi sur la lourde sanction dont il a été l’objet voici quelques saisons.
Laurent Mortel ne pouvait plus reculer et ce lundi, il a accepté la proposition de Mathieu Dubrulle pour participer à l’émission La Tribune sur France Bleu Picardie.
Laurent Mortel ne s’est pas dérobé.
Dans un premier temps, il a évoqué la réussite d’Ailly sur Somme mais aussi les problèmes que rencontre son club. L’US Ailly sur Somme s’est vu en effet signifier une fin de non recevoir par la Fédération française de Football qui empêche les matches de se dérouler à Ailly.
Du coup, le président Roger Caulier s’est démené comme un beau diable. Il a usé de ses relations et les matches ont eu lieu dans un premier temps au stade Delique à Abbeville et en ce moment au stade Moulonguet.
En quelque sorte, les joueurs d’Ailly sont des « migrants ». « Mais on fait front, a souligné Laurent Mortel. Nous sommes solidaires et il faut remercier tous ces bénévoles qui se dépensent sans compter ».
C’est la sixième année de Laurent Mortel en tant qu’entraineur d’Ailly sur Somme.
Aujourd’hui, Ailly se fait connaitre au plan national et qui sait si un jour, le club n’évoluera pas en CFA.
« Nous le pouvons » renchérit Laurent Mortel pour qui le football est d’abord une passion et non un métier.
« J’ai la chance d’avoir un travail en dehors du football ».
Du coup, Laurent Mortel exerce son rôle d’entraineur avec sérénité sachant que si malheureusement, la roue cessait de tourner dans le bon sens, il ne serait pas pour autant à la rue.
Son métier a un rapport avec le football et le sport en général. Il est en effet Prof d’EP certifié à l’Université de Picardie à Amiens. Il accompagne les étudiants qui sont en STAPS et cela lui permet de déceler de jeunes joueurs de talent. Quant à Ailly, il a du flair et recrute « malin ». Un joueur comme Thiam qui vient d’arriver et a marqué trois buts en coupe de France à Moy de l’Aisne, n’a pas coûté cher. C’est la force de Laurent Mortel et de son président. Ailly ne dépense pas l’argent qu’il n’a pas.
Laurent Mortel a retrouvé le sourire mais il faut reconnaitre qu’à un certain moment (2012-2014), il était plutôt triste. C’est que la commission de discipline de la Ligue de Picardie l’avait suspendu pour … sept ans .Une sanction très, trop lourde et qui en général concerne des coups violents à arbitre avec blessure. Ce n’était pas le cas. Seulement, une prise de becs entre un entraineur et un arbitre après un match comme cela arrive très souvent sur nos terrains.
Or dans ce cas d’espèce, la sanction était vraiment démesurée. Tellement démesurée que de sept ans elle a été finalement ramenée à deux ans après une conciliation avec le CNOS.
« Evidemment que cette sanction était démesurée a remarqué Laurent Mortel. Je peux me regarder dans une glace. Cette affaire a pris des proportions importantes. Aujourd’hui, je n’ai pas de mea culpa à faire ».
En un mot, Laurent Mortel n’a pas à s’excuser . Il a simplement le sentiment d’avoir été « enterré » par certains dirigeants picards.
« J’ai été bien sûr fragilisé et il faut du temps pour me reconstruire. Aujourd’hui, j’ai hâte de refermer le dossier ».
Alors, pour oublier cette injustice, Laurent Mortel s’est mis au marathon. Lors de sa première course à la Rochelle, il a couru la distance en 2h54m. Qualifié pour le championnat de France, il n’a pu s’y rendre en raison d‘une blessure. Qu’importe, il recommencera avec l’espoir d’améliorer sa meilleure performance.
Lionel HERBET